Le président du conseil départemental a inauguré l'édition 2023 de la Ferme Côte-d'Or, ce samedi 4 novembre. Selon le président de la chambre d'agriculture, l'événement est devenue un «pilier» de la Foire de Dijon.
Ce samedi, François Sauvadet a annoncé l'acquisition d'une forêt de 120 hectares dans le Châtillonnais pour étudier les effets du changement climatique.
La Ferme Côte-d'Or s'étend. Pour sa quinzième édition, ce salon de l'agriculture à l'échelle locale gagne deux jours, se déroulant du 4 au 9 novembre. L'événement permettant de «rencontrer ceux qui sont à l'origine de l'alimentation» est porté par la chambre d'agriculture et financé par le Département.
L'entrée à la Ferme Côte-d'Or est incluse dans le billet d'accès à la Foire internationale et gastronomique de Dijon. 12.000 visiteurs ont été recensés en 2022. Pour le premier jour, les organisateurs revendiquent 2.240 passages. Par ailleurs, 1.300 élèves sont attendus dans les prochains jours.
Les animaux, stars de la Ferme Côte-d'Or
Filières agricoles, formations et produits locaux sont présentés au gré des stands. Les animaux restent les stars de la Ferme Côte-d'Or : bovins, équins, ovins et caprins sont chouchoutés par leurs éleveurs mêmes, certains restant dormir sous le chapiteau pour prendre soin de leurs animaux.
Les volailles, lapins et cochons ne sont pas en reste, tout autant appréciés par les visiteurs. Sans oublier les escargots dont le lent ballet sur la vitre d'un vivarium intéresse de nombreux curieux.
Une nouvelle marque pour les apiculteurs
Si les abeilles ne sont pas de la partie, l'Association pour le développement de l'apiculture de Bourgogne-Franche-Comté propose des miels à la dégustation et présente sa nouvelle marque : Un api ami.
Se déclinant en huit départements, la marque garantie que «le miel qu'elle vise en tant que produit provient exclusivement de la ruche dont l'emplacement est situé sur le territoire d'une commune» de Bourgogne-Franche-Comté. La nouvelle marque couvre également les autres produits de la ruche que sont la gelée royale, la propolis ou encore le pollen d'abeilles.
Des jeux et des dégustations
Les cultures végétales sont valorisées avec notamment une mini-serre maraîchère qui propose même des fraises en novembre. Néanmoins, elles ne sont trop rares pour être proposées aux visiteurs.
La sélection génétique de la vigne ou du cassis est présentée avec un focus sur le changement climatique.
Dégustation à l'appui, l'Association moutarde de Bourgogne fait la promotion de la culture locale de graines de moutarde brune.
Le stand des «flexitariens» proposant de déguster du rumsteack passé à la plancha jouxte celui des produits laitiers qui connaît un franc succès grâce à ses animations, la distributions de
goodies et les dégustations de fromages.
«Mangez de la viande !»
Au moment de couper le ruban inaugural, François Sauvadet (UDI), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, et Danielle Juban (sans étiquette), présidente de Dijon Bourgogne Events, rassemblent autour d'eux de nombreux élus de la collectivité, de la majorité comme de l'opposition, ainsi que des représentants de chambres consulaires.
S'ensuit une déambulation s'arrêtant au niveau de chaque stand pour un échange sur les atouts ou difficultés du secteur en question. Une étape parfois agrémentée d'une dégustation.
«Mangez de la viande ! Ça participe à la biodiversité contrairement à ce qu'on raconte (…) et j'en mets dans les cantines», lance notamment François Sauvadet sur le stand de l'interprofession de la viande bovine. «Je soutiens l'élevage extensif, (…) nous sommes très attachés à ce modèle-là.»
«Une très belle image de notre agriculture départementale»
«C'est une belle fête», déclare Danielle Juban à l'issue de la visite officielle. «On est dans la réalité de la vie, ce qui fait la richesse de notre territoire, de notre terroir», ajoute la présidente de Dijon Bourgogne Events.
