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06/11/2022 14:53

FOIRE DE DIJON : La Ferme Côte-d'Or met en valeur «les producteurs qui sont à la source de l'alimentation»

Ce samedi 5 novembre, François Sauvadet et Vincent Lavier ont inauguré ce salon de l'agriculture à l'échelle départementale qui se tient jusqu'au 8 novembre. «On a la volonté de relocaliser les productions agricoles», a déclaré le président du Département.
L'intérêt du public pour les productions agricoles de Côte-d'Or se confirme d'année en année. Ce samedi 5 novembre 2022, les organisateurs de la Ferme Côte-d'Or annoncent plus de 2.200 visiteurs pour la première journée de la 14ème édition. Qui plus est 1.500 scolaires sont attendus lundi et mardi.
Ce salon de l'agriculture à l'échelle locale est porté par la chambre d'agriculture et financé par le conseil départemental. Dans le cadre de la Foire internationale et gastronomique de Dijon, la Ferme Côte-d'Or se tient sous un chapiteau jusqu'au 8 novembre. L'entrée est incluse dans l'accès à la Foire.

Une large délégation pour l'inauguration


L'inauguration s'est déroulée en fin de journée ce samedi, en présence de François Sauvadet (LCOP), président du Département, et de Vincent Lavier, président de la chambre d'agriculture.

Autour d'eux, une large délégation composée d'élus départementaux, de la la majorité comme de l'opposition, ainsi que de représentants de la chambre de métiers et de l'artisanat de Bourgogne-Franche-Comté.

Une animation à chaque stand


Maraîchage, grandes cultures, élevage... les stands s'enchaînent après le coupé du ruban avec une animation à chaque fois et un commentaire au micro relayé dans l'ensemble du chapiteau.

Consacré aux énergies renouvelables, le stand des Jeunes agriculteurs – à présent présidés par Baptiste Colson, installé en polyculture-élevage laitier à Moloy – propose de réaliser un milk-shake en pédalant sur un vélo.

Suivent une dégustation sur le stand de l'élevage bovin et ovin – qui fait son retour cette année – et une autre sur le stand de l'élevage laitier où Nathalie Mairet, présidente de la commission bovins-lait de la FDSEA 21, présente les fromages.

«De la moutarde de Dijon produite en Côte-d'Or»


Escargots, truffe, moutarde, cassis... la variété des productions s'affiche. Président de la FDSEA 21, Fabrice Genin évoque le triplement des surfaces dédiées à la culture de la moutarde de Bourgogne pour atteindre 12.000 hectares. L'objectif étant d'approvisionner en graines les fabricants de moutarde de l'agglomération dijonnaise : «de la moutarde de Dijon produite en Côte-d'Or», glisse François Sauvadet.

La chambre d'agriculture de la Côte-d'Or est une des rares dans le pays à avoir des salariés dédiés au suivi de cette production. «On espère pouvoir continuer à produire du cassis dans ce département», indique Vincent Lavier alors que la culture du cassis est fragilisée par le changement climatique.

Le passage sur le stand des chevaux de trait Auxois permet de rappeler que Léane Bizouard, âgée de quinze ans, a remporté à Paris le premier prix de la finale nationale jument du concours général agricole avec Flicka d'Huilly.

Sur le stand de l'aviculture, le nouveau conseiller départemental Christophe Verdot (LCOP) pose fièrement près de jeunes lapins élevés par son fils, des géants des Flandres aux oreilles de 22 cm.

«On a la volonté de relocaliser les productions agricoles»


Durant foire gastronomique, la Ferme Côte-d'Or met en valeur «les producteurs qui sont à la source de [l']alimentation», souligne François Sauvadet au moment des discours officiels.

«Cela montre bien la richesse et la chance que nous avons dans un département comme le nôtre d'avoir une agriculture diversifiée. (…) Même si l'on n'a plus strictement la compétence économique [NDLR : relevant de la Métropole et de la Région], nous avons celle de l'aménagement du territoire et l'on sait très bien qu'au cœur du monde du monde rural, au cœur de la ville même, (…) on a la volonté de relocaliser les productions agricoles, (…) on doit travailler à cette autosuffisance alimentaire», ajoute-t-il.

«Les premiers écologistes, ce sont nos agriculteurs»


«Bien évidemment, il faut produire de manière respectueuse de notre environnement. (…) Les premiers écologistes, ce sont nos agriculteurs. Quand on va dans les coteaux de l'Auxois et que j'entends parfois les attaques menées contre la viande – bien sûr que les élevages intensifs doivent être surveillés de près pour éviter cette intensification – mais, pourtant, il ne faut pas jeter l’opprobre sur le secteur de l'élevage», défend le centriste. «Continuez de manger de la viande, c'est bon !»

«Chaque Côte-d'Orien doit se sentir solidaire et coresponsable de l'avenir de son agriculture», lance François Sauvadet en référence à la marque territoriale Savoir-faire 100% Côte-d'Or. «C'est bon pour la planète : ce que l'on ne transporte pas, cela préserve notre environnement.»

Le président termine son propos par un hommage appuyé aux Jeunes agriculteurs dans un contexte de transmission des exploitations comme des métiers : «le fait de participer à l'animation des territoires avec des Jeunes agriculteurs, la FDSEA, avec les syndicats qui permettent à des jeunes de sortir, d'échanger sur leurs pratiques, sur leur vie, c'est aussi une très bonne chose».

«Le monde agricole est quand même trop facilement attaqué»


«La Ferme Côte-d'Or est une vraie belle représentation du monde dans lequel, nous les ruraux, nous vivons», synthétise Vincent Lavier. «Il fut un temps où tout le monde avait quelque part un agriculteur dans sa famille, ce temps-là est révolu. C'est important de communiquer auprès des jeunes notamment. (…) On a besoin de gens qui viennent s'investir dans l'agriculture.»

Sur le plan économique, après des années difficiles, la conjoncture est «plus favorable», selon le président de la chambre départementale d'agriculture. Dans le secteur vitivinicole, les vendanges 2022 ont permis de retrouver des volumes conséquents. Les prix des céréales et de la viande sont à la hausse même si les éleveurs de porcs et de volailles surveillent avec inquiétude l'augmentation des prix des approvisionnements en nourriture.

Vincent Lavier alerte toutefois sur «les aléas prix» avec notamment des variations importantes des cours du lait sur les marchés des matières premières agricoles.

«Le monde agricole est quand même trop facilement attaqué», constate-t-il néanmoins en évoquant un besoin de «reconnaissance du métier» pour susciter des vocations alors qu'apparaît le défi du renouvellement des générations.

Jean-Christophe Tardivon

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