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23/01/2022 13:14
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DRY JANUARY : Avez-vous tenu un mois sans boire de l’alcool ?

Si cette campagne de santé publique incitant l’arrêt de la consommation d'alcool dès le 1 er janvier, pendant un mois, peut faire sourire, aux Alcooliques Anonymes de Bourgogne Franche-Comté, cette opération est prise très au sérieux.  
L’association lance d’ailleurs un appel à ceux qui n’ont pas réussi à tenir le coup et qui se posent la question de savoir s’ils sont, ou non, alcooliques.
Le Dry January, ou «Defi de janvier» est une campagne lancée en 2013 par l’organisation caritative britannique, Alcohol Change UK. Il s’agit d’une organisation de premier plan dans le domaine de l’alcool. L’initiative de janvier, est aujourd’hui un véritable mouvement international ou chaque année, pendant un mois, des millions de personnes font une pause dans leur consommation d’alcool.

Au-delà du côté parfois ironique que prennent certains reportages télévisés et des réponses que donnent des passants interrogés, il est bon de rappeler que l’alcool est un facteur aggravant pour certains cancers comme ceux de la gorge, de l’œsophage, du sein ou encore de la bouche, sans oublier le risque de déclanchement de maladies chroniques touchant le foie ou encore le pancréas…


Si, comme dit la chanson, boire un petit coup c’est agréable, il faut aussi connaitre ces limites. Aux Alcooliques Anonymes de Bourgogne Franche-Comté, on salue l’initiative du Dry January. «C’est l’occasion de mesurer sa consommation, de voir si on a tenu le coup pendant ce mois de janvier» nous confie Aymeric* ancien alcoolique et responsable de l’association de Bourgogne Franche-Comté, et d’ajouter «Si vous vous posez la question de savoir si vous êtes alcoolique dépendant, c’est peut-être le moment de répondre à un questionnaire sur notre site pour mieux vous connaitre face à l’alcool. Et ensuite, en fonction de vos résultats, venir parler et confronter vos expériences avec d’autres personnes pour encore mieux vous rendre compte de votre dépendance»

A quel moment peut-on considérer que l’on boit trop ?


Aymeric : «J’aurai une réponse personnelle. Moi je considérai que je buvais trop, lorsque j’avais perdu la liberté de boire ou de ne plus boire. Je suis arrivé à un niveau ou je n’avais plus de choix. Pour tout ce que je devais vivre dans mes journées que ce soit pour les loisirs, les rencontres, dans le travail j’avais toujours besoin de boire. C’était un besoin physique doublé d’un besoin psychologique. Je ne savais plus rien faire sans ma béquille. Donc, à ce moment-là, on peut effectivement considérer qu’il y a un sacré problème avec l’alcool»

L’aide de l’association


«C’est une des premières étapes. L’association des Alcooliques Anonymes apporte une aide, un soutien. C’est le lieu où on peut partager ces expériences. Moi j’ai un souvenir de mes premières réunions, ou je me disais que jamais je ne pourrai partager ce que je vivais tellement c’était difficile. Je pensais être le seul au monde à être comme ça. Et puis j’ai écouté, dans les réunions, des personnes qui avaient rencontré les mêmes problèmes que moi et qui en parlaient assez aisément et surtout qui s'en étaient sortis. Ça m’a rassuré et enfin ma parole c’est libérée sans aucun jugement de la part des autres personnes, bien au contraire» 

Une aide sur du long terme


«Nous menons des actions dans de centres hospitaliers, comme récemment à Montceau-les-Mines, ou les personnes font des cures. L’objectif est de les aider, à leur sortie de ces cures pour qu’elles ne se sentent pas lâchées seules dans la nature. Il y a un suivi possible par notre intermédiaire. Pour ma part, après ma première cure d’un mois, j’ai été abstinent pendant plusieurs années. Et puis une forte charge émotionnelle et professionnelle m’ont fait basculer à nouveau dans l’alcool. Si j’avais rejoint l’association à la sortie de ma première cure, j’aurai été guidé et je reste persuadé que l’accompagnement que j’aurai reçu m’aurait permis de faire face à mes problèmes»

«Quand je dis non, c’est non !»


«Il y a aussi la période, lorsque l’on devient abstinent, où on retrouve une vie sociale, ses amis, sa famille. En ce qui me concerne je reconnais que ça a été difficile les premiers temps lors de certaines soirées. J’avais honte de dire non, pas d’alcool pour moi. Je croyais que je devais me justifier, je partais dans des explications assez complexes, et au final l’entourage insistait. Aujourd’hui, ça n’est plus du tout le cas. Quand je dis non, c’est non ! Et il s’entend puisque personne n’insiste. Mais pour en arriver là, l’association m’a beaucoup aidé. Il faut dire aussi que la société a bien évolué, elle est plus tolérante envers les personnes qui ne veulent pas boire. Et puis aujourd’hui, ce n’est plus l’alcool à tout prix dans toutes les situations» 

L’association des Alcooliques Anonymes en Bourgogne Franche-Comté    


«Nous avons accueilli en novembre 2021, le 61ème congres des alcooliques anonymes à Dijon ou 700 personnes étaient présentes. Il y a eu des temps forts comme la réunion des médecins addictologues venus présenter la coopération de notre association à d’autres médecins et infirmiers qui souhaitaient des informations pour mieux aider et comprendre les personnes touchées par la maladie liée à l’alcool»

Les réunions


«Nous avons plus de 500 groupes en France dont 20 en Bourgogne Franche-Comté. Nous organisons régulièrement des réunions en présentiel dans nos 7 départements mais aussi des réunions en visio. C’est vraiment ouvert à tous, à tous les âges dans un total anonymat. Nous avons aussi un numéro de téléphone avec un interlocuteur disponible 24h/24 et 7 jours sur 7»

                                                                                                                                                                             Norbert Banchet
 
Pour faire le test de dépendance cliquer ICI sur le site : alcooliques-anonymes.fr
Téléphone : 09 69 39 40 20  (24/24h)
*Aymeric, prénom changé à la demande de l’interlocuteur



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