«Cette Ferme permet de donner une très belle image de notre agriculture départementale», renchérit Vincent Lavier. «Elle nous permet de communiquer positivement sur nos métiers, de renouer les liens avec le consommateur, le monde urbain, et, pourquoi pas, de susciter quelques vocations.»
Le président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or se fait l'écho du ministre de l'Agriculture, présent à l'inauguration de la Foire, le 1er novembre dernier.
«On peut être fier de notre agriculture en France quoiqu'en disent certains. Avant de dire que ce les agriculteurs font n'est pas parfait, regardons surtout ce qui se fait dans les autres pays», glisse Vincent Lavier. «Les agriculteurs et l'ensemble de la profession n'ont pas à rougir de tout ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui.»
«Notre agriculture est aussi engagée dans une vraie mutation. Les agriculteurs sont acteurs de toutes ces transformations», insiste-t-il.
La Ferme Côte-d'Or, un «pilier» de la Foire de Dijon
«Cette Ferme Côte-d'Or fait partie intégrante de la Foire de Dijon. Elle en est même devenue un pilier. Comment parler de gastronomie sans parler d'agronomie et d'agriculture ? Plus personnes n'oserait la remettre en cause», revendique-t-il.
Le président de la chambre d'agriculture départementale a salué le développement de la marque territoriale «100% Côte-d'Or» qui vient de fêter ses quatre ans. Une démarche qui contribue à «la mise en valeur des produits, des savoir-faire, de l'agriculture et des territoires en général».
«Notre modèle n'est pas celui des fermes usines», assure François Sauvadet
«Il faut donner confiance à nos agriculteurs qui sont confrontés à des aléas climatiques, des aléas géopolitiques, des coûts qui peuvent varier parfois de manière très sensible», prolonge François Sauvadet.
«Notre modèle n'est pas celui des fermes usines. (…) Je ne souhaite pas voir des porcs élevés dans un immeuble en béton de 26 étages en Chine et qu'on importe. (…) Si on veut garder le modèle d'une agriculture familiale, présente sur l'ensemble du territoire, avec la diversité des productions qui est une chance pour notre département et pour la France, il faut la préserver et soutenir ses filières», développe le centriste.
Le Département prévoit d'acquérir une forêt
Après une vigne à Pommard et de terres maraîchères à Perrigny-lès-Dijon, le Département envisage l'acquisition d'une forêt. Lors de la session plénière en décembre prochain, le projet sera soumis au vote des élus.
Il s'agit d'une parcelle de 120 hectares à Vertault, commune du Châtillonnais à la fois limitrophe de l'Aube et de l'Yonne.
«Une forêt qui sera mise à disposition de la profession, à disposition des chercheurs pour que nous regardions comment va évoluer notre forêt. D'ores et déjà, le hêtre est menacé par le changement climatique. On va travailler sur une chasse éthique, sur les modes de gestion», explique François Sauvadet.
Objectif 80% de produits locaux dans les repas des collèges en 2026
«Il faut former nos jeunes au goût, on est dans des sociétés très aseptisée», poursuit le président du Département, collectivité qui à la charge de la restauration scolaire dans les collèges. D'où l'intégration d'au moins un menu «100%Côte-d'Or» par semaine et une part de produits locaux de 44%.
L'objectif est d'atteindre 80% d'ici 2026 pour «faire en sorte d'apporter de la valeur ajoutée à nos producteurs». «C'est l'enjeu de la souveraineté alimentaire.»
«L'agriculture est une formidable richesse de la France, de la Côte-d'Or. Nous resterons à vos côtés, résolument, parce que c'est l'intérêt du pays, du territoire, de nos paysages, de la biodiversité, de la vie. Si on veut encore de la vie dans nos campagnes, on a besoin des deux piliers qui sont l'agriculture et l'artisanat», conclut François Sauvadet avant d'inviter les participants à l'inauguration à savourer un buffet «100% Côte-d'Or».
Jean-Christophe Tardivon