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06/06/2023 22:07

DIJON : Une manifestation animée pour contester la réforme des retraites

Les délégués syndicaux de l'UNSA, venus de toute la France pour un congrès à Dijon, ont eu la bonne idée, ce mardi 6 juin, de participer à la manifestation, ce qui a permis d'atteindre une participation de 3.500 personnes selon la police, 6.000 selon les syndicats.
La quatorzième journée unitaire de contestation de la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron s'est déroulée ce mardi 6 juin 2023. Alors que, dès le 19 janvier dernier, de nombreux commentateurs ne donnaient pas cher de la peau de l'intersyndicale incluant notamment la CFDT, syndicat réformiste, et la CGT, syndicat révolutionnaire, le fait est que l'attelage tient toujours.

Au niveau national, le ministère de l'intérieur a recensé 281.000 manifestants et la CGT 900.000. Si la mobilisation est en nette baisse, les syndicats se targuent de conserver le soutien des Français, si l'on veut bien accorder du crédit aux sondages, favorables aux opposants à la réforme.


Une participation honorable à Dijon


Localement, à Dijon, la préfecture de la Côte-d'Or a dénombré 3.500 manifestants contre 6.000 selon l'intersyndicale, soit moitié moins que le 1er mai dernier.

Le cortège a reçu le renfort d'une «marée bleue» : l'UNSA, tenant son congrès interprofessionnel national à Dijon, a fourni un contingent de près de 1.000 participants, dont son secrétaire général Laurent Escure.

Ce renfort rend la participation plus qu'honorable pour ce quatorzième rendez-vous en à peine plus de quatre mois.

L'UNSA représente un tiers du cortège


À 14 heures, heure officielle du rassemblement, la participation s'annonce pourtant très faible. Place de la Libération, il y a avait plus de monde en terrasse qu'au pied des grilles de la cour d'honneur du palais des ducs de Bourgogne.

Progressivement, la foule arrive et les terrasses se vident. De nombreux opposants à la réforme prenant un verre dans les différents bars et brasseries autour de la place ou profitant des rares espaces d'ombre en plein midi solaire.

Les journées de manifestation s'enchaînant, l'habitude a été prise d'arriver de plus en plus tard pour le rassemblement. Le contingent de la CGT est particulièrement étoffé, suivi principalement de la CFDT et de FO.

À elle seule, l'UNSA représente bien un tiers d'un cortège qui remplira à peine la rue de la Liberté, confirmant un recul par rapport à la journée creuse du 7 février dernier avec 7.000 manifestants selon des syndicats.

«Salaire, emploi, retraite»», scande la CGT


En prenant la parole, Frédéric Pissot, secrétaire départemental de la CGT en Côte-d'Or, critique la répartition au sein du budget de l’État pour mieux fustiger le choix d'une réforme pour des questions de finances publiques.

«De l'argent, il y en a ! On veut qu'il soit pour la protection sociale, pour notre système éducatif et pour nos hôpitaux et nos services publics» lance-t-il au micro sous les hourras des camarades qui l'entourent.

L'orateur prend exemple sur la mobilisation des salariés de Vert Baudet et dénonce l'interpellation de militants ainsi que la «destruction du piquet de grève», les 15 et 16 mai derniers. «Elles ont obtenu la victoire après une augmentation générale des salaires, de 90 à 140 euros mensuels, l'embauche de 30 intérimaires en CDI, aucune sanction contre les salariés grévistes et l'obtention d'un treizième mois avec prime de pouvoir d'achat dans son intégralité sans proratisation contre les grévistes.»

Ce 5 juin dernier, l'intersyndicale a décroché un rendez-vous avec des députés de la Côte-d'Or soutenant le président de la République. Le militant de la CGT réfute toute «pédagogie» défaillante : «ils nous prennent pour des idiots, on a bien compris leur manœuvre».

Au mot d'ordre «salaire, emploi, retraite», l'orateur harangue la foule qui scande en chœur afin de lier les trois problématiques.

Selon Solidaires, «le gouvernement a donné des consignes de répression assez violente»


Théo Contis, secrétaire départemental de l'union syndicale Solidaires en Côte-d'Or, rebondit sur le sujet des luttes sociales et des relations avec les forces de sécurité intérieure.

«Au-delà de rester sourd aux revendications des travailleuses et des travailleurs, le gouvernement, par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur, a donné des consignes de répression assez violente qui s'exerce notamment sur le territoire dijonnais où, suite à plusieurs casserolades et l'action de la Cité de la Gastronomie, une quarantaine de militantes et de militants ont reçu soit des verbalisations, soit des courriers d'intimidation pour reconnaître la participation à des manifestations interdites pour générer derrière des amandes, explique-t-il. D'où un rassemblement annoncé, ce jeudi 8 mai, devant l'Hôtel de préfecture (lire le communiqué).

