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12/02/2025 13:21

HANDICAP : Une démonstration de handiboxe pour «casser les stéréotypes»

Pour célébrer les 20 ans de la «loi handicap», une délégation de la préfecture de la Côte-d'Or s'est rendue dans un club sportif, ce mardi 11 février, à Chevigny-Saint-Sauveur, afin d'échanger avec des para-athlètes et leur coach.
Le 11 février 2005, durant le second mandat de Jacques Chirac, était adoptée une loi sur la citoyenneté des personnes en situation de handicap. Pour célébrer les 20 ans de cette «loi handicap», la préfecture de la Côte-d'Or a choisi de mettre en valeur la section handiboxe de l’association sportive et culturelle de Chevigny-Saint-Sauveur, ce mardi 11 février 2025, au gymnase Jean-Marc Boivin.

Selon les services de la préfecture de la Côte-d'Or, il s'agit d'«une loi fondamentale pour l'égalité des droits, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Ce texte historique a posé les bases d’un modèle de société plus inclusive, en garantissant aux personnes handicapées l’accès à leurs droits fondamentaux, à une scolarité, un travail, et une vie sociale dans des conditions de pleine égalité».

Une importante délégation pour suivre une démonstration de handiboxe


La visite de la section handiboxe avait pour but de «mettre en lumière les acteurs locaux» et de «faire ainsi connaître les innovations, les actions locales et les initiatives qui ont permis d’améliorer la vie quotidienne des personnes handicapées».

Une importante délégation a donc assisté à la démonstration de handiboxe. Étaient présent notamment Catherine Victor, adjointe au maire de Chevigny-Saint-Sauveur, Denis Bruel et Amelle Ghayou, respectivement secrétaire général et secrétaire générale adjointe de la préfecture de la Côte-d’Or, Aline Guibelin, déléguée territoriale en Côte-d'Or de l’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté, Djellali Chaou, directeur territorial en Côte-d'Or de France travail Bourgogne-Franche-Comté, et des représentants du comité départemental handisport de la Côte-d'Or.

Depuis l'installation d'un ascenseur dans le hall, lors de travaux de rénovation menés en 2018, le gymnase Jean-Marc Boivin est accessible aux personnes à mobilité réduite, premier étage compris. Pour cela, la Ville de Chevigny-Saint-Sauveur a mobilisé près de 20.000 euros.

«La boxe, c'est l'équilibre, l'organisation, les parades, la mémoire»


L'ASC multiboxes de Chevigny-Saint-Sauveur compte aujourd'hui 200 boxeurs valides, des enfants aux seniors. Au cours de près de 40 ans, ses licenciés ont participé notamment à 13 championnats du monde. L'ASC multiboxes est présidée par Fabrice Richebois depuis 2021.

Éducateur sportif du club depuis 1990, Alain Simonneau a mis en place des séances d'entraînement en 2022 pour offrir la possibilité aux personnes en situation de handicap – en fauteuil roulant, amputées ou tenant difficilement debout – de pratiquer la boxe. Désormais, la section handiboxe compte dix adhérents qui viennent de l'agglomération dijonnaise et même au-delà.

«La boxe, ce n'est pas se taper dessus, c'est l'équilibre, l'organisation, les parades, la mémoire», remarque Alain Simonneau, «cela apporte du bien-être, c'est certain, de la condition physique, de la confiance en soi».

Des adhérents ont participé aux championnats de France handiboxe 2024


En matière de compétition, au niveau national, le para-karaté contact accueille ce qui constitue un embryon de championnat de France de handiboxe auquel des adhérents de l'ASC ont participé avec succès en 2024.

Toutefois, à la suite de la récente création d'une fédération internationale,  Alain Simonneau rêve que ses athlètes puissent participer au premier championnat d'Europe qui se tiendra en Angleterre, en août prochain. Pour cela, reste à trouver des fonds afin de financer la logistique.

«Boxer en fauteuil, ce n'est pas facile»


«Les roulettes et les bipèdes, en place», a lancé joyeusement le coach pour donner le top départ de la démonstration à laquelle ont participé les athlètes et même Amelle Ghayou.

En effet, des actions de sensibilisation sont régulièrement menées en permettant à des personnes valides de tester la pratique de la boxe depuis un fauteuil roulant : «boxer en fauteuil, ce n'est pas facile», souligne Alain Simonneau.

«Les non-valides trouvent le même plaisir dans le sport que les valides»


C'est donc pour «casser les stéréotypes» que Denis Bruel a choisi de valoriser l'ASC Chevigny-Saint-Sauveur car «on n'associe pas le handicap et la boxe». «Les handicapés ont la possibilité, depuis une vingtaine d'années, d'être intégrés à tous les aspects de la vie en société.»

«Les non-valides trouvent le même plaisir dans le sport que les valides», a remarqué le représentant du préfet, «il faut que les collectivités publiques, l’État et les opérateurs variés puissent leur donner les moyens de se révéler dans le sport comme dans tous les aspects de la vie en société».

