Puisque gastronomie et arts de la table sont liées, la Table de Lucullus trône en bonne place dans le Hall 1 du Parc des expositions et des congrès de Dijon. Cette année, pour ne plus générer de gaspillage alimentaire, la table ronde se revêt de lumière pour «faire son show» avec un mapping vidéo.

Ce samedi 31 octobre 2021, ce fut le point de départ de la déambulation inaugurale du centenaire de la Foire internationale et gastronomique de Dijon. Une inauguration qui s'est révélée tout aussi politique que la présentation de la foire faite quelques jours auparavant par Jean Battault, président de Dijon Congrexpo (lire notre article).

OPA de la droite et du centre sur l'inauguration

Par une présence en nombre de leurs représentants, la droite et le centre-droit dijonnais et côte-d'oriens ont effectué une véritable OPA sur l'inauguration, réduisant la gauche à la portion congrue. En termes de protocole déjà, François Sauvadet (LCOP) étant le seul président de collectivité présent – le conseil départemental de la Côte-d'Or en l'occurrence – le centriste a facilement capté l'attention. D'autant plus que l'absence de pays invité à la foire entraîne l'absence d'un ambassadeur étranger à l'inauguration et, conséquemment, de représentant de l’État.

La Région Bourgogne-Franche-Comté était représentée par Michel Neugnot (PS), premier vice-président, et Christian Morel (sans étiquette), vice-président en charge de l'agriculture, de la viticulture et de l'agroalimentaire. Les deux élus régionaux ont dû patiemment attendre la fin de la déambulation pour intervenir.

La Ville de Dijon était représentée par Sladana Zivkovic (PS), adjointe au maire de Dijon déléguée à l'Europe, aux relations internationales, au tourisme et au congrès, tandis que la Métropole de Dijon était représentée par Danielle Juban (sans étiquette), vice-présidente déléguée au développement économique, à l'attractivité, aux foires et aux salons. La délégation étant partie de la Table de Luccullus, il n'y a pas eu de passage par l'espace commun de la Ville et de la Métropole de Dijon  à l'entrée du parc et donc pas d'intervention des deux élues.

Par ailleurs, étaient notamment présents les conseillers de la majorité départementale Joël Abbey, Marie-Claire Bonnet-Vallet, Céline Vialet et Denis Thomas, Jacques Carrelet de Loisy (sans étiquette), maire de Hauteville-lès-Dijon, Fabian Ruinet (LR-Agir), maire de Talant, Pierre Pribetich (PS), vice-président de Dijon Métropole, Jean-Philippe Morel (MRSL), conseiller municipal de Dijon, ainsi que les conseillers de l'opposition municipale dijonnaise Emmanuel Bichot (LR), Laurent Bourguignat (LR-Libres), Stéphane Chevalier (divers droite), Henri-Bénigne de Vrégille (Agir) et Claire Vuillemin (Agir).

Il pleut dans le Hall 1

Pour cette centième édition, alors que l'épidémie de la Covid-19 n'est pas encore terminée, Dijon Congrexpo a choisi de faire l'impasse sur les discours officielles et le verre de l'amitié qui clôturaient habituellement l'inauguration. Une manière également de se passer des règlements de comptes à fleurets mouchetés entre la municipalité et l'association qui émaillaient régulièrement ces discours.

Pour autant, le contentieux ressurgira au détour d'un stand quand un restaurateur interpellera la délégation : «il pleut dans le bâtiment». Effectivement, alors qu'une pluie battante tombe à l'extérieur, plusieurs mètres carrés de moquette se retrouvent trempés à l'intérieur du Hall 1.

La situation a amusé certains participants mais à fait rire jaune Jean Battault qui n'a pas manqué que la prise en charge des travaux d'étanchéité incombent à la Ville de Dijon.

À ce chapitre bâtimentaire, notons que de grands boudins gris zèbrent le ciel du Hall 1. Il s'agit d'extracteurs d'air installés dans le cadre de la crise sanitaire.

Comme un Trône de Fer avec des couverts en argent

Après avoir lancé le mapping vidéo de la Table de Luccullus signé par l'infographiste dijonnais Antoine Legras, Jean Battault a dévoilé une sculpture faite sur le modèle du Trône de Fer de «Game of Thrones», non pas en épées mais en couverts soudés.

Dans ses archives, Dijon Congrexpo a récemment retrouvé 200 kg de couverts en argent gravés au chiffre du «Palais des expositions». L'association a confié au sculpteur Yves Roulleau, installé à Norges-la-Ville, le soin de réaliser une œuvre à partir de ces couverts. L'artiste a choisi d'évoquer «un corps de femme épousant une vague».

La sculpture intitulée «l'Origine de la gastronomie à Dijon» est destinée à être exposée dans le hall d'accueil du Palais des Congrès, de façon à «rappeler à chaque visiteur que la Foire Internationale et Gastronomique qui s'y déroule chaque année est le berceau de la gastronomie à Dijon».

