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01/06/2023 18:24

INDUSTRIE : Marie-Guite Dufay plaide pour une «école nationale de l'hydrogène» en Bourgogne-Franche-Comté

La présidente de Région est venue faire passer un message auprès des équipes du pôle formation du secteur industriel, ce mercredi 31 mai, à Dijon.
La collectivité a financé un module de formation sur les atmosphères explosives applicable à la filière de l'hydrogène.
Des expérimentations sortant du monde de la recherche, une filière des usages de l'hydrogène se construit progressivement en Bourgogne-Franche-Comté. En particulier, le conseil régional table sur la production d'hydrogène à partir d'énergie décarbonée pour devenir «une région à énergie positive» en 2050.

La collectivité est compétente en matière de carte des formations aussi sa présidente Marie-Guite Dufay (PS) suit elle avec attention ce qui se dessine pour alimenter en compétences les entreprises de la filière de l'hydrogène.

Ce mercredi 31 mai 2023, Marie-Guite Dufay a visité le site dijonnais du pôle formation de l'UIM 21-71. L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) est l'organisation patronale regroupant les principales entreprises du secteur.


Une visite en compagnie de Jean-Claude Lagrange (PS), conseiller régional et président de l'Agence économique régionale (AER), ainsi que de Michel Swieton, directeur de Pôle emploi Bourgogne-Franche-Comté.

«L'hydrogène va arriver tout de suite pour les transports»


«J'ai toujours pensé que l'industrie avait un avenir», rappelle d'emblée Marie-Guite Dufay, «surtout dans une région qui a autant d'histoire industrielle». «Nous sommes dans une région qui a été marquée par l'automobile, par l'énergie et la métallurgie. Tout cela bouge. L'automobile est en pleine mutation avec la révolution du moteur électrique, ce qui va entraîner des évolutions en termes de formations. (…) Le nucléaire est une filière pour laquelle on sent qu'il va y avoir, dans les années à venir, des besoins très spécifiques.»

«Nous sommes la région qui est le plus en pole position de toute la France pour une filière industrielle totalement émergente qui est celle liée à l'hydrogène», assure la socialiste. «L'hydrogène va arriver tout de suite pour les transports : les bus, les bennes à ordures ménagères...»

Adapter à la filière de l'hydrogène les métiers de soudeur ou d'électromécanicien


De l'écosystème qui se met en place autour de la production et usages de l'hydrogène découle des besoins en formation. «Les métiers qui vont être recherchés par tous ceux qui travaillent dans l'hydrogène, c'est des métiers que vous connaissez bien à l'UIMM, auxquels vous formez : électromécaniciens, soudeurs, chaudronniers... Mais il va falloir les faire évoluer et les adapter à l'hydrogène», développe Marie-Guite Dufay en s'adressant aux représentants de l'UIMM.

«Nous sommes en pole position en termes de développement d'une filière industrielle. Je souhaite que nous soyons en pole position pour les métiers, les compétences sur l'hydrogène. L’État est en train de pousser à la création d'écoles nationales. En Normandie, il y aura l'école nationale du nucléaire. Dans le sud de la France, il y aura l'école nationale de l'aéronautique. Je souhaite que l'école nationale de l'hydrogène soit [en Bourgogne-Franche-Comté]», revendique la présidente de Région.

D'où des besoins en ingénieurs, chercheurs, techniciens supérieurs ainsi qu'en employés de niveau CAP ou bac. D'où un appel de la Région Bourgogne-franche-Comté à mettre en place des formations pour les titulaires de diplômes et pour les demandeurs d'emploi.

Vers un consortium des acteurs de la formation


«J'ai une ambition pour notre territoire. (…) Il va falloir que l'université, les organismes de formation et des organismes comme les vôtres travaillent tous ensemble et que nous élaborions ce concept d'une école nationale de l'hydrogène pour que, dans notre région, de Belfort à Dijon, on trouve toutes les briques de compétences dont l'industrie de l’hydrogène va avoir besoin demain», déclare Marie-Guite Dufay en songeant à la création d'un «consortium» pour réunir tous les acteurs concernés.

En ce qui concerne l'hydrogène, l'UIMM nationale a répondu à l'appel à manifestation d'intérêt lancé par l'Agence nationale de la recherche concernant les «Compétences et métiers d’avenir» (AMI CMA) liés aux énergies décarbonées pour la période 2021-2025. Cela devrait prochainement déboucher sur la création de nouveaux parcours de formation dans les pôles territoriaux.

Le pôle formation de l'UIMM 21-71 forme plus de 3.000 personnes par an


En France, il existe 32 pôles formation de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et 137 sites de formation. Il s'adressent aux jeunes pour des formations en alternance, aux professionnels déjà en emploi et aux demandeurs d'emploi.

