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26/11/2021 03:27

ÉNERGIE : EDF Renouvelables réalise une première en France avec la centrale solaire de Dijon-Valmy

La filiale d'EDF spécialisée dans les énergies renouvelables innove en coiffant un site d'enfouissement de déchets par une ferme solaire. L'inauguration s'est déroulée ce jeudi 25 novembre en présence de François Rebsamen et de Marie-Guite Dufay.
L'accumulation de déchets fait place à la production d'énergie solaire. Pendant quarante ans, des déchets inertes – gravats de chantier principalement – ont été stockés au bord de la route de Langres, près de l'actuel parc relais Valmy à Dijon. Le centre d'enfouissement technique (CET) a fait le plein en 2018 et a été fermé.

Dans la foulée, EDF Énergies nouvelles – aujourd'hui EDF Renouvelables – filiale d'EDF, a déposé un permis de construire pour un projet de centrale photovoltaïque chapeautant la colline.

À présent finalisée, l'inauguration de la ferme solaire a eu lieu ce jeudi 25 novembre 2021 en présence de Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen (PS), président de Dijon Métropole, Fabien Sudry, préfet de la Côte-d'Or, et Bruno Bensasson, PDG d’EDF Renouvelables.

Autour d'eux, de nombreux élus de la Métropole dont Jean-Patrick Masson (écologiste indépendant), fer de lance du projet, et des salariés d'EDF comme Yves Chevillon, délégué régional d'EDF Bourgogne-Franche-Comté, et Jennifer Ménagé, responsable régionale d'EDF Renouvelables.

Des contraintes spécifiques au site


La centrale solaire, qui compte 43.000 panneaux photovoltaïques (réalisés par Photowatt, filiale d'EDF implantée en Isère), occupe une surface de 16 hectares, pour une puissance installée de 15 MWc. L’électricité renouvelable produite chaque année répondra aux besoins en électricité de 8.000 habitants, soit 5 % de la population de Dijon.

Le CET, fermé en 2018, a été réhabilité par la Métropole de Dijon au cours de l’été 2020. Lors de la construction de la centrale solaire, qui a mobilisé une centaine d’emplois, les contraintes techniques du site ont été prises en compte afin de respecter l’intégrité de la couche de terre végétale posée sur le centre d’enfouissement.

Ainsi, les panneaux photovoltaïques ont été posés sur des fondations spécialement conçues pour cela. Les chemins de voirie et les plateformes ont également été surélevées par rapport au terrain afin de permettre de préserver le système de drainage existant.

Ensuite, le site a été renaturé afin que la flore et la faune puissent se réinstaller. Des passages ont été dégagés pour certaines espèces d'animaux. La Métropole envisage de recourir à l'écopaturage pour entretenir les végétaux poussant entre les rangées de panneaux solaires.

«Diminuer nos consommations d'énergies fossiles»


«Nous inaugurons tellement de choses ici, première en France, première dans la région, que nous devons gérer la suite», a lancé François Rebsamen en prenant la parole pour le temps de discours officiels. «La suite, c'est les visites. Ça a été les visites pour le tram, pour On Dijon, (…) et demain pour cette réalisation tout à fait exceptionnelle».

«Notre Métropole porte en elle cette volonté d'être un symbole de la lutte contre le réchauffement climatique, (…) pour être la première métropole écologique. (...) Nous le faisons à travers cette volonté de créer un mixte énergétique le plus vaste possible qui fasse diminuer nos consommations d'énergies fossiles de manière importante», a ajouté le président de Dijon Métropole en évoquant la production d'hydrogène (lire notre article) ou encore la méthanisation (lire notre article).

«Notre consommation d'électricité est amenée à augmenter»


Pour sa part, Bruno Bensasson a salué «la collaboration très fructueuse et étroite» entre EDF Renouvelables et Dijon Métropole et a souligné l'enjeu de «décarboner notre économie». Il s'agit là d'«une transformation profonde qui passera notamment par l'électrification de l'industrie, des transports, des bâtiments».

«Notre consommation d'électricité est amenée ainsi à augmenter significativement dans les années à venir. (…) En amont, il faut produire cette énergie décarbonée, nucléaire ou renouvelable. C'est en associant ces moyens de production à l'amont et à l'aval que notre groupe contribue à réduire les émissions de CO2 du lieu», a-t-il considéré.

Localement, les filiales d'EDF Dalkia et Citélum sont également impliqués dans les projets de développement durable de Dijon Métropole, respectivement le réseau de chaleur urbain et l'aspect de réduction de consommation d'énergie de l'éclairage urbain piloté par On Dijon.

«Il faut être économe en énergie»


Pour commenter le projet et aborder «la nécessaire et absolue transition énergétique et écologique», Marie-Guite Dufay convoque la morale : «Dijon passe du vice à la vertu». La socialiste établie l'analogie entre les déchets de construction – le vice – et la production d'énergie renouvelable – la vertu. «Dijon est notre vitrine».

La présidente du conseil régional rappelle l'ambition de faire de la Bourgogne-Franche-Comté «une région à énergie positive» d'ici 2050. Pour cela «il faut être économe en énergie» notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment. «Il faut accompagner aussi notre industrie dans ce mouvement de décarbonation», a-t-elle revendiqué en mentionnant les écoconditionnalités des politiques régionales.

Abordant les ressources permettant la production d'hydrogène, la présidente d'une coalition communiste-socialiste-écologiste met en avant le solaire, l'hydroélectricité, le bois-énergie et l'éolien. Sans mentionner le nucléaire puisque la Bourgogne-Franche-Comté ne compte pas de réacteur.

Autre nuance significative, Marie-Guite Dufay avance «des lignes rouges à ne pas franchir» concernant le développement du solaire : «il y a des terres agricoles qui peuvent être convoitées, là je dis 'stop, ligne rouge' parce que notre agriculture a besoin de toutes ces terres».

«Une installation qui coche toutes les cases»


Les discours ont été conclus par la prise de parole du préfet de la Côte-d'Or qui signe les autorisations de projets de centrales. Au pied de la ferme solaire, Fabien Sudry a salué «une installation qui coche toutes les cases».

EDF Renouvelables ne communique pas sur le montant de l'investissement que l'entreprise a intégralement financé. Au printemps 2021, les habitants de la métropole de Dijon ont cependant eu l’opportunité d’investir dans la construction de la centrale photovoltaïque par l’intermédiaire d’une plateforme de financement participatif. Cette campagne de financement local a rencontré un vif succès avec 200.000 euros levés auprès des riverains.

Jean-Christophe Tardivon






















Photographies JC Tardivon


Photographie EDF Renouvelables