«Cent ans de la foire, c'est 100% gastronomie, c'est aussi 100% Côte-d'Or»

Passés les dévoilements culturels, la première étape gustative se fait au stand de la fromagerie Delin où François Sauvadet met en avant le fromage Le Côte-d'Or que déguste volontiers Michel Neugnot. Le ton est donnée.

Un peu plus loin, à la place de l'ancien «Quartier des Saveurs», un grand espace est occupé conjointement par le conseil départemental et la chambre de l'agriculture, qui pour promouvoir la marque «Savoir-faire 100% Côte-d'Or», qui pour attirer l'attention sur le réseau «Bienvenue à la ferme». Durant la foire, neuf chefs se succéderont pour animer un espace culinaire. Parallèlement, une boutique permet d'acquérir des produits locaux

Sur un stand s'affairent Jean-Alain Poitevin (chef de l'hôtel golf Château de Chailly), Takashi Kinoshita (chef du Château de Courban) et Guillaume Royer (chef de l'Abbaye de la Bussière), ambassadeurs de la marque départementale, qui remettent une veste de cuisinier à François Sauvadet.

«Cent ans de la foire, c'est 100% gastronomie, c'est aussi 100% Côte-d'Or», lance le président du Département qui insiste que «le partenariat solide que l'on a tissé avec la foire». «On ne fait rien de grand sans se préoccuper de ceux à qui l'on destine nos politiques, c'est à dire ceux qui produisent et ceux qui consomment peuvent être assurer de notre engagement», ajoute-t-il.

«Allez dans les cuisines, c'est un beau métier»

L'ancien espace des «Rencontres gourmandes» est devenu la «Scène des chefs» qui fera l'objet de captation vidéo au gré des démonstrations réalisées par les chefs de l'Amicale des cuisiniers de la Côte-d'Or. Là, François Sauvaet est intronisé dans l'Amicale et le parrain de la foire, Christian Têtedoie, se voit tout particulièrement salué par Stéphane Derbord, président de l'Amicale, et Françoise Colin, présidente d'honneur.

François Sauvadet met l'accent sur les professions qui recrutent afin d'«attirer de nouveaux jeunes à des métiers où on en a besoin». Et d'ajouter : «c'est le moment de redire : allez dans les cuisines, dans les salles, c'est un beau métier. La France est ce qu'elle est tout simplement grâce à vous».

Dirigeant du groupe Hôtel Bourgogne Qualité, Patrick Jacquier accueille la délégation au restaurant gastronomique de la foire où les chefs des quatre restaurants dijonnais de son groupe s'activeront en cuisine. Si l'art de le table sera bel et bien célébré durant les services, la communication n'est pas oubliée avec un grand photocall à disposition des gastronomes.

«La Côte-d'Or est une partie de la Bourgogne-Franche-Comté»

Après le passage par le village international – rassemblant des espaces commerciaux et de restauration du Canada, de l'Italie, de l'Irlande et de l'Ukraine – la délégation arrive en ordre dispersé devant le stand du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Cette année, le stand institutionnel présente la particularité d'être de taille réduite mais d'être situé au milieu des restaurants et des stands de dégustation ainsi qu'à proximité de la Table de Lucullus. Dans un premier temps, le stand mettra en avant la Vallée de la Gastronomie, qui va de Dijon à Cassis (lire le communiqué), en proposant des dégustations de fromages de Bourgogne et de Franche-Comté. Dans un second temps, le comité régional du tourisme prendra le relais.

«Nous sommes de retour pendant toute la durée de la foire», lance Michel Neugnot en accueillant la délégation, «nous avons aussi à dire la joie du développement de la Cité de la gastronomie et du vin [lire notre article], le fait que Dijon va être l'ONU du Vin [lire notre article], ce qui va donner encore une audience supérieure à tout ce qu'on faisait déjà».

«François Sauvadet a été jusqu'à présent la vedette de cette inauguration mais la Bourgogne-Franche-Comté. Je ferai remarquer que la Côte-d'Or est une partie de la Bourgogne-Franche-Comté», glisse le premier vice-président de la Région. «C'est vrai», opine en réponse l'ancien élu de l'opposition régionale.

«Dijon est dans cette Vallée de la Gastronomie», signale à son tour Christian Morel, «la Région est capable de créer du lien entre tous ces bons produits, Bourgogne et Franche-Comté, il y a une symbiose qu'il faut trouver. Les chefs savent sublimer l'ensemble des produits bourguignons-francs-comtois pour avoir de belles tables».

Les dernières actualités des entreprises de l'agroalimentaire régionales seront également présentées sur ce stand car, comme l'indique Christian Morel pour conclure la déambulation de cette foire «100% gastronomie», «il n'y a pas de cuisine sans innovation».

Toutes les facettes «100% gastronomie» de la Foire de Dijon

Le «pari réussi» de la Foire de Dijon, selon le chef Christian Têtedoie

C'est parti pour trois semaines de fête foraine