«Bonjour les enfants, bonjour les seniors», lance Marie-Hélène Reiss avant que ne commence une dictée particulière ce lundi 4 octobre 2021 à l'école de Marsannay-la-Côte, en périphérie de Dijon.

Institutrice à la retraite, déléguée départementale de l’Éducation nationale, anime tous les ans une «dictée intergénérationnelle». Cette année, la vingtaine d'écoliers et de retraités accueillent également la ministre de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, et le préfet de la Côte-d'Or, Fabien Sudry, qui participeront à cette dictée.

Autour d'eux sont présents dans la délégation : Jean-Michel Verpillot (divers droite), maire de Marsannay-la-Côte, Didier Paris et Fadila Khattabi, député LREM de la Côte-d'Or, Françoise Tenenbaum (PS), conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté, Patrick Audard (PS) et Caroline Carlier (PS), conseillers départementaux de la Côte-d'Or, Lydie Pfander-Meny (PS), adjointe au maire de Dijon, ainsi que Pascale Coq, directrice académique des services de l’Éducation nationale pour la Côte-d'Or, Catherine Cazin, vice-présidente du CCAS de Marsannay-la-Côte, Sophie Felettig, directrice de l'école élémentaire Paul Colnet, et Élodie Pasteur, inspectrice de l’Éducation nationale.

La Semaine bleue et les actions intergénérationnelles

Pour les élèves de CM1, un texte simple de Tatiana de Rosnay a été retenu, rédigé au présent : «Le Parfait», édité chez Pocket en 2015 dans le recueil de nouvelles «13 à table !». Après une première lecture complète, Marie-Hélène Reiss procède à la dictée puis les élèves et les seniors échangent leurs copies pour les corriger. Une seule élève fera zéro faute et plusieurs une seule erreur. «C'est un beau succès», salue Jean-Michel Verpillot.

Cette dictée fait écho au fil rouge de la Semaine bleue au niveau national : les actions intergénérationnelles. «Mon rêve est de faire une grande dictée entre seniors et enfants en France», explique Brigitte Bourguignon. Le gouvernement prépare des conventions entre l’Éducation nationale et des maisons de retraite.

Le lien intergénérationnel pour rompre l'isolement des personnes âgées

«Plus il y aura des regards différents sur l'âge, plus il y aura des effets bénéfiques dans ce lien intergénérationnel dans lequel je crois. Il faut militer, c'est cela qui va changer la donne. Nous aurons de plus en plus de personnes âgées dans notre société. On est dans une société de la longévité, il faut que les regards changent et que chacun comprennent que son utilité est là. Il y a des anciens enseignants qui étaient là, qui ont envie encore de donner un moment à des enfants. J'y crois beaucoup. J'ai vu dans des EHPAD par exemple d'anciens enseignants qui donnent des cours à des EGPA [NDLR : Enseignement Général et Professionnel Adaptée], des élèves qui ont besoin de soutien et qui sont plus en confiance parce qu'on dit plus de choses à ses grands-parents qu'à ses parents parfois donc c'est assez intéressant ce lien-là. Il y a aussi des rapports très difficiles à entendre sur l'isolement social des personnes âgées, ça permet aussi de rompre cet isolement», explique la ministre.

Au-delà des liens intergénérationnels intrafamiliaux, Brigitte Bourguignon compte donc sur des liens extrafamiliaux : «il y a beaucoup d'endroits où c'est déjà existants, il faut le faire connaître».

Dans cet esprit, en mars dernier, la ministre a impulsé la création de 10.000 services civiques solidarité seniors durant la crise sanitaire : «le volontariat de jeunes en Service Civique auprès de personnes âgées contribue à renforcer les liens entre les générations et ainsi lutter contre l’âgisme, ces représentations sociales et culturelles bien souvent erronées de la vieillesse».

De nouvelles technologies pour sécuriser les logements des personnes âgées