L'eurodéputé sortant des Républicains s'est penché sur le sujet du logement social des seniors, ce jeudi 23 mai, en visitant des résidences Sérénitis en compagnie du président d'Orvitis François-Xavier Dugourd. Il a proposé de «simplifier» l'accès aux fonds européens.
Une atmosphère chaleureuse dans un cadre favorisant la sérénité. Ce n'est pas le contexte de la campagne de François-Xavier Bellamy – pour lequel les intentions de vote oscillent entre 6,5 et 8% – mais la promesse des résidences services pour seniors Sérénitis du bailleur social côte-d'orien Orvitis.
Tête de liste des Républicains pour les élections européennes du 9 juin prochain, François-Xavier Bellamy a fait étape dans la métropole dijonnaise, ce jeudi 23 mai 2024, entouré d'élus locaux chaleureux, pour se ressourcer et retrouver un peu de sérénité en plein conflit avec France 2 qui l'a exclu du débat télévisé «scandaleux» réservé à Gabriel Attal (REN) et Jordan Bardella (RN).
Plusieurs maires et un député LR entourent le candidat
L'eurodéputé sortant a été accueilli par François-Xavier Dugourd, vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or et président de la fédération des Républicains, et plusieurs élus locaux dont Guillaume Ruet, maire de Chevigny-Saint-Sauveur et secrétaire de la fédération.
Au cours du déplacement, la délégation est rejointe notamment par Hubert Brigand, député de la Côte-d'Or, et Fabian Ruinet, maire de Talant,
Durant une des séquences de la matinée, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, est venu saluer, de façon républicaine, le député européen et lui remettre une exemplaire du magazine municipal.
Le candidat était également accompagné par le Côte-d'Orien Axel Mouffron, délégué régional des Jeunes Républicains de Bourgogne-Franche-Comté et candidat en position non éligible (
lire le communiqué).
Une barre HLM scindée en trois bâtiments
Pour la première séquence du programme sur le thème du logement concocté par François-Xavier Dugourd, également président du bailleur social Orvitis, la délégation débute le déplacement par une visite d'un chantier de réhabilitation d'une barre HLM de quartier du Mail, à Chenôve, relevant de la politique de la ville.
Dans le contexte de l'opération de renouvellement urbain en cours, l'immeuble d'origine a été scindé en trois bâtiments distincts tandis que le nombre de 90 logements a été maintenu en diminuant la superficie de chacun d'entre eux.
Dans le cadre de son plan de rénovation de 1.500 logements entre 2023 et 2030 (
lire notre article), Orvitis mobilise 10 millions d'euros pour ce chantier dont la fin est prévue d'ici la fin de l'année après 18 mois de travaux.
Une résidence Sérénitis adaptée aux personnes âgées autonomes
Situé juste en face de l'école des Violettes, un de ces bâtiments est transformé en résidence services seniors identifiée sous la marque Serenitis. Selon Orvitis, il s'agit de répondre tout à la fois aux enjeux de renouvellement urbain, de vieillissement de la population et de pouvoir d'achat.
«Sur de telles opérations de renouvellement urbain, on arrive à faire baisser le budget de charges des familles de 20 à 30%», explique François-Xavier Dugourd au pied du bâtiment en présentant les aspects relevant de la rénovation énergétique permettant de passer de l'étiquette D à A.
«Les logements – des T2 et T3 – sont désormais configurés pour être complètement adaptés pour accueillir des personnes âgées autonomes», précise Christophe Bérion, directeur d'Orvitis en présentant les spécificités de la résidence senior. «On aura du personnel qui va venir pour accompagner dans le cadre de la vie de tous les jours ces personnes.»
Les loyers oscilleront entre 6 et 8 euros par mètre carré, selon les aides sociales dont pourront bénéficier les résidents.
Les «vraies difficultés» d'accès aux fonds européens
Au cours des échanges avec les équipes, François-Xavier Bellamy s'intéresse aux aspects de rénovation énergétique, aux difficultés de recrutement des entreprises du secteur du bâtiment ainsi qu'à l'utilisation de fonds européens.
Orvitis finance le chantier à 70% par un recours à l'emprunt ainsi qu'à ses fonds propres et à 30% par des subventions apportées par de l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté, de la Métropole de Dijon et le Fonds européen de développement régional (FEDER).
Le directeur du bailleur social pointe les écoconditionnalités ajoutées en cours de chantier par la Région, collectivité gestionnaire des fonds européens, de «vraies difficultés» pour le montage des projets.
«Il y a un rôle spécifique de la Région», souligne François-Xavider Bellamy qui déplore «de vrais différentiels de traitement entre les Régions sur la gestion des fonds européens». Ce à quoi abonde François-Xavier Dugourd, par ailleurs conseiller régional d'opposition en Bourgogne-Franche-Comté.
Un «Trait d'union» intergénérationnel
Quelques rues plus loin, la délégation découvre «Le Trait d'union», une résidence intergénérationnelle livrée en 2023, propriété de la foncière Habitat et Humanisme.
Les 24 logements sociaux sont destinés à des personnes âgées isolées, des familles monoparentales, des jeunes, des apprentis ou encore des étudiants.
La gestion est assurée par Orvitis qui emploie également une personne chargée de l’animation de la maison et de la création de liens entre les générations.
Œuvrant depuis 38 ans pour lutter contre l’exclusion des personnes en difficulté et favoriser leur accès au logement, Habitat et Humanisme affiche, avec cette résidence, sa volonté «de rompre avec l’isolement de ces populations, de prévenir la perte d’autonomie et de permettre de renouer en douceur avec la société».
