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12/09/2024 03:17

ENVIRONNEMENT : Le Carrefour des gestions durables de l’eau se penche sur les cycles de l'eau et la réduction de consommation d'énergie

Ces 11 et 12 septembre, les acteurs de l'eau de la moité est de la France ont prévu de se retrouver à Dijon pour un forum dédié au développement durable.
Le spécialiste de l'assainissement d'Odivea, opérateur gérant les stations d'épuration de la Métropole de Dijon, est intervenu pour évoquer la production de biométhane venant compenser la consommation d'énergie des équipements.
Le Carrefour des Gestions Durables de l’Eau (CGDE) est installé pour sa troisième édition à Dijon, ces 11 et 12 septembre au parc des expositions. Cet événement inter-régional, axé sur la moitié Est de la France, réunis les acteurs publics de l’eau et leurs partenaires pour deux jours de discussions autour des mesures préventives et de l’aménagement des territoires.

L'objectif est de promouvoir une gestion plus durable des petits et grands cycles de l’eau. Organisé en collaboration avec Dijon Métropole et plusieurs partenaires, le CGDE aborde des thématiques clés comme la pollution à la source, la résilience face aux inondations, et la coordination des cycles de l’eau.

Frédéric Pierre

Directeur adjoint en charge de l'assainissement chez Odivea

« La présentation d'aujourd'hui portait sur les actions menées par les exploitants de la station d'épuration de Dijon pour tendre vers la neutralité énergétique.
Une station d'épuration consomme énormément d'énergie, notamment pour traiter les eaux et gérer les boues issues de ce traitement. Les contraintes réglementaires et les enjeux environnementaux nous poussent à atteindre cette neutralité énergétique. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Il s'agit de compenser la consommation énergétique nécessaire par la production de nouvelles sources d'énergie renouvelable.
Nous avons présenté aux différents participants les démarches que nous avons entreprises pour réduire nos consommations d'énergie, car il est toujours possible d'optimiser les installations existantes. Nous avons également partagé les initiatives visant à produire de nouvelles sources d'énergie renouvelable. Parmi ces projets, il y a la production de biométhane, qui est injecté dans les réseaux de gaz de ville depuis un an à partir de la station d'épuration de Dijon, ainsi qu'un projet tout récent de production d'énergie solaire. Ce projet se déroule sur le site de l'ancienne station d'épuration, attenant à la station actuelle. L'idée est d'autoconsommer cette énergie solaire au profit de la station d'épuration en activité. »

Quels changements avez-vous observés sur les 10 à 15 dernières années à Dijon, et comment voyez-vous les choses évoluer à l'avenir ?

« À la station d'épuration de Dijon, nous avons observé une baisse significative de la consommation d'énergie. Nous avons pu réduire un certain nombre de postes de consommation grâce à des études, des travaux, ou parfois de simples changements de méthodes d'exploitation. Cela nous a permis de générer des économies importantes au fil des dix dernières années. Par exemple, le poste de consommation électrique le plus important dans une station d'épuration est la production d'air comprimé pour le traitement biologique des eaux. En remplaçant les machines et les systèmes de régulation, nous avons réussi à réduire considérablement la consommation énergétique de la station. C'est un exemple parmi d'autres. »

Pensez-vous qu'il y ait encore une marge de progression à l'avenir ou avez-vous déjà exploité toutes les solutions possibles?

« Il y a toujours une marge de progression, tant pour réduire les consommations existantes que pour développer de nouvelles énergies. Aujourd'hui, on parle beaucoup de biométhane dans les stations d'épuration. La première en France à injecter du biométhane était celle de Strasbourg en 2015. Aujourd'hui, je pense qu'il y a environ 40 stations d'épuration en France qui injectent du biométhane, ce qui montre que c'est un marché en plein essor.
Par ailleurs, certaines stations d'épuration disposent parfois de terrains disponibles à proximité, ce qui peut être une opportunité pour produire de l'énergie solaire. Cette énergie peut ensuite être autoconsommée par la station elle-même. Ce sont les principales tendances que j'observe actuellement dans ce domaine. »

Manon Bollery