«Il y a eu exactement le même engouement pour les Jeux paralympiques que pour les Jeux olympique», a-t-il noté lors de Paris 2024, «cela veut dire qu'il y a un changement de mentalité». «Dépasser les a priori, c'est quelque chose que l'on est en train de réussir dans le monde du handicap. C'est à la fois une volonté et des moyens. Des moyens sont mis sur la table par l’État et les collectivités.»

Les différents aspects de la politique publique du handicap


«La prise en charge du handicap est sans doute la politique publique la plus compliquée à mettre en œuvre», a déclaré Denis Bruel à l'issue de la démonstration, «elle touche tous les aspects de la société». «C'est l'accès aux bâtiments – sans ça, il n'y a pas de sport, il n'y a pas de possibilité d'action pour faire des choses en commun –, l'accès à l'espace public – tous les trottoirs de nos communes ne sont pas accessibles aux personnes handicapées –, l'accès au service public de transports – gares, trains bus – et l'accès au savoir comme la scolarisation des enfants en situation de handicap.»

«Un autre aspect, c'est comment, au quotidien, on valorise la vie des personnes en situation de handicap, soit par le travail  – pour celles qui souhaitent et qui peuvent travailler – puisqu'il y a des obligations pour les entreprises», a-t-il indiqué en soulignant que les services de la préfecture de la Côte-d'Or ont atteint 10% de personnes en situation de handicap parmi les personnels.

«Il y a aussi l'accès par les loisirs, le sport, la culture, par tout moyen de se révéler à soi-même et de se révéler aux autres», a ajouté le secrétaire général de la préfecture de la Côte-d’Or.

«L'accessibilité est une politique qui est sous l'autorité des maires»


«Depuis 20 ans, beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire», a concédé Denis Bruel. En Côte-d'Or comme dans toute la France, en moyenne, 50% des bâtiments recevant du public sont accessibles aux personnes en situation de handicap. «Les 50% à aller chercher, c'est peut-être les 50% les plus difficiles. Il faut qu'il y ait une collaboration entre les services de l’État et les services des mairies. L'accessibilité est une politique qui est sous l'autorité des maires.»

«Les exploitants d'établissements recevant du public ont des obligations. Pour qu'on les accompagne, il faut qu'ils se signalent à la préfecture. Le cas échéant, ils peuvent demander des dérogations parce que, parfois, l'équipement n'est pas possible pour des raisons économiques ou de protection du bâtiment qui peut être classé [au titres des monuments historiques]», a développé le secrétaire général de la préfecture de la Côte-d’Or.

Selon le gouvernement, en France, près d’un million d’ERP ne seraient pas à jour de leurs obligations en matière d’accueil de personnes à mobilité réduite. Un fonds territorial d’accessibilité vise à «accélérer le processus» de mise en conformité des ERP de catégorie 5. Depuis novembre 2023, chaque établissement peut obtenir un financement jusqu'à 50% du montant des travaux avec un plafond de 20.000 euros (retrouver les informations).

L'ARS effectue un travail spécifique concernant la santé des femmes en situation de handicap


«Le site est complètement inclusif», s’est enthousiasmé Aline Guibelin à propos du gymnase Jean-Marc Boivin, «tout le monde peut venir faire du sport». «Le sport aide à aller bien dans son corps, c'est important de se remobiliser, quel que soit son handicap, avec des éducateurs qui sont formés à la bonne pratique adaptée du sport en fonction des besoins de chacun. Ça fait du bien aussi à la santé mentale, c'est la grande cause nationale 2025. Faire du sport secrète des choses en nous qui nous font du bien. C'est aussi un moment de convivialité. Ça participe au bien-être général.»

En vingt ans, «on a fait un bond incroyable», s'est-elle félicitée, «être une personne en situation de handicap aujourd'hui est plus simple et plus inclusif».

«On accompagne les personnes en situation de handicap sur l'accès aux soins», souligne la représentante de l'ARS avec un focus sur la santé des femmes majeures. «On travaille avec des sage-femmes libérales qui vont dans des institutions où les personnes en situation de handicap sont présentes comme les maisons d'accueil spécialisées (MAS) et les établissements d'accueil médicalisés (EAM). On travaille aussi sur les dépistages organisés.»

Remboursement des fauteuils roulants, y compris pour les sportifs


L'annonce du remboursement des fauteuils roulants, y compris pour la pratique sportive, constitue «une excellent nouvelle», selon Aline Guibelin qui renvoie à l'action menée par Fadila Khattabi (REN), ancienne députée de la Côte-d'Or et alors ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées (lire notre article).

«Tout ce qui est de droit commun sera très certainement remboursé soit par la Caisse primaire d'assurance maladie, sur prescription, soit par la Maison départementale pour les personnes handicapées», a envisagé la représentante de l'ARS. «Quand on passe en droit commun, ça simplifie la vie des gens !»

Jean-Christophe Tardivon






































































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