La réalisation est présentée par Alain Coste, président d’Habitat et Humanisme Côte-d’Or, et Jean-Marc Sivry, responsable du «Trait d'union», depuis les espaces communs dont la décoration et l'équipement ont été financés par des mécènes : salle d'activités, cuisine et jardin potager.
Les échanges avec François-Xavier Bellamy se concentrent sur la dimension «très sociale» de ces logements ainsi que sur les parcours de vie des résidents, y compris quand ils peuvent retrouver un emploi après avoir été un temps allocataires du RSA.
«Orvitis a anticipé la loi sur l'autonomie»
La délégation se transporte ensuite à Fontaine-lès-Dijon où le maire Patrick Chapuis (LR) accueille à son tour François-Xavier Bellamy au pied d'une résidence Sérénitis, en fonction celle-ci. La délégation est également rejointe par Charles Bourgadel, responsable départemental adjoint des Jeunes Républicains et référent départemental de la liste durant la campagne.
Comprenant 26 logements, le bâtiment date de 2020. Pour cette réalisation, Orvitis a mobilisé 2,2 millions d'euros, financés en propre à hauteur de 80% et par l'apport de subventions de l’État, la Métropole de Dijon et la commune.
«Orvitis a anticipé la loi sur l'autonomie», explique François-Xavier Dugourd, «il y a aujourd'hui une dizaine de résidences Sérénitis en Côte-d'Or.» «L'idée, c'est de petits bâtiments, très sûrs en termes d'accessibilité et de confort. (…) Ce sont des résidences du quart-d'heure. Les personnes ont accès à tous les services, notamment les services publics, les transports en commun.»
«On a 25% des locataires d'Orvitis qui ont plus de 65 ans», précise le président du bailleur social , «certains habitants viennent dans le logement social au moment de la retraite».
Des espaces communs où «s'entraider sans s'envahir»
Le candidat découvre les parties communes de la résidence Sérénitis et échanger avec une locataire qui lui présente son appartement ainsi que les avantages liés à l'animation assurée par un employé d'Orvitis, «un ange».
La locataire explique qu'une douzaine de résidents se retrouvent très régulièrement pour participer aux animations dans la salle commune, entretenir les fleurs du jardin et même organiser des dîners en commun en répondant au mot d'ordre «s'entraider sans s'envahir».
Les loyers oscillent entre 5 et 9 euros par mètre carré, selon les aides sociales dont peuvent bénéficier les résidents.
François-Xavier Dugourd proteste contre les «ponctions» dans les fonds propres des bailleurs sociaux
Les échanges s'enchaînent sur les difficultés financières des bailleurs sociaux qui sont vent debout contre le réduction de loyer de solidarité, un dispositif crée en 2019 en même temps que la baisse des aides pour le logement (APL) vu comme «une ponction sur les fonds propres».
Ainsi, Orvits reverse annuellement entre 2 et 3 millions d'euros à l’État. «C'est un dispositif qui plombe le logement social», proteste François-Xavier Dugourd, «c'est redoutable».
«On a besoin davantage de l'Europe», selon François-Xavier Dugourd
«On a voulu montrer l'évolution du logement social mais aussi les besoins qui sont majeurs en matière de logement social et de logement en général, en milieu urbain et en milieu rural, compte-tenu de l'évolution de la société, de la précarisation d'un certain nombre de personnes, du vieillissement [de la population]», résume François-Xavier Dugourd alors que la délégation se dirige vers une salle voisine où une réunion publique est prévue avec le candidat. «On a besoin des aides nationales mais aussi on a besoin davantage de l'Europe, il y a quelques aides mais elles ne sont pas suffisantes.»
«Le secteur du logement est en crise profonde», relève François-Xavier Bellamy
«Le logement est un sujet majeur», rebondit François-Xavier Bellamy, «le logement est à l'intersection de toutes les fractures du pays». «Aujourd'hui, il y a beaucoup de Français qui travaillent dur ou qui ont travaillé toute leur vie et qui ont du mal à se loger, qui ont du mal à vivre là où ils veulent travailler, à travailler là où ils veulent vivre. Ça correspond au malaise démocratique, civique, profond que notre pays traverse avec le mouvement des Gilets jaunes que l'on a peut-être un peu vite oublié mais disaient ce sentiment de dépossession.»
«Le secteur du logement est en crise profonde», relève l'élu des Républicains, «on a rencontré des entreprises qui font vivre ce secteur, aussi bien des grandes entreprises nationales qui font la fierté de notre pays que les entreprises artisanales et locales.»
François-Xavier Bellamy propose de «simplifier» l'accès aux fonds européens
Dans ce contexte, l'eurodéputé sortant considère Orvitis comme «le laboratoire des solutions d'avenir» en matière de logement et de lien social.
«Les solutions sont là, les élus locaux les ont, ils veulent les porter», analyse François-Xavier Bellamy, «le vrai problème aujourd'hui, c'est de leur en donner les moyens». «Cela veut dire qu'il faut qu'on ait une vraie politique du logement, qu'elle ne se décide pas à Bercy, qu'elle ne soit pas déterminée par des enjeux comptables, que l’État arrête de ponctionner des structures qui ont les leviers pour investir. Cela suppose aussi que l'on mette les leviers européens à la disposition qui en ont besoin. (…) Il faut faire en sorte que les budgets européens soient simplifiés, c'est notre travail à Bruxelles et c'est aussi le rôle des Régions. Il faut que l'on soit tous en ligne autour de cet objectif.»
Jean-Christophe Tardivon