«Que serait la France en dehors de l'Europe ?» a demandé Fadila Khattabi, ce jeudi 9 mai. Olivia Grégoire a appelé à porter au niveau européen l'équivalent de la constitutionnalisation de l'IVG tandis que Bérangère Abba s'est dite favorable à des tirs de loups en fonction des «flux» de population.
«L'Europe est partout», relève Fadila Khattabi (REN). La Côte-d'Orienne est en campagne à domicile, ce jeudi 9 mai, à Dijon, en vue des élections européennes.
Pour soutenir la liste Besoin d'Europe menée par Valérie Hayer, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées reçoit même le renfort d'Olivia Grégoire (REN), ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, et de Bérangère Abba (HOR), ex-secrétaire d'État chargée de la Biodiversité et 17ème de la liste Besoin d'Europe.
Entourée d'une vingtaine de militants, les trois personnalités sont prêtes à tracter aux abords du marché des Halles.
«L'Europe est partout y compris dans notre assiettes», relève Fadila Khattabi
«L'Europe est là pour répondre aux attentes de nos concitoyennes et de nos concitoyens», met en avant Fadila Khattabi. «L'Europe est partout y compris dans notre assiettes. (…) N'oublions pas que la [politique agricole commune], c'est 9 milliards d'euros chaque année qui viennent en soutien de nos agriculteurs pour que, demain, nous puissions avoir une alimentation à la fois saine et être souverain sur le plan alimentaire.»
«À Bruxelles, [les élus du Rassemblement national] ont voté contre ces 9 milliards d'euros. (…) On n'a pas de double discours entre Paris et Bruxelles, on veut rester dans l'Europe», martèle Olivia Grégoire qui paraphrase Gabriel Attal : «on n'est pas des europhobes anonymes, on est des europhiles assumés !»
«Que serait la France en dehors de l'Europe ?» demande Fadila Khattabi
«L'Europe est la troisième puissance économique au monde», enchaîne Fadila Khattabi, «elle peut répondre aux enjeux et relever les défis». «[Face aux États-Unis et à la Chine] que serait la France en dehors de l'Europe ? La voix de la France compte et elle est d'autant plus puissante au sein de l'Europe. (…) Certains Britanniques regrettent la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. On voit un investissement en berne, l'emploi qui stagne et, d'une certaine façon, une régression.»
Bérangère Abba souligne les enjeux environnementaux
Pour sa part, Bérangère Abba (HOR) souligne la présence des différentes composantes de la majorité présidentielle pour cette action militante même si la Fédération progressiste, fondée par François Rebsamen, et l'UDI, représentée en Côte-d'Or par le président du Département François Sauvadet, brillent par leur absence.
«On est tous présents pour montrer ce travail commun, ce projet d'équilibre. Les enjeux environnementaux, la transition écologiques sont extrêmement importants», souligne l'ancienne détentrice du portefeuille de la biodiversité. «Le rural, l'urbain, on cherche ensemble ces lignes d'équilibre qui seront portées au niveau européen comme on le fait depuis cinq ans».
Bérangère Abba est favorable à des tirs de loups en fonction des «flux» de population
Alors que des agriculteurs ont manifesté, le 10 avril dernier, dans le parc national de forêts – projet porté en son temps par Bérangère Abba – contre la colonisation du territoire par des loups (
lire le communiqué), la candidate rappelle que «[la présidente de la Commission européenne] Ursula von der Leyen a ouvert la voie à un déclassement du statut de protection du loup».
Une position qui, selon les associations de défense de l'environnement, a créé «un précédent inédit» pouvant mettre à mal juridiquement la Convention de Berne.
«Il ne s'agit pas de ne plus soucier de la protection du loup», prend soin de préciser Bérangère Abba, «mais d'avoir une logique plus en termes de flux par bassin géographique». «Il me semble intéressant d'observer l'état des populations de loups à un instant T et d'avoir une action plus ou moins forte. J'ai eu plusieurs fois à autoriser des tirs de défense quand on a des situations qui deviennent vraiment problématiques. Il faut savoir le faire quand on a atteint, à certains moments, sur un certain territoire, une population qui l'exige et qui ne menace pas l'état de cette espèce qui demeure protégée.»
Olivia Grégoire défend «une Europe-puissance»
Durant le tractage, Olivia Grégoire insiste sur des «axes forts» du programme porté par Valérie Hayer : «une Europe-puissance au plan économique avec un énorme plan d'investissement de 1.000 milliards d'euros pour engager les grands défis qui sont les nôtres, la transition écologique, l'intelligence artificielle, le spatial, la santé ; (…) la guerre étant de retour sur le continent européen, il est d'autant plus important qu'on s'engage ensemble en termes de défense et qu'on cofinance ensemble en réservant, beaucoup plus qu'aujourd'hui, les marchés européens de la défense aux PME et aux entreprises européennes ; (…) une Europe qui continue à porter haut et fort les valeurs qui sont les siennes, les valeurs d'humanisme, de tolérance, de liberté, de solidarité avec la majorité numérique à 15 ans, réguler les réseaux sociaux et protéger notre jeunesse parfois de ce déferlement de violence numérique et de fake news ; porter au niveau européen ce que l'on a fait en France et inscrire dans le marbre à jamais le droit des femmes à disposer de leur corps avec l'IVG que nous avons inscrite dans la Constitution».
Concernant ce dernier sujet, Olivia Grégoire fustige que «[le Premier ministre de Hongrie] Victor Orban, le meilleur ami de Jordan Bardella, a fait voter le fait que les femmes qui voulaient avorter soit obligée d'écouter le cœur du fœtus».
Et Fadila Khattabi de conclure : «il faut voter utile dès le premier tour puisqu'il n'y en a qu'un».
Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon