
Ce vendredi 14 avril, le préfet de la Côte-d'Or, le président de la Métropole, le président d'Odivea et la PDG de Suez ont procédé au geste inaugural concernant la nouvelle unité de méthanisation des boues et d'épuration du biogaz.

Contribuer à la sortie de la dépendance aux énergies fossiles, tel est le but de la nouvelle unité de méthanisation construite sur la station d'épuration d'Eau vitale, à Dijon, et inaugurée, ce vendredi 14 avril 2023, par Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, François Rebsamen (PS, FP), président de Dijon Métropole, Antoine Hoareau (PS), président d'Odivea et Sabrina Soussan, PDG de Suez.
L’usine de méthanisation en elle-même a représenté un coût total de 15 millions d’euros, financé principalement par Odivea (10 millions) et par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (5,5 millions d’euros), au titre du plan France relance.
L'unité d’épuration de biogaz qui s'adjoint a représenté un coût de 3 millions d’euros, financé entièrement par Dijon Métropole.
Faire des déchets une «nouvelle source d'énergie»
«En 2021, la part du biogaz dans la production totale d’énergies renouvelables en Bourgogne-Franche-Comté est de 3,8%, on peut faire mieux, nous devons faire mieux», déclare Franck Robine au moment des discours officiels.
«L’objectif de la méthanisation est d’utiliser des boues issues de l’épuration des eaux usées pour s’en servir comme une nouvelle source d’énergie», indique Antoine Hoareau. «Une fois les boues extraites, nous allons produire du biogaz, qui va ensuite être transformé en biométhane et intégré directement le réseau des énergies vertes sur le territoire de la métropole».
Objectif 69% d'énergies renouvelables en 2050
«Avec le réchauffement climatique, la gestion de l’eau doit être rigoureuse et le prélèvement en milieu naturel doit diminuer», revendique à son tour François Rebsamen. «Avec cet objectif, de nouvelles technologies ont été utilisées pour concevoir les cuves, permettant de prévenir les risques de fuites, alors que la moyenne française est de 20% de perte, Dijon n’est déjà qu’à 15% et envisage d’’être à 9% d’ici 2030».
«L’un de nos objectifs prioritaires est de produire suffisamment d’énergie renouvelable pour couvrir 69 % des besoins de notre Métropole à l’horizon 2050», insiste le président de la collectivité.
«Être une référence écologique n’est plus une ambition, c’est une réalité à Dijon», abonde Sabrina Soussan. «La SEMOP Odivea est la première SEMOP multiservices [NDLR: SEMOP pour société d'économie mixte à opération unique], elle s’inscrit dans les 35 stations qui injectent du biométhane dans le réseau du gaz naturel grâce à une unité de méthanisation».
Une station d'épuration qui évolue
La station d'épuration Eau vitale peut traiter les eaux usées d’environ 400.000 habitants de la métropole et de six communes : Velars-sur-Ouche, Étaules, Asnières-lès-Dijon, Bellefond, Messigny-et-Vantoux et Ruffey-lès-Echirey.
Un nouveau bassin d’orage est en cours de réalisation pour une mise en service prévue en octobre prochain. D'une capacité de 15.000 m3, il stockera les eaux usées du système unitaire de Dijon durant les épisodes pluvieux pour limiter le déversement dans le milieu naturel (
lire le communiqué).
D'ici à 2030, un dispositif de traitement des micropolluants devrait permettre d’améliorer la qualité de l’Ouche.
Production de biométhane pour 4.000 foyers
La nouvelle unité de méthanisation sera alimenté par des boues extraites des bassins d’épuration. Le biogaz issu de ce processus sera épuré, transformé en biométhane, afin d’être directement injecté dans le réseau de gaz de ville de la Métropole, géré par GrDF.
Dans un premier temps, la production de gaz équivaudra à la consommation de 4.000 foyers. La Métropole de Dijon en attend une recette d'un million d'euros annuellement.
Amélioration du bilan carbone
La méthanisation devrait quasiment diviser par deux la quantité de boues transportées par camion et traitées par épandage. En matière de bilan carbone, la filière de traitement des boues modernisée devrait passer de 1.342 tonnes de CO2 émis par an à -1.694 tonnes.
Au-delà, la station est équipée d’un procédé d’hydrolyse thermique des boues, une technologie permettant de proposer un traitement des matières issues de l’industrie agroalimentaire.
Nathanaëlle Lambert




















