Pour honorer les 1.000 commandes quotidiennes de 18.000 pharmaciens en France, le Groupe Urgo a investi 22 millions d'euros dans une plateforme située à Ouges, en périphérie de Dijon. L'inauguration a eu lieu ce mercredi 9 octobre.
Urgo se déploie à Beauregard. La célèbre entreprise de santé, née dans l'agglomération dijonnaise, continue de se développer dans la métropole. Une plateforme de logistique été inaugurée, ce mercredi 9 octobre 2024, à Ouges, en périphérie de Dijon.
Si, pour l'instant, le bâtiment est relativement isolé au milieu des champs, il sera bientôt entouré de nombreuses autres entreprises dans cette zone d'aménagement concertée de Beauregard, prolongement de la zone industrielle de Longvic-Ouges.
Le site est même implanté à un kilomètre d'une halte ferroviaire, facilement joignable en vélo pour ceux qui souhaitent se déplacer autrement qu'en empruntant la rocade, elle aussi toute proche cependant.
Un investissement de 22 millions d'euros
Pour réaliser ce nouveau site dédié à Urgo Healthcare, la division grand public, le Groupe Urgo a investi 22 millions d'euros et a reçu une aide de l'ADEME de 396.000 euros.
Sur un terrain de 7 hectares, l'entreprise a construit un bâtiment de 16.000 m² qui stockera 15.000 palettes de produits permettant d'honorer les 1.000 commandes quotidiennes de 18.000 pharmaciens en France ainsi que les envois vers 10 filiales et 20 partenaires à l'international.
La cérémonie s'est déroulée en présence de Briac Le Lous, président des Laboratoires Urgo Healthcare, Jean-Claude Girard (sans étiquette), maire d'Ouges, Johann Mougenot, secrétaire général de la préfecture de la Côte-d'Or, Nicolas Soret (PS), vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Guillaume Ruet (LR) et Viviane Vuillermot (LCOP), vice-présidents du conseil départemental de la Côte-d'Or, ainsi que de plusieurs élus métropolitains, de Vincent Thomas, président de l'université de Bourgogne, du Professeur Marc Maynadié, doyen de la faculté de médecine et président de Santenov, et de Jérôme Richard, président régional en Bourgogne-Franche-Comté de la fédération Syntec numérique.
«Un emplacement parfait»
«La Bourgogne, c'est le sens de l'histoire d'Urgo depuis sa création ; (…) Urgo a la Bourgogne dans le cœur», a rappelé Briac Le Lous puisque les lettres composant le nom de l'entreprise de santé sont tirés du centre du mot «BoURGOgne».
Fondés en 1881, les Laboratoires Fournier ont évolué pour créer la marque Urgo en 1958. En 1960, a été construit le site de Chenôve. Au début des années 2000, les Laboratoires Fournier ont été vendus, divisés en deux branches : une acquise par Solvay, une reprise par Hervé Le Lous qui a ainsi pérennisé les Laboratoires Urgo.
En 2005, l'entreprise a quitté la rue Petitot à Dijon pour construire à Chevigny-Saint-Sauveur un site de 30.000 m² qui accueille la production de haute technologie.
Le groupe compte également un site de distribution de la filiale Juva Santé à Gevrey-Chambertin
La ZAC de Beauregard offre désormais «un emplacement parfait», à proximité de Chevigny-Saint-Sauveur et de Chenôve. Le centre de logistique d'Urgo Healthcare stockera des pansements, des films gel, des vitamines, des médicaments, des probiotiques ainsi que des produits de santé naturels. L'intralogistique est assurée par les équipement de l'entreprise voisine Savoye.
Le recours à la géothermie, une première pour un site logistique en Bourgogne
Le groupe a réalisé une première en Bourgogne en choisissant la géothermie pour réguler la température du bâtiment. Ainsi, cette technique couvre 98% des besoins de refroidissement et 82% des besoins de chauffage. En soit, cela représente un investissement d'un million d'euros.
On estime que cela évitera la consommation de 374 MWh et évitera l'émission annuelle de l'équivalent de 21 tonnes de CO2.
Le Groupe Urgo a pu compter sur «le soutien des pouvoirs publics»
«Ce centre logistique, c'est le signe de la confiance que nous partageons avec tous les acteurs du territoire», a souligné Briac Le Lous.
Pour son développement, l'entreprise a pu compter sur «le soutien des pouvoirs publics». Laboratoires Urgo Healthcare a salué, de surcroît, «le travail exceptionnel qui a été fait dans la qualité de vie de la ville de Dijon et de toute sa région».
«L'industrie doit absolument épouser les contours de la transition climatique», indique François Rebsamen
«Urgo, entreprise locale, entreprise familiale, entreprise internationale», a salué Jean-Claude Girard, voyant là «un des fleurons de l'industrie français» ayant «un besoin insatiable de recherche» en matière de santé.
«Une entreprise qui est bien dans son territoire, qui est accompagnée par les partenaires nationaux, régionaux, locaux, peut se développer», a relevé François Rebsamen, se félicitant d'un «cercle vertueux» établi entre la métropole dijonnaise et l'entreprise de santé.
«L'industrie doit absolument épouser les contours de la transition climatique», a indiqué le social-démocrate, «la Métropole [de Dijon] se charge de créer les conditions pour travailler en ce sens avec les acteurs privés».
«La logistique n'est pas seulement de la gestion de flux», a analysé Johann Mougenot, «c'est un véritable levier stratégique pour la performance industrielle». «Elle ne se résume pas à des camions sur la route, elle participe à l'optimisation des processus, à la fluidité des approvisionnement et à la capacité à répondre en temps réel aux besoins croissants tout en intégrant la transition écologique.»
«L’État soutient les entreprises qui innovent, créent des emplois et contribuent à dynamiser l'économie locale», a ajouté le représentant de la préfecture de la Côte-d'Or.
En 2025, installation du siège social au centre de Dijon
En 2024, le Groupe Urgo a réalisé un chiffre d'affaires de 870 millions d'euros. L'activité a triplé en 20 ans. Ce qui lui permet de «voir loin dans l'avenir» et même, d'envisager de construire un second bâtiment à Ouges dans les prochaines années.
En attendant, le prochain projet concerne l'installation du siège social des Laboratoires Urgo Healthcare dans les bureaux de Dauphine Dijon en cour de construction à la place de l'ancien Centre Dauphine. L'emménagement de 250 collaborateurs est prévu à la fin du premier semestre 2025.
Ainsi, le Groupe Urgo comptera cinq sites dans l'aire urbaine dijonnaise qui totaliseront 85.000 m² et 1.300 emplois, soit plus d'un quart des emplois liés aux industries de santé implantées sur le territoire de la capitale régionale de Bourgogne-Franche-Comté.
Jean-Christophe Tardivon