
« Il faut montrer aux gens que vieillir et avoir un cancer, ce n’est pas une fatalité», a exprimé la Docteur Sophie Marilier, ce jeudi 9 octobre.
Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon a organisé, ce jeudi 9 octobre 2025, sa première journée de sensibilisation dédiée au cancer chez la personne âgée. Une initiative portée par médecins et infirmiers, notamment les docteurs Valérie Quipourt, Hélène Berger, Sofia Da Silva, Sophie Marilier et Jérémy Barben.
Infos Dijon est allé à la rencontre de ces deux derniers.
« Il s’agit de la première journée de sensibilisation pour le cancer, mais spécifique pour la personne âgée », explique la Dr Marilier. « On a identifié que c’est un public particulier, qu’il faut particulièrement bien accompagner pour permettre que les traitements se passent le mieux possible, compte tenu des fragilités qu’ils peuvent avoir. »
Mieux informer, mieux diagnostiquerLes personnes âgées, souvent discrètes face à leurs symptômes, tendent à minimiser les signaux d’alerte ou à retarder la consultation médicale. Un comportement qui peut malheureusement retarder le diagnostic et rendre les traitements plus complexes.
« Il y a effectivement souvent un retard diagnostique important, qui conduit à des situations où le traitement est plus difficile à mettre en oeuvre », souligne le Dr Barben.
L’objectif de cette journée est donc clair : démystifier le cancer chez les seniors et favoriser le dialogue.
« Le but, c’est que les gens viennent à notre rencontre, qu’ils soient intrigués par cette journée “Cancer et senior”, et qu’on puisse leur donner des informations. Il faut leur montrer que vieillir et avoir un cancer, ce n’est pas une fatalité », précise la Dr Marilier.
Reconnaître les signes d’alerteLes oncogériatres rappellent plusieurs symptômes devant inciter à consulter :
• Une fatigue persistante ou une perte d’autonomie inexpliquée
• Une douleur nouvelle et prolongée
• Une perte de poids ou d’appétit sans raison apparente
• Des troubles digestifs (sang dans les selles, nausées, vomissements inhabituels)
• Des troubles urinaires (sang dans les urines)
• Une toux chronique ou des crachats sanglants
• Des saignements gynécologiques après la ménopause
• Des ganglions anormaux, des lésions cutanées qui changent ou ne cicatrisent pas
« Tout cela doit alerter les personnes âgées et les inciter à consulter sans attendre », insistent les deux spécialistes.
Une mobilisation nationaleCette journée s’inscrit dans un mouvement national, soutenu par le ministère de la Santé, l’Institut national du cancer et la Société française d’oncogériatrie. De nombreux établissements en France participent à cette campagne de sensibilisation, avec même une conférence au Sénat pour marquer l’événement.
« On est très heureux d’avoir pu organiser cette première journée et on espère pouvoir renouveler l’expérience. Le plus important, c’est que les gens sachent qu’ils peuvent nous contacter à tout moment pour discuter de ces problématiques », concluent les docteurs Marilier et Barrben.
Un message fort :« Il n’y a pas d’âge pour se faire soigner d’un cancer. »
Manon Bollery
