Le 18 novembre dernier, à Chenôve, le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté a visité l'entreprise Adhex Pharma qui a reçu une subvention de 4 millions d'euros afin de créer une unité pharmaceutique de 60 postes.
Dans le cadre de la Semaine de l'Industrie, la maison-mère d'Adhex Pharma a présenté ses activités au nouveau préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté Paul Mourier, ce lundi 18 novembre 2024, à Chenôve.
Du 18 au 24 novembre derniers, la 13ème édition de la Semaine de l'Industrie répondait au slogan «Avec l'industrie, fabrique ton avenir». Selon la préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté, elle avait pour objectif de «faire naître des vocations chez les jeunes en changeant leur regard sur l'industrie et ses métiers». Au niveau national, 67.000 postes sont à pourvoir dans les secteurs industriels.
La visite d'Adhex Pharma s'est déroulée en présence notamment de Françoise Tenenbaum (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Éric Oternaud (LE), conseiller régional délégué, et Jean-Claude Lagrange (PS), président de l'Agence économique régionale (AER).
Adhex Pharma connaît une forte croissance
Depuis les rachats survenus respectivement en 2003 et 2008, Adhex Technologies et Adhex Pharma font partie du groupe Burgundy Ventures qui réalise environ 175 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel (+13% en 2024 par rapport à l'année précédente). Le groupe compte 800 collaborateur dont 600 en Bourgogne-Franche-Comté, en périphéries de Dijon et de Besançon. Un rachat a permis d'intégrer un autre site implanté en Allemagne, près de Cologne.
Adhex Technologies fabrique des adhésifs industriels, notamment pour le secteur automobile, ainsi que des dispositifs médicaux sans principes actifs.
Sous-traitant de développement et de fabrication, Adhex Pharma produit des médicaments pour le compte de laboratoires qui les commercialisent. Annuellement, Adhex Pharma réalise 50 millions d'euros de chiffre d'affaires – en ayant connu 27% de croissance organique annuelle durant 10 ans – et compte 50 salariés qui produisent des patchs et des films oraux dispensables diffusant des substances actives.
L’État apporte 4 millions d'euros au projet REACTT
Adhex Pharma est en train de créer une unité pharmaceutique supplémentaire pour développer son activité de production de patchs, il s'agit du projet REACTT. Un nouveau bâtiment de 8.000 m² est en cours de construction sur le site des anciens Laboratoires Fournier, à Chenôve, pour accueillir 60 nouveaux postes.
L'entreprise mobilise 25,1 millions d'euros pour ce projet dont 4,13 millions d'euros de subventions issues du plan France 2030 réponse à un appel à projets portant sur l'augmentation des capacités de production de médicaments en France dont des «médicaments essentiels» figurant au portefeuille d'Adhex Pharma : un patch avec antalgique utilisé dans les soins palliatifs et un film oral diffusant un médicament agissant sur le système nerveux central dans le cas de crises liées à la maladie de Parkinson.
Répondant à la norme environnementale RE 2020, le bâtiment est dessiné par le Studio Mustard et construit par le groupe bourguignon Guitton sur une emprise foncière existante. Il intégrera des panneaux solaires photovoltaïques en toiture et un système de récupération des eaux de pluie. Le troisième et dernier étage sera en ossature bois. La livraison s'étalera progressivement entre fin 2025 et mi-2026.
«On refuse des clients»
«On est Bourguignon, on est ancré ici», a souligné Roland de la Brosse, président de Burgundy Ventures, «les sociétés ont été créées ici il y a des années». «C'est une aventure industrielle. (…) On a une visée internationale, nos produits intéressent des clients du monde entier.»
En raison de difficultés de recrutement, «on refuse des clients», a néanmoins déploré Roland de la Brosse.
Les sites web d'Adhex et d'Adhex Pharma affichent les offres d'emploi de l'entreprise, renouvelées en permanence. Actuellement, 40 propositions concernent la fabrication, la logistique, la maintenance ou encore la comptabilité.
Pour changer la perception du monde industriel et favoriser les recrutements, Adhex Technologies et Adhex Pharma organisent toute l'année des visites d'entreprise par des élèves en bac pro ainsi que par des étudiants en licence ou licence professionnelle, accueillent des alternants ainsi que des stagiaires et permettent la mobilité internationale dans leurs filiales.
«Il y a un enjeu national d'attirer les jeunes vers l'industrie»
«Cette entreprise est exemplaire ! (…) Le développement de ce groupe correspond exactement à ce qu'il faut faire pour la France et aux objectifs du gouvernement», a commenté Paul Mourier à l'issue des échanges.
«L'industrie, c'est un panel considérable de métiers avec beaucoup de recherche, de recherche appliquée, de technicité et d'activités support», a analysé le préfet.
«Il y a un enjeu national d'attirer les jeunes vers l'industrie», a déclaré le représentant de l’État. «Il faut à la fois séduire des jeunes, les familles et il y a un travail à faire avec les enseignants. (…) On a un vrai potentiel de mieux adapter l'enseignement, quel qu'il soit, vis à vis des besoins de l'économie et, notamment, des besoins de l'industrie. (…) On a là un vrai gisement pour se développer.»
«On trouve des entreprises de pointe dans les huit départements de Bourgogne-Franche-Comté»
«La Bourgogne-Franche-Comté est un territoire historiquement industriel avec des filières qui sont importantes, certaines qui souffrent et d'autres qui sont en plein développement. La santé est en pleine développement. L'automobile est dans une transition et il faudra l'accompagne en vue de diversifier au sein des entreprises ou de reconvertir des entreprises. Il y a le nucléaire, le ferroviaire, l'agroalimentaire. Bref, il y a des filières d'avenir dans cette région. (…) On trouve des entreprises de pointe dans les huit départements [de Bourgogne-Franche-Comté]», a ajouté Paul Mourier.
«Ce monde de l'industrie est là pour offrir des emplois mais pour créer de la richesse, de la croissance», a complété le préfet, «dans ce territoire régional où l'on voit que l'attractivité est essentielle avec une perte démographique qui doit nous alerter». «On ne fera venir des nouveaux habitants que s'il y a des emplois, pour beaucoup dans l'industrie.»
Dans le cadre du plan de réindustrialisation France 2030, l’État mobilise 54 milliards d'euros, dont 360 millions d'euros en Bourgogne-Franche-Comté, pour accompagner le développement des entreprises.
Jean-Christophe Tardivon