Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Vie locale > Vie locale
02/07/2024 18:08

FOOTBALL : Pierre-Henri Deballon rachète le DFCO et «sécurise» les emplois avec l'aide de la Métropole de Dijon

Ce mardi 2 juillet, à Saint-Apollinaire, Olivier Delcourt a officialisé la transmission du club de foot évoluant en National à Pierre-Henri Deballon, originaire de Dijon et entrepreneur du secteur numérique. «L'enjeu est surtout d'assurer la pérennité du club», a expliqué le nouveau président.
Pour «plusieurs millions d'euros», Pierre-Henri Deballon achète le DFCO à Olivier Delcourt. Le PDG de Weezevent, startup du numérique, devient ainsi le président du Dijon Football Côte-d'Or dont l'équipe masculine évolue en troisième division et l'équipe féminine en première division de leur ligue respective.

Ce mardi 2 juillet 2024, à Saint-Apollinaire, Olivier Delcourt et Pierre-Henri Deballon ont exposé les raisons de ce changement de propriétaire de la société anonyme sportive professionnelle DFCO. Un club sportif est un actif financier similaire à celui d'une entreprise, dont les parts peuvent être vendues.


Le stade Gaston Gérard est, lui, la propriété de la Ville de Dijon qui le met à disposition du club au travers d'une convention d'occupation. En revanche, le site d'entraînement situé dans l’Écoparc Dijon Bourgogne, à Saint-Apollinaire, est la propriété du club mais sera divisé en deux parties bien identifiée : le centre de performance et le centre de formation. Il est prévu que ce dernier soit vendu à la Métropole de Dijon.

 «J'ai toujours travaillé dans le sens du club», indique Olivier Delcourt


«Une page se tourne», confie Olivier Delcourt, président du DFCO pendant douze ans, «des années riches en émotion». «J'ai toujours travaillé dans le sens du club, essayé de le mettre au plus haut niveau. On a réussi à le structurer. Malheureusement, il y a eu cet effet Médiapro qui a plombé beaucoup de clubs en France et tout le foot français encore aujourd'hui.»

En particulier, Olivier Delcourt se dit «fier» du centre d'entraînement, du centre de formation et du parcours de l'équipe professionnelle féminine.

Le passionné de football remercie tous ceux qui l'ont accompagné pendant cette période : les salariés du club, les supporters – dont les Téméraires et les Lingons Boys –, les partenaires, le maire de Dijon François Rebsamen, le Département, la Région sans oublier sa famille.

Un timing propice


En cherchant à transmettre le club à partir du début 2023, Olivier Delcourt a fait la connaissance de Pierre-Henri Deballon, Dijonnais maintenant installé à Paris, président et fondateur de la solution de billetterie numérique en ligne Weezevent.

Olivier Delcourt a donc fait le choix d' «un entrepreneur indépendant» et d'«une famille dijonnaise» passionnée par le DFCO.

Par le passé, AVS Communication fondé par Éric Deballon, gérée aujourd'hui par Arthur Deballon, envoyait le jeune Pierre-Henri installer des éléments de communication visuelle au niveau du stade.

«C'est la bonne personne pour reprendre le club. (…) Il a toutes les qualités», estime Olivier Delcourt, «il a toute la fougue comme j'avais, il y a douze ans».

La «bonne personne» donc, le «bon timing» pour le repreneur, en termes économique, restait à attendre le moment propice, plutôt en fin de saison qu'à la descente en National. Entre temps, un audit financier a également pu être réalisé.

«L'enjeu est surtout d'assurer la pérennité du club», explique Pierre-Henri Deballon


«Aujourd'hui, je n'achète pas le club, le club appartient à Dijon, à ses supporters, aux joueurs, au staff et même aux médias», déclare d'emblée Pierre-Henri Deballon, «c'est plutôt une charge que je récupère parce que je me sens redevable et responsable». «L'enjeu est surtout d'assurer la pérennité du club.»

Né à Dijon, Pierre-Henri Deballon a débuté ses études supérieures dans la capitale régionale avant de les terminer à Paris. Il a notamment décroché une maîtrise d'économie et de gestion du sport à l'université Paris Dauphine, étant passionné de handball. Il a ensuite créé Weezevent dont le siège social est à Dijon.

«J'ai la chance que Weezevent soit bien structurée donc j'ai la capacité de mobiliser du temps, de l'énergie, également de l'argent sur ce projet parce que le club, aujourd'hui, est dans une division qui est compliquée, entre le niveau professionnel et le niveaux amateur», explique l'entrepreneur.

Pierre-Henri Deballon se donne trois saisons pour remonter en Ligue 2


«Mon premier enjeu est déjà que le club soit viable», annonce Pierre-Henri Deballon, avec «l'objectif de remonter». En National, le club doit se passer des droits de retransmission des matchs tout en ayant des charges importantes liées aux infrastructures dimensionnées pour le haut niveau.

Le nouveau président se donne donc encore trois saisons à évoluer en National  pour «entamer une dynamique de construction» et revenir dans la division supérieure.

D'où le choix pour deux ans de Baptiste Ridira, nouvellement entraîneur après avoir été gardien de but Saint-Pryvé-Saint-Hilaire FC, club évoluant en National 2. «C'est un bâtisseur, quelqu'un qui a des valeurs très fortes», vante Pierre-Henri Deballon.

«C'est un projet local», revendique le nouveau président, «le but du jeu est d'arriver à fédérer toutes les énergies en local : les entreprises, les bénévoles du club, les médias, les spectateurs». «Dijon a des vraies forces. (…) on a des infrastructures. (…) Il y a tout pour bien faire.»

