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21/07/2021 13:01

ENVIRONNEMENT : Un grand chantier de désimperméabilisation de cour d'école est lancé à Chenôve

En venant suivre le début des travaux ce mardi 20 juillet, Thierry Falconnet, maire de Chenôve, a revendiqué de proposer «de la végétation à destination de tous les habitants».
À la suite des élections municipales de 2020, plusieurs communes de Bourgogne-Franche-Comté ont programmé des actions de désimperméabilisation de cours d'écoles. Parmi les premières à concrétiser ce type de projet, la Ville de Chenôve a lancé mi-juillet les travaux pour un chantier d'envergure : 2.600 m² de végétalisation au sein du groupe scolaire Bourdenières.

Le 5 juillet dernier, le projet «cour de nature à Bourdenières» a été présenté aux parents d'élèves (lire le communiqué) et ce mardi 20 juillet 2021, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, est venu suivre le début des travaux en compagnie de Chloé Fourneret, éducatrice à l'environnement de l'association Pirouette Cacahuète qui accompagne la commune.

«Une dynamique vertueuse de transition écologique pour tous»


La démarche s'inscrit dans le cadre du programme municipal présenté aux électeurs en 2020 : «ramener de la nature en ville et créer des îlots de fraîcheur» comme l'explique Thierry Falconnet.

Jardin pédagogique à l'école Saint-Jacques, forêt comestible sur la plaine Herriot, engazonnement des allées du cimetière... la municipalité multiplie les créations en ce sens. Cet été 2021, un permis de végétaliser est également lancé pour favoriser la participation des Cheneveliers a la végétalisation de l'espace public, par exemple en semant des roses trémières au pied des murs. Prochainement, un parc végétalisé de trois hectares sera implanté sur l'emplacement de l'ancien centre commercial Saint-Exupéry.

Le maire de Chenôve revendique de proposer «de la végétation à destination de tous les habitants» dans une ville très marquée par l'urbanisme des années 1960-1970 avec «une dominante de bitume et de béton».

«On essaie, à notre échelle, d’œuvrer contre le réchauffement climatique pour contribuer aux objectifs de transition écologique. (…) On passe à un modèle plus axé sur le retour de la nature en ville. (…) On essaie d'entrer dans une dynamique vertueuse de transition écologique pour tous», ajoute le maire de la commune de 14.000 habitants.

«Le travail qui a été fait par Pirouette Cacahuète sur le Mail, derrière la rue Renan, à l'emplacement de la tour 12 avec un espace en bois, ça tient, les gens l'utilise», signale Thierry Falconnet pour qui «la crise sanitaire a montré le besoin que les habitants avaient de trouver des espaces ouverts».

Une telle approche implique également une évolution du métier des agents des espaces verts et des besoins en main d’œuvre supplémentaire pour l'entretien.  Le maire de Chenôve envisage ainsi un recours à l'insertion professionnelle et considère les espaces verts comme «une niche à métiers» car demandant «une vraie technicité». Régulièrement, la Ville de Chenôve accueille des apprentis du lycée agricole de Quetigny.

2.600 m² de végétalisation supplémentaire


Le groupe scolaire Bourdenières accueille 160 élèves à l'école maternelle et 180 élèves à l'école élémentaire. Il est intégré au réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+) de l’Éducation nationale.

La superficie de la cour est de 4.000 m². 1.600m² actuellement engazonnés vont faire l'objet de plantations. 1.000 m² seront donc désimperméabilisés avec l'arrache du bitume. Soit 2.600 m² de végétalisation supplémentaire.

Pour cette opération, le budget global est de 133.000 euros dont 60.000 euros d'investissement pour la Ville de Chenôve et 11.000 euros pour l'association Pirouette Cacahuète.

«Une recherche d'authenticité locale»


De nouveaux jeux seront implantés, sans sol synthétique autour, et des bancs installés. Une aire de jeu libre sera configurée pour travailler la motricité des élèves sur le modèle de l'école du dehors pratiquée au groupe scolaire Lamartine à Dijon (lire notre article).

Une mini-forêt sera plantée «pour que les enfants puissent se cacher et faire des cabanes», comme l'envisage Chloé Fourneret, ainsi qu'un potager. Une partie de l'espace sera commun aux écoles maternelle et élémentaire.

Actuellement, la cour du groupe scolaire comporte un cèdre, un cerisier, des tilleuls. Elle comprend donc peu d'herbacées et peu d'arbustes. Seront plantés des noisetiers, cornouillers, pommiers, framboisiers et autres cassissiers permettant ainsi de proposer des bosquets comestibles.

Il s'agit d'«une recherche d'authenticité locale», souligne Thierry Falconnet avec un rappel de la végétation du plateau du sud dijonnais. Des essences locales et peu gourmandes en eau.

Des parents d'élèves «très réceptifs»


Selon le maire de Chenôve, ce sont donc des enfants d'un quartier politique de la ville et des enfants du vieux bourg qui fréquentent ce groupe scolaire qui pourront ainsi bénéficier du nouvel aménagement.

De nombreux parents sont venus suivre la réunion de présentation du projet et se sont montrés «très réceptifs» selon les services de la Ville. Une dizaine se sont d'ores et déjà inscrits pour de futurs ateliers collectifs. «Les parents ont envie de participer aux week-ends de plantation. Ils ont envie de se rencontrer, de participer à l'élaboration de la cour», souligne Chloé Fourneret.

Des changements d'usage de la cour d'école


«Le fait de mettre des bottes pour les enfants, de pouvoir se nettoyer les mains quand on aura joué dans la terre, c'est des choses qu'il faut d'ores et déjà envisager avec les parents, les sensibiliser à ça en disant 'attention, on va effectivement rendre une partie de la cour d'école qui était en bitume à la pleine terre', ça va provoquer des changements d'usage de cet espace. C'est bien d'associer le plus largement possible les usagers», développe Thierry Falconnet.

En ce qui concerne le phasage des travaux, le terrassement se déroulera jusqu'à la fin du mois de juillet. Les jeux seront installés en août. Les plantations participatives seront organisées en novembre avec des interventions préalables de Pirouette Cacahuète dans les classes du groupe scolaire.

Jean-Christophe Tardivon