Ce mercredi 21 septembre, à Dijon, la secrétaire d'État chargée de l'ESS et de la Vie associative a visité l'association Kër et est intervenue à une table-ronde concernant le Plan d'actions régional pour la promotion et le développement de l’entrepreneuriat des femmes en Bourgogne-Franche-Comté.
Marcheuse de la première heure, après l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, Marlène Schiappa a été nommée en 2017 secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations par le Premier ministre.
Sa légitimité à aborder le sujet de l'égalité professionnelle est reconnue notamment pour avoir créé une entreprise de communication, avoir tenu le blog «Maman travaille» – devenu un réseau de femmes actives puis une association – et avoir développé la notion de «plafond de mère» à propos des difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale.
Une heure trente minutes en deux séquences
Cette fois, c'est en tant que secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative – depuis juillet dernier – que Marlène Schiappa est venue à Dijon, ce mercredi 21 septembre 2022. Marlène Schiappa connaît bien la ville puisque sa mère est Dijonnaise.
À l'agenda officiel du jour, seules deux petites séquences sur le thème de l'entrepreneuriat des femmes : une visite de l'association Kër et un discours à la table-ronde sur le PAREF à la CCI Métropole de Bourgogne. Soit moins d'une heure trente minutes en additionnant ces deux séquences.
Une visite vraiment express puisque le temps d'échanges annoncé autour du PAREF a été réduit au strict minimum lors de l'accueil café ponctué pourtant d'une photo de groupe pour la communication.
Kër, l'insertion par l'activité économique pour des femmes
En arrivant à l'association Kër, la secrétaire d’État a été accueillie par Fadila Khattabi (Renaissance), députée de la Côte-d'Or, Emmanuelle Coint (LR), vice-présidente du conseil départemental de Côte-d'Or en charge des solidarités, Océane Charret-Godard (PS), conseillère municipale de Dijon déléguée à l'ESS et à l'emploi, ainsi que Fabien Sudry, préfet de la Côte-d'Or, et Marie-Louise Faye, directrice de Kër. Par la suite, la délégation a été rejointe par Didier Martin (Renaissance), député de la Côte-d'Or.
Association d'insertion professionnelle par l'activité économique, Kër a pour objectif de professionnaliser des femmes souhaitant se lancer dans la restauration. Kër produit notamment des plateaux-repas pour des événements professionnels ou des mariages.
Depuis décembre 2020, l'association a formé 17 personnes qui ont, pour la plupart, été recrutées pour leur tout premier emploi en France par les entreprises où elles ont effectué des stages.
Les bénéficiaires sont majoritairement des femmes issues de l'immigration. Des cours de français langues étrangère sont assurés par l'association CESAM et des sorties culturelles sont proposées pour découvrir la ville.
Kër est subventionnée par l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté, le Département de Côte-d'Or et la Ville de Dijon.
«L'insertion par l'activité économique permet vraiment de remobiliser les personnes les plus éloignées de l'emploi parce qu'on allie l'emploi – elles reçoivent un salaire –, elles sont formées pour augmenter les compétences, (…) et un accompagnement qu'on leur propose», a indiqué «On veut qu'elles soient autonomes», a indiqué Marie-Louise Faye.
«C'est une bonne pratique et un beau modèle (…) qui prend en compte la globalité de la personne. Au-delà de la compétence professionnelle, c'est important d'avoir des collègues, des camarades», a ponctué Marlène Schiappa.
De nouveaux signataires du PAREF Bourgogne-Franche-Comté
Le Plan d'actions régional pour la promotion et le développement de l’entrepreneuriat des femmes en Bourgogne-Franche-Comté (PAREF) a été lancé en mai 2021 (
lire notre article). Ce mercredi, la CCI Métropole de Bourgogne organisait une table-ronde pour marquer l'arrivée de nouveaux signataires.
Une partie de la délégation de la matinée était présente place Jean-Bouhey, en étant rejointe notamment par Nicolas Soret (PS), vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en charge du développement économique, Marie-Hélène Julliard-Randrian (sans étiquette), conseillère municipale de Dijon déléguée aux PME, ainsi qu'Anne Coste de Champeron, secrétaire générale pour les affaires régionales de la préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté, Thierry Buatois, président de la CCI Bourgogne-Franche-Comté, et Fanny Lhuilier, responsable création entrepreneuriat de BPI France en Bourgogne-Franche-Comté.
«Il y a encore énormément à faire» pour les droits des femmes
«À la CCI Bourgogne-Franche-Comté, nous comprenons ce que le mot 'entrepreneuriat' signifie, (…) et nous comprenons bien ce que le mot 'entrepreneuriat au féminin' signifie aussi comme amélioration et volonté collective», a signalé Thierry Buatois pour qui les droits des femmes progressent même si «il y a encore énormément à faire».
À la fin 2019, un tiers des dirigeants d'entreprises en Bourgogne-Franche-Comté était des femmes.
«Pour être entrepreneur ou entrepreneuse, il faut avoir le goût de la liberté, confiance en soi et son projet, être créatif, passionné et optimiste», estime le président de la CCI régionale qui relève toutefois des «freins» comme «le manque de disponibilité, une charge mentale ou familiale importante ou une certaine forme d'auto-censure». La CCI régionale se donnant pour objectif de lever les freins en question en rejoignant le PAREF.
Fanny Lhuilier a rappelé que BPI France finance les réseaux nationaux d'accompagnement à la création d'entreprise aux côtés de l’État et des Régions. En régions, BPI France accompagne les réseaux d'entrepreneuses.
«La réussite de ce type de plan, c'est quand, à chaque étape du parcours de la création d'entreprise, de l'accueil jusqu'au financement, la future entrepreneuse se sent bien accueillie, mise en confiance et que, à aucun moment, elle ne sente qu'il y a un frein qui s'oppose à elle, un frein qui ne serait pas opposé à un homme qui serait créateur d'entreprise», a résumé Nicolas Soret.
L'entrepreneuriat des femmes est devenu un «axe majeur» du schéma de développement économique de la Région Bourgogne-Franche-Comté.
Les porteuses de projet affrontent «un peu plus d'obstacles»
«Il y a vraiment aujourd'hui une volonté commune d'avancer pour soutenir la création d'entreprise et le développement des entreprises par les femmes», a poursuivi Marlène Schiappa en constatant que le PAREF comptait dorénavant 19 signataires dont des organismes bancaires s'engageant à faciliter l'accueil des porteuses de projets.
Plusieurs signataires s'inscrivent dans l'économie sociale et solidaire (ESS) ou sont tout simplement des associations, champ de compétences de la secrétaire d’État.
«Quand on est une femme qui crée une entreprise, on a les mêmes obstacles et les mêmes satisfactions que quand on est un homme qui crée une entreprise mais avec encore un peu plus d'obstacles supplémentaires à côté», a souligné la secrétaire d’État.
«La visibilité des femmes entrepreneures est fondamentales parce, au-delà de votre propre activité, il y a ce rôle-modèle, ce message que l'on envoie aux autres jeunes femmes», a-t-elle déclaré en s'adressant aux représentantes des réseaux de cheffes d'entreprises présentes dans la salle.
Pour «simplifier» la vie professionnelle des femmes, la secrétaire d’État a évoqué des mesures gouvernementales comme la révision des paliers d'engagement du label Entreprise solidaire d'utilité sociale ou la création d'un guichet unique pour les associations.
Jean-Christophe Tardivon