«On peut faire beaucoup avec peu de moyens», assure le nouveau président


«Ce projet, je ne le fais pas pour gagner de l'argent ; je pense que je vais en perdre de l'argent», anticipe Pierre-Henri Deballon, «c'est un projet de passion, (…) ce n'est clairement pas un projet de court terme, (…) c'est ma façon de renvoyer la balle à Dijon pour l'aide que j'ai eue».

L'entrepreneur se souvient que, en 2006, quand il a lancé le Vélotour avec des condisciples de Paris-Dauphine, la Ville de Dijon a apporté un soutien pour initier le projet. Ce fut aussi le point de départ de Weezevent puisque, en plein développement des solutions connectées, la billetterie n'était pas alors adaptée.

«Je le fais donc uniquement pour me faire plaisir et, surtout, faire plaisir aux gens – ça va être très compliqué parce que ça ne se décrète pas –, le foot a ça de magique qu'il peut créer des émotions incroyables», s'enthousiasme le nouveau président qui compte assister aux matchs se tenant au stade Gaston Gérard.

«Sur le [plan] sportif, je n'aurai pas d'avis. Je ne suis pas footeux, je ne vais pas intervenir sur les choix de l'entraîneur. (…) J'aurai des convictions très fortes sur ce qu'on dégage, sur les valeurs des joueurs (…) et sur la jeunesse. (…) On peut faire beaucoup avec peu de moyens», assure-t-il.

«Les actionnaires historiques ne perdent pas d'argent»


«L'achat a été fait au nominal» pour «le même montant que le capital social qui existait à l'époque», explique Pierre-Henri Deballon concernant les aspects financiers, «cela permet aux actionnaires historiques (…) de ne pas perdre d'argent». «Le montant est de plusieurs millions d'euros, (…) c'est de l'argent que j'ai gagné en cédant des parts de Weezevent.»

«Aujourd'hui, sauf quelques exceptions, tous les clubs de foot sont à vendre», analyse l'entrepreneur qui pointe «le modèle économique compliqué». «La réalité d'un club de foot, c'est le coût de fonctionnement. Tout le sujet, c'est la capacité à apporter des liquidités pour la suite.»

Le rachat du centre de formation par la Métropole de Dijon permet de «sécuriser» les emplois du DFCO


«La vente du club était en cours depuis plusieurs années ; une des forces de ce projet, c'est ses infrastructures (…) et beaucoup d'investisseurs se sont retirés à cause de ces infrastructures parce que, à ce niveau, c'est un poids économique qui est trop important. (…) J'ai présenté le projet aux collectivités. (…) Une des conditions que j'ai posées, c'est le scénario que la collectivité rachète le centre de formation. (…) La construction du centre de formation a été financée pour moitié avec des fonds du club. Aujourd'hui, il y a un compte courant du club qui est déficitaire de 6 millions d'euros, de l'argent qui est dû au club dans la [société civile immobilière] qui détient le centre de [formation]. Donc, en rachetant le centre de [formation], cela permet de rembourser ce compte courant et d'apporter des liquidités au club. C'est un gros effort de la collectivité. (…) L'objectif que j'ai, c'est de revenir dans plusieurs années à un retour à meilleure fortune et de racheter le centre de formation plus cher à la collectivité pour qu'il y ait aussi un retour pour la collectivité», développe Pierre-Henri Deballon.

En attendant une estimation de France Domaines, François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, évalue autour de 12 millions d'euros la part que la collectivité aurait à financer pour devenir propriétaire du centre de formation. Le socialiste imagine également une extension des activités de cet équipement sportif envié par de nombreuses équipes. Les élus métropolitains devront se prononcer en septembre.

«À court terme, cet effort permet de sécuriser les emplois», insiste le nouveau président, devenant employeur des 160 salariés du club (joueurs, staff, personnels administratifs et techniques...).

Pierre-Henri Deballon «demande plus» au Département et à la Région pour le DFCO Féminin


Par ailleurs, Pierre-Henri Deballon entend «demander de faire plus» au Département de la Côte-d'Or et à la Région Bourgogne-Franche-Comté pour développer l'équipe professionnelle féminine qui évolue en première division.

«C'est un modèle qui est, économiquement, encore plus compliqué», relève l'entrepreneur, «il n'y a pas de droits télé, il y a très peu de partenaires, il y a très peu de spectateurs». «C'est un beau message qui va dans le sens d'un sport pour tous.»

Des animations seront organisées autour des matchs


L'entrepreneur manifeste son souhait de développer la dimension événementielle autour des matchs pour «avoir un stade rempli et créer des émotions».

«L'idée est de faire en sorte que, quand on vient au stade, on ne vient pas juste voir un match de foot» avec «des animations une heure avant le match et une heure après le match.»

Reprise du championnat le 16 août


Dans les prochains jours, Pierre-Henri Deballon compte rencontrer les représentants des Téméraires et des Lingons Boys pour tisser des liens avec les supporters.

Rassurée par le projet d’acquisition présenté par Pierre-Henri Deballon, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le «gendarme du foot français», a validé le rachat. «Aucune mesure n’a été prise à l’égard du club», indique le DFCO.

Les joueurs de l'équipe professionnelle masculine reviendront au centre de performance, ce mercredi 3 juillet. Une série de matchs amicaux débutera le 20 juillet, le FC Metz viendra se confronter au DFCO au stade Gaston Gérard, le 9 ou 10 août, et le premier match de la saison de National aura lieu le 16 août prochain.

Jean-Christophe Tardivon























Votre météo à Dijon
Votre météo en Bourgogne
Infos-dijon.com - Mentions légales