La campagne s'invite à la Foire internationale et gastronomique de Dijon avec la Ferme Côte d'Or. Jusqu'au 9 novembre, sur 1.400 m², des expositions, démonstrations, animations et ateliers ludiques mettent à l'honneur la diversité des filières agricoles de la Côte-d'Or.

Stars de l'événement, plus de soixante animaux sont présents. À noter plusieurs nouveautés pour cette édition 2021 : un espace «P'tits fermiers» est spécialement conçu pour les enfants, un stand sur la gestion de l'eau et des stands sur l'agroforesterie ou encore le cassis.

Une large délégation

L'inauguration de la Ferme Côte-d'Or s'est déroulée ce samedi 6 novembre 2021. Président du Département, François Sauvadet (LCOP) conduisait une large délégation puisqu'un tiers des conseillers étaient présents, opposition comprise. Deux députés LREM ont également participé, Fadila Khattabi et Didier Martin, ainsi que le vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en charge de l'agriculture, Christian Morel (sans étiquette).

La chambre d'agriculture de la Côte-d'Or était représentée par son président, Vincent Lavier. Yves Bard représentait la chambre de métiers et de l'artisanat. Parmi les représentants du syndicalisme agricole, on comptait notamment, Fabrice Genin, président de la FDSEA 21, et Nathalie Mairet, en charge de l'élevage laitier pour ce syndicat.

Du lait 100% Côte-d'Or mis sur le marché

Dès son arrivé ce samedi soir, François Sauvadet coupe le ruban inaugural avec Vincent Lavier et en présence de Jean Battault, président de Dijon Congrexpo. À leurs côtés, un nouveau personnage attire l'attention : une vache laitière estampillée au nom de la marque départementale «Savoir-faire 100% Côte-d'Or». François Sauvadet annonce ainsi que du lait ayant reçu l'agrément du comité de la marque sera bientôt mis sur le marché.

La visite inaugurale débute par le stand Agriloving, qui veut prendre le contrepied de l'agribashing, et enchaîne rapidement avec le stand des productions légumières, où il est proposé de déguster une soupe réalisée par un chef cuisinier avec des légumes du département, puis le stand des grandes cultures, où un atelier explique aux enfants comment est produite la farine.

La déambulation se poursuit avec les présentations des offres publiques et privées de l'enseignement agricole puis la campagne Vita Bourgogne pour recruter dans le secteur viticole.

En plus d'une maquette des productions agricoles, les Jeunes Agriculteurs ont provoqué bien des réactions avec un calendrier présentant des agricultrices posant en tenue d’Ève, de façon chaste bien sûr (un homme figurant en couverture, soit l'inverse du précédent calendrier).

«Je tiens à dire aux Jeunes Agriculteurs de Côte-d'Or – en particulier son président – mon amitié», glisse alors François Sauvadet en attirant près de lui Antoine Carré.

Un époisses, deuxième aux World Chesse Awards

Bien mis en avant près du ring des concours, le stand des éleveurs laitiers propose une réplique de salle de traite, un bar à lait et une dégustation de fromages de Côte-d'Or. Là, François Sauvadet félicite Nathalie Mairet pour son engagement et signale qu'un époisses de la fromagerie Berthaut a été distingué deuxième meilleur fromage du monde aux World Chesse Awards, le 3 novembre dernier.

Auprès de la Confrérie de la Moutarde de Bourgogne. François Sauvadet signale que la moutarderie Reine de Dijon va apposer la marque départementale sur les étiquettes du condiment produit avec des graines de Bourgogne.

Le loup s'invite dans le débat

Parmi les animaux, les bovins figurent en bonne place mais chevaux de trait, volailles, lapins, moutons, chèvre et porcs sont également présents.

En évoquant l'accompagnement de la filière ovine, François Sauvadet glisse un propos concernant la présence de loups en Côte-d'Or : «sur le loup, ma position est extrêmement claire, (…) je veux bien entendre tous les mots sur la biodiversité, je participe aussi à des programmes préservant la biodiversité, mais quand on voit ces images atroces d'attaques de loup sur les troupeaux d'éleveurs et qu'on nous renvoie parfois à vous-mêmes pour vous organiser avec soit l'acquisition de chiens, soit de clôtures autour, ce n'est pas suffisant».

«Préserver notre environnement sans déstabiliser le modèle économique»

Après les stands évoquant la truffe, les escargots, la vigne et le cassis, la déambulation arrive à son terme. La soirée s'étirant, la plupart des visiteurs ont quitté la Ferme Côte-d'Or quand vient le temps des discours officiels. C'est donc principalement aux acteurs de l'agriculture – notamment les éleveurs – que François Sauvadet s'adresse.

«À la source de notre alimentation, il y a les producteurs», martèle François Sauvadet qui indique avoir fait «du soutien à l'agriculture une priorité départementale». Et d'alerter sur «l'enjeu de la succession» alors que 30% des agriculteurs ont plus de 55 ans : «demain, il faut que nous ayons des talents qui s'investissent dans ces métiers».

«Les circuits courts reprennent tout leur sens parce que les gens veulent manger sain, veulent manger bon, veulent savoir comment c'est produit, veulent savoir si c'est produit en respectant notre environnement. (…) Je sais les efforts que vous faites tous pour être engagés dans cette préservation de notre environnement sans déstabiliser le modèle économique», ajoute-t-il.

Le président du Département souligne qu'environ 50% de l'alimentation des collégiens est réalisée avec des produits locaux (lire notre article) et mentionne les démarches Agrilocal ou encore J'veux du local.

«Donner un avenir à nos agricultures»

En prenant la parole, Vincent Lavier salue la place prise par la Ferme Côte-d'Or en tant que «pièce maîtresse de cette Foire gastronomique». Victime de son succès, la Ferme Côte-d'Or ne pourra accueillir que la moitié des effectifs scolaires qui ont demandé à s'inscrire, c'est à dire 32 classes, soit 900 élèves.

Dans ce contexte, le président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or se félicite de voir «l'intérêt porté par nos concitoyens et une partie des opérateurs de la chaîne alimentaire aux produits locaux», ajoutant que «quand on couple ça à la diversité et à la grande qualité des productions agricoles du département, ça doit permettre de donner un avenir à nos agricultures qui constituent le premier maillon de cette chaîne alimentaire».