L'ensemble représente 404 millions d'euros de chiffre d'affaires, 3.500 employés permanents et 35.000 alternants formés chaque année. Les taux de réussite des personnes formées atteint 90%. À six mois, le taux d'insertion en entreprise dépasse 90%.

Le pôle formation 21-71 est présent à Dijon et à Chalon-sur-Saône. Il représente 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et 60 employés permanents. 700 alternants, 130 demandeurs d'emploi et 2.530 salariés venant de 500 entreprises sont formés chaque année du niveau bac au niveau ingénieur, en partenariat notamment avec l'université de Bourgogne, le CNAM et des écoles privées.

Un futur bâtiment à Dijon, un futur site au Creusot


Une douzaine de nouvelles formations seront proposées à la rentrée de septembre 2023 dont certaines en lien avec les IUT ou encore avec l'école d'ingénieurs ESIREM.

En 2024, à Dijon, un bâtiment similaire à celui qui accueille le pôle robotique le long de la rocade sera construit à l'entrée du site de la Maison des entreprises pour une école de production. Les formations démarreront dès l'automne 2023 dans le bâtiment actuel grâce à une ligne de production mise à disposition par une entreprise, représentant une valeur de 2,5 millions d'euros.

Un projet de site au Creusot, spécialisé dans les technologies numériques dont la cybersécurité et l'informatique industrielle, est en cours de développement. Il se situerait dans les locaux de l'ancien lycée Jean Jaurès. Les formations débuteraient en 2025.

«L'industrie, c'est le monde de demain»


«Les entreprises sont novatrices ; l'industrie, c'est le monde de demain», s'enthousiasme Véronique Guillon, délégué générale de l'UIMM de Côte-d'Or. «On n'a pas besoin d'avoir de compétences si on a juste la motivation, on a tous les outils aussi pour pouvoir former.»

La représentant de l'UIMM en Côte-d'Or souligne que les soudeurs et opérateurs de contrôle non-destructif sont très sollicités notamment par l'industrie nucléaire.

Un module numérique pour se former aux risques en atmosphère explosive


Toujours en lien avec la filière hydrogène, les demandeurs d'emploi stagiaires du pôle formation 21-71 peuvent, depuis 2022, suivre un module de e-learning développé par le groupe APAVE Exploitation France (AEF) et financé par la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Le module est également à disposition des stagiaires inscrits sur tous les parcours de formation financés par la Région, quel que soit l'organisme de formation. AEF est spécialisée dans le domaine de la formation réglementaire et des formations longues et diplômantes dans les secteurs de l'industrie et du BTP.

Sandie Druette-Chauveau, cheffe du centre de formation du groupe AEF, présente le module qui porte sur les consignes de sécurité des opérations en atmosphère explosive de la filière de l'hydrogène (ATEX/Hydrogène), consignes qui sont complétées par une habilitation spécifique à chaque entreprise.

«Les soudeurs sont difficiles à trouver»


L'entreprise Sundyne, implantée à Longvic, conçoit des équipement industriels destinés à différentes filières énergétique comme des pompes et compresseurs pour la filière hydrogène. À partir de l'automne, Sundyne recrutera un stagiaire en alternance du pôle formation qui préparera un BTS.

«Les soudeurs sont difficiles à trouver dans le bassin autour de Dijon», signale Éric Boulangé, directeur des opérations de Sundyne. L'entreprise recrute également des ingénieurs pour son bureau d'études ainsi que des monteurs ou encore des tourneurs pour la production. D'où l'intérêt pour les formations en alternance proposées par l'UIMM.

«Je voulais un métier d'avenir où les salaires pouvaient être intéressants»


Avant une visite des locaux, les échanges, animés par Sébastien Ferreau, directeur général du pôle formation de l'UIMM 21-71, se poursuivent en recueillant les témoigne le douze stagiaires suivant soit une certification de qualification de branche professionnelle technicien de maintenance industrielle ou de soudeur industriel pour les autres.

Titulaire d'un BTS en gestion et administration, Lahcène s'est toutefois tourné vers la métallurgie pour préparer le certificat de soudeur industriel car «c'est quelque chose de nouveau». «Le fait de donner la forme à la pièce, c'est assez intéressant», estime-t-il en partageant son souhait de «travailler dans le nucléaire ou l'aéronautique».

Travailleur intérimaire, Benjamin a effectué des métiers différents et a cherché sa voie : «je voulais un métier technique, un métier d'avenir où les salaires pouvaient être intéressants». Titulaire d'un bac pro en maintenance des équipements industriels, il s'est finalement orienté vers la certification de soudeur industriel correspondant à ses critères : «il y a du travail partout en France».

Selon Claude Vaucouloux, délégué général pôle formation UIMM 58-89, une fois recrutés par une entreprise, les futurs titulaires des certifications en question peuvent tabler sur une rémunération annuelle brut de 24.000 euros (soit 15% de plus que le SMIC).

Jean-Christophe Tardivon

































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