«Le gouvernement joue le pourrissement pour éviter un vote au parlement», estime FO


À son tour Franck Laureau, secrétaire départemental de Force ouvrière en Côte-d'Or, déplore le recours à l'article 49-3 de la Constitution pour faire passer le projet de réforme à l'Assemblée nationale.

«Bien que la loi ait été promulguée, l'opposition à la réforme des retraites reste très largement majoritaire dans toutes les catégories de salariés», souligne-t-il. «Près de 90% des Français ne veulent ni travailler plus, ni cotiser plus !»

«Le gouvernement joue le pourrissement pour éviter un vote au parlement», estime le syndicaliste FO à propos de la proposition de loi LIOT dont l'examen à l'Assemblée nationale – ou ce qu'il en reste après la suppression de l'article 1 – est attendu le 8 juin prochain.

«On parle de 5 milliards d'euros. Pendant ce temps-là, le gouvernement continue d'exonérer le patronat de milliards d'euros de cotisations sociales et ils veulent faire croire à tout que la Sécu est en déficit. Ce sont des mensonges, ils vident nos caisses : 100 milliards d'euros de fraudes sociale et fiscale chez les employeurs», analyse-t-il.

«Hop, un petit tour de magie et on mélange tout : 413 milliards d'euros dans la loi de programmation militaire», pointe Frédéric Laureau. «De l'argent, il y en a mais pas pour les retraites», scande-t-il, à l'unisson de l'intersyndicale.

Parcours surveillé par des drones


Frédéric Pissot explique également que le parcours rallongé – passant par la rue Davout et devant le siège de la caisse régionale du Crédit agricole, vandalisé lors d'une précédente manifestation – n'a été validé qu'à la condition que deux drones soient déployés pour contribuer à la sécurisation de la manifestation, ce que l'intersyndicale a, de facto, accepté.

«La Macronie est dans une situation de faiblesse», analyse le syndicaliste CGT. «Elle continue de mettre la pression sur ceux qui revendiquent la justice sociale et le refus des deux ans ferme», ajoute-t-il alors que des «fuck le drone», fusent parmi les militants syndicaux.

À noter qu'aucun «black bloc» ne s'est constitué durant la manifestation où ni violence, dégradation ou heurt avec les forces de l'ordre n'a été constaté.

La banderole de la NUPES 21 en fin de cortège


Peu après 14 heures 45, la banderole de tête s'est élancée sous un soleil amenant la température à atteindre les 28° à l'ombre. Quelques distributions ponctuelles d'eau pour les manifestants ont eu lieu au long du parcours.

La place de la Liberté s'est vidée autour de 15 heures 10, soit relativement rapidement. La banderole de la coordination de la NUPES 21 était tenue notamment par Christine Renaudin-Jacques (Gs), Antoine Peillon (Gs), Bruno Léon (Gs) et Patricia Marc (LFI). Auparavant, Patrick Audard (PS) notamment était venu saluer les participants à la manifestation.

À noter qu'à partir de la place François-Rude, le contingent de Lutte ouvrière, conduit par Claire Rocher, s'est rangé en fin de cortège.

Manifestation animée


Le contingent de l'UNSA a particulièrement mis l'ambiance dans les rues de Dijon, jusqu'à l'Auditorium où, peu après 16 heures, les militants syndicaux ont bifurqué vers le palais des Congrès pour reprendre leurs travaux.

Les sonos de la CFDT, de la CGT et de la FSU n'ont pas chômé de tout le parcours, entre harangues et chorégraphies.

En particulier, la CGT a fait une étape, à 16 heures 30, au bout de la rue Davout, avant d'entrer sur la place du 30-Octobre, comme pour marquer symboliquement la désapprobation devant la surveillance de la place par un drone.

Une chorégraphie sur un air de «Bella ciao» a été reprise par les manifestants en terminant le poing dressé.

Dispersion dans le calme


Puisqu'il fallait bien traverser la place, des militants anticapitalistes et des militantes néoféministes ont déployé deux banderoles au niveau de la colonne centrale, en soutien aux salariés de Vert Baudet, très majoritaire des femmes.

À 17 heures pile, la banderole de tête a atteint la place Wilson. Peu après, les Rosies de la FSU ont effectué une nouvelle fois une chorégraphie et la manifestation s'est dispersée dans le calme.

Bel et bien présents, les policiers se sont faits discrets, n'étant pas visibles rue Chabot-Charny mais postés place des Cordeliers par exemple.

Jean-Christophe Tardivon

«Pendant le reste du quinquennat, on va continuer à contester la réforme des retraites», prévient Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA



































































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