L'investisseur dijonnais Marc Fortunato porte un projet pour «redynamiser» le  Centre Dauphine, inauguré initialement en 1973. Des travaux estimés à 19,6 millions d'euros sont nécessaires pour transformer l'équipement vieillissant en espace commercial et de bureaux participant à la densification urbaine souhaitée par la Ville de Dijon.

Ce mercredi 3 avril 2024, Demathieu Bard Immobilier qui chapeaute la réhabilitation et l'extension a organisé une visite de chantier.

La livraison de «Dauphine Dijon» est prévue désormais au premier trimestre 2025 en raison de problèmes avec le parking souterrain pour lequel des expertises sont en cours.

«Une volonté d'allier plaisir, commerce, travail»

«À Dijon, nous avons la chance d'avoir des investisseurs privés, des groupes, des constructeurs qui, avec nous, investissement pour faire de la ville ce qu'elle est aujourd'hui, c'est à dire une ville dynamique et attractive», déclare Nadjoua Belhadef (PS, FP), adjointe au maire de Dijon déléguée notamment au commerce, en amont de la visite.

«L'activité de commerce se porte bien. (…) C'est une ville qui rayonne parce que nous mettons en place des politiques dynamiques de développement», ajoute-t-elle en saluant le respect du patrimoine par l'architecte du projet.

À l'ouverture du nouveau site, 400 employés d'Urgo et de Modulo Pi rejoindront les bureaux. Par ailleurs, 180 salariés s'activeront au sein des restaurants et autres commerces.

«Il y a une volonté d'allier plaisir, commerce, travail, balade piétonne et espaces végétalisés», s'enthousiasme l'adjointe au maire qui insiste sur les ouvertures qui permettront de joindre la rue du Bourg et la rue Bossuet.

Fin des travaux rue Monge en octobre mais ouverture des terrasses cet été

«Dauphine Dijon s'inscrira dans cet axe [Cité de la gastronomie], Monge, Dauphine, Liberté», anticipe Nadjoua Belhadef qui assure que le calendrier des travaux de la rue Monge et de la place Bossuet est «respecté».

Ces travaux devraient être terminés en octobre prochain pour  le Congrès mondial de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Cependant, des restaurants et bars pourront ouvrir leur terrasse durant l'été.

Le chantier cohabitera avec les touristes

L'élue et les équipes de Demathieu Bard se disent confiantes en vue de la cohabitation des touristes et du chantier.

«Les livraisons [destinées au chantier] se font dans les rues piétonnes et sont accompagnées, à chaque fois, par un personnel de l'encadrement du chantier pour éviter tout incident», signale Jeff Lacour, responsable de projet au sein de Demathieu Bard Immobilier. «On a adapté les horaires pour minimiser les nuisances.»

«On est en phase de clos et couvert, c'est la phase la plus volumineuse, ensuite on va rentrer dans la phase des corps d'état architecturaux et l'on va travailler plus à l'intérieur», précise Alexandre Perga, directeur de Demathieu Bard Construction. «On communiqué l'ensemble de nos itinéraires, nos plannings de livraison.»

«On fera en sorte que l'accès au domaine public se fasse le plus facilement possible», intervient Nadjoua Belhadef.

Dauphine Dijon reprend le «vocabulaire architectural bourguignon»

«Dauphine Dijon est, avant tout, l'illustration de la reconstruction de la ville sur elle-même», estime Christelle André, architecte du cabinet Aa Group qui est associé à l'agence Outsign. «Nous sommes en centre historique avec un patrimoine sauvegardé donc le premier geste était de préserver ce patrimoine.»

«Nous avons réinventé un parcours pour que la ville interpénètre Dauphine Dijon et que Dauphine Dijon dialogue avec la ville», développe l'architecte qui insiste sur la citation du «vocabulaire architectural bourguignon» : colombages, toits pentus, tuiles en losange...

Ces éléments ont été travaillés en étroite collaboration avec l'architecte des bâtiments de France dont Christelle André souligne la qualité.

La terrasse sous le toit du bâtiment permettra d'embrasser la vue des toits dijonnais jusqu'à la tour Philippe le bon et la flèche de Notre-Dame.

Un permis de construire déposé avant l'application de la RE 2020

En 2018, la holding Fortuna a racheté les lots de copropriétés du Centre Dauphine, en lien avec la caisse régionale de la Caisse d'épargne. La première pierre de la réhabilitation a été déposée en juin 2023 (lire notre article).

Datant de 2021, le permis de construire relève de la RT 2012 et non de la RE 2020 mise en application en 2022. La partie commerciale visera une labellisation énergétique Breeam very good.

«Le premier point d'ancrage au niveau de l'environnement, c'est vraiment l'inscription dans un site existant», relève Christelle André.

Les fondations ont été renforcées par une méthode issue du génie civil

Une charpente métallique de 510 tonnes vient prendre appui sur la structure béton de l'ancien Centre Dauphine dont les fondations ont été renforcées au cinquième niveau du sous-sol par un système relevant plus du génie civil que de la construction immobilière.

Cela permet de passer de deux à cinq niveaux extérieurs. Une limite liée à la réglementation définie par le plan local d'urbanisme de la Métropole de Dijon en raison des hauteurs moyennes des immeubles historiques du secteur.

À présent, les ouvriers posent les parois en béton Siporex et en verre ainsi que les bardages bois et zinc.

Un chantier réalisé par des entreprises locales

Ce sont désormais 45 compagnons qui interviennent sur le chantier. Leur nombre sera porté prochainement à 60 quand tous les sous-traitants seront actifs. Et Jeff Lacour d'insister : «ce sont toutes des PME locales».

Tout comme pour la Cour Bareuzai – autre projet emblématique de Marc Fortunato –, les noms des enseignes qui animeront les cellules commerciales devraient être annoncés seulement quelques temps avant la livraison de Dauphine Dijon.