Créée le 24 janvier dernier, Bourgogne Invest, la nouvelle agence destinée à promouvoir l'attractivité économique de la métropole de Dijon, a été lancée officiellement ce jeudi 12 mai 2022.

Sous le statut associatif, Bourgogne Invest rassemble des acteurs économiques publics et privés qui «ont la volonté de développer le territoire de Dijon métropole pour une croissance économique responsable».

Soutenir les filières de croissance du territoire

Bourgogne Invest est présidée par Jean-Philippe Girard, ex-PDG d'Eurogerm, gérant d'ACLG Capital et Conseil Stratégique. Parmi les dix-huit membres du conseil exécutif, quinze sont entrepreneurs. Les élues métropolitaines Danielle Juban et Marie-Hélène Juillard-Randrian sont vice-présidentes de la structure.


Comme l'explique Dijon Métropole, Bourgogne Invest a pour mission :
- Le soutien des entreprises et des entrepreneurs des filières de croissance du territoire par une offre de services à destination des entreprises implantées, des entreprises ayant un projet d’implantation et des startups,
- Le développement d’une offre de services orientée sur l’aide à l’implantation des entreprises et à leur développement sous forme de conseils et d’accompagnement en matière juridique, fiscale, d’ingénierie financière, d’accompagnement immobilier et foncier, de mobilité des salariés et de RH, de mentorat et de mise en relation avec les acteurs économiques du territoire,
- La promotion du territoire de Dijon métropole lors de salons industriels ou autres événements de ce type et la promotion desdits événements,
- La fédération et l’animation d’un réseau d’acteurs et d’ambassadeurs,
- Le soutien aux projets et partenariats à fort impact territorial.

Ces missions seront mises en œuvre par six salariés, dont un directeur issu d'une autre métropole, une directrice générale déléguée issue de la Métropole de Dijon et un animateur de communauté.

Hébergée dans les locaux de Dijon Métropole, l'association est financée par la collectivité : 600.000 euros en 2022, 1,15 million d'euros en 2023 et 1,15 million d'euros en 2024 (soit 2,9 millions d'euros sur trois ans).

La Bourgogne en étendard

Ce jeudi 12 mai, une centaine d'acteurs économiques et d'élus se pressent dans le foyer surchauffé de la Cité de la Gastronomie pour suivre le lancement de Bourgogne Invest, animé par la journaliste économique Amandine Ibled.

Le conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté Jean-Claude Lagrange, président de l'Agence économique régionale, suit également avec attention ces échanges où la Métropole de Dijon communique avec le nom Bourgogne en étendard, dans la foulée de la dénomination de la «CCI Métropole de Bourgogne» issue des fusions des CCI de Côte-d'Or et de Saône-et-Loire (lire notre article).

Parmi les nombreux élus, à noter qu'un seul candidat aux prochaines élections législatives est présent : Bruno David (LR), conseiller métropolitain d'opposition (lire le communiqué).

«Aller plus loin dans la gouvernance et dans l'action»

«Le développement économique étant là, le chômage étant bas, on a besoin de renforcer nos filières», déclare François Rebsamen (PS), président de Dijon Métropole, en prenant la parole. Il s'agit des quatre filières d'excellence principalement soutenues par la collectivité : santé, numérique, agroalimentaire et tourisme.

«Il y avait déjà des choses très bien faites, on a voulu aller un petit plus loin, à la fois dans la gouvernance et dans l'action», signale à son tour Jean-Philippe Girard pour qui le défi est de favoriser «l'implantation des entreprises».

«Quand une entreprise s'implante, (…) c'est le défi de l'emploi, c'est le défi de l'attractivité globale, (…) c'est de l'activité de restauration, de l'hôtellerie, des commerces, des artisans. Indirectement, elle contribue au rayonnement de la métropole et au-delà. C'est une agence de la Métropole mais on ne va pas s'arrêter au bord de la métropole, on va continuer sur le département et aller jusqu'à la région», poursuit le président de Bourgogne Invest qui invite les personnalités présente à fédérer leurs réseaux d'affaires.

«On veut réconcilier économie, écologie et écoconstruction», insiste Jean-Philippe Girard à propos de la «croissance économique responsable».

«Accueillir des clients internationaux ici, c'est le bonheur»

Selon les intervenants, Dijon a longtemps souffert non pas d'une mauvaise image mais d'une absence d'image. Ce qui a été compensé par l'image mondiale de la Bourgogne avant l'attribution d'un statut métropolitain consécutif à la fusion des conseils régionaux de Bourgogne et de Franche-Comté.

«Accueillir des clients internationaux ici, c'est le bonheur», leur répond effectivement Jean-Philippe Girard en évoquant les journées de réunion facilitées par, la veille, une soirée autour de la gastronomie ou de l'oenotourisme , à Dijon même ou au long de la route des grands crus.

«Les startups, les grandes entreprises de demain»

Trois acteurs économiques se succèdent alors pour évoquer le secteur du numérique, le soutien aux startups et le rôle de l'enseignement supérieur.

«On a fait de l'ancrage territorial un axe de notre stratégie», signale pour sa par Jean-Philippe Porcherot, directeur d'Atol CD, entreprise qui favorise le travail en mode projet, ce qui, dans le secteur du numérique, facilite les implantations en dehors des très grandes aires urbaines. Atol CD dispose notamment d'une agence à Dijon et à Gevrey-Chambertin (lire notre article).

La caisse régionale du Crédit Agricole a implanté une pépinière d'entreprises au sein de la Cité de la Gastronomie, le Village by CA (lire notre article). La banque exprime ainsi son soutien aux startups. «Les startups, c'est, avec un peu de chance et beaucoup d'énergie, les grandes entreprises de demain», analyse Emmanuel Vey, directeur agricole du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne.

«Les atouts [de Dijon], c'est l'accessibilité. (…) Il y a beaucoup de choses sur place (...) : les pôles de compétitivité, les pôles de recherche, les structures d'accompagnement. La Métropole elle-même est un formidable sujet d'expérimentation», souligne-t-il en référence au projet alimentaire territorial.

«La création d'entreprises peut aussi émaner d'étudiants»

Parmi les missions de Bourgogne Invest figure celle de créer un lien entre le monde économique et le monde de l'enseignement supérieur. Une première étape passe par la réalisation d'un diagnostic des besoins des entreprises en vue de mettre en place des formations en phase avec ces attentes.

«La création d'entreprises peut aussi émaner d'étudiants», signale Stephan Bourcieu, directeur de BSB et vice-président de Bourgogne Invest, qui est attentif au maillage entre les différentes structures de l'enseignement supérieur en Bourgogne en vue de faire travailler ensemble les entrepreneurs issus de leurs rangs.

«Dijon attire des étudiants venant du territoire, de Bourgogne et au-delà», note le vice-président de Bourgogne Invest. «Il y a de vrais enjeux», pointe-t-il finalement, «des enjeux de résidences étudiantes, on a de vrais besoins». Une demande de construction de logements qui ravit le président de Dijon Métropole qui en fait un axe de développement.