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17/12/2022 03:47

INNOVATION : François Braun au coeur du laboratoire de recherche d'Urgo sur la peau artificielle

Après avoir inauguré le nouveau laboratoire de thérapie cellulaire d'Urgo, ce vendredi 16 décembre, à Chenôve, le ministre de la Santé a effectué une visite exclusive des installations. «Urgo fait le pari de la France et le pari de l'innovation», a déclaré le président du groupe industriel.
Célèbre pour ses pansements, le groupe Urgo ambitionne d'être le premier industriel au monde à commercialiser de la «peau artificielle». Cela passe par un travail de recherche mené dans le nouveau laboratoire du programme Genesis.

Ce vendredi 16 décembre 2022, le ministre de la Santé et de la Prévention s'est rendu à Chenôve, en périphérie de Dijon pour inaugurer ce premier jalon d'une potentielle révolution médicale envisagée pour 2030.

Autour du ministre et du préfet de la Côte-d'Or Franck Robine, la délégation était composée notamment des parlementaires Renaissance de la Côte-d'Or Fadila Khattabi, Didier Martin, et François Patriat, ainsi que de Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen (PS), président de Dijon Métropole, Danielle Juban (sans étiquette), vice-présidente de Dijon Métropole, Françoise Tenenbaum (PS), vice-présidente de Dijon Métropole, Didier Girard (PS), conseiller municipal de Chenôve, Tristan Le Lous, président du groupe Urgo, Guirec Le Lous, président d'Urgo Médical, et Jacques Coiplet, directeur général de l'agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté.


«Urgo fait le pari de la France et le pari de l'innovation»


«La France est une terre d'innovation en santé», se félicite Français Braun en prenant la parole après avoir coupé le ruban tricolore devant le nouveau bâtiment baptisé «Nemo».

Le ministre encourage Urgo à «partir vers ce chemin complètement nouveau et, quelque part, un peu inconnu de la peau artificielle, un enjeu extraordinaire».

Le ministre salue «l'entreprise familiale innovante» au nom composé des lettres médianes du mot «Bourgogne», créée en 1882 et, aujourd'hui, premier employeur privé de la Côte-d'Or.

«Ça fait 140 ans qu'Urgo fait le pari de la France et le pari de l'innovation», abonde le président du groupe industriel qui réalise 750 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel et emploie 3.500 salariés dont 1.800 en France et 1.000 à Dijon. En 2020, l'entreprise a investi 33 millions d'euros en recherche et développement.

«L'objectif annoncé par le président de la République est de faire de la France le premier pays européen dans le domaine des biothérapies», relaie le ministre.

Emmanuel Macron a souhaité la mise en place d'un plan pour soutenir l'innovation. Baptisé «France 2030», il est doté de 54 milliards d'euros (lire notre article).

«Réduire la souffrance et le coût pour notre système de santé»


«La cicatrisation de la plaie est votre ADN d'entreprise», note François Braun. Après le premier pansement simple d'utilisation créé dans les années 1970, les pansements qui soignent dans les années 2000, la peau artificielle à laquelle travaille Urgo intéresse le médecin urgentiste de profession.

«J'imagine bien toutes les indications», s'enthousiasme François Braun en songeant au remplacement de peaux lésées des grands brûlés.

«[La peau] est le plus grand organe du corps humain, le plus vaste, le plus complexe à soigner, les plaies sévères sont très lourdes à cicatriser, elles nécessitent des interventions chirurgicales multiples, répétées, que ce soient des plaies aiguës, des plaies chroniques», explique le ministre-médecin.

«Cette innovation est un moyen de réduire la souffrance, les risques d'infection, et le coût pour notre système de santé sur des patients qui sont pris en charge extrêmement longtemps. C'est une promesse de réussite collective qui ouvre beaucoup de perspectives pour la santé de demain», anticipe-t-il.

«Il existe un besoin médical non satisfait»


«La cicatrisation des plaies sévères, telles que celles des grands brûlés, requiert une prise en charge en milieu hospitalier spécialisé», explique-t-on effectivement au sein d'Urgo.

«À ce jour, l’autogreffe est le seul traitement efficace pour cicatriser ces plaies. Cela implique des interventions chirurgicales multiples, permettant le prélèvement et la greffe de peau, de longs séjours à l’hôpital (30 jours en moyenne) ainsi qu’un suivi de longue durée en médecine de ville. Ces plaies, particulièrement douloureuses, impactent considérablement la qualité de vie  des patients.»

«Il existe donc un besoin médical non satisfait dans la mesure où les solutions thérapeutiques disponibles présentent encore des inconvénients majeurs.  Parmi ceux-ci, en plus des souffrances du patient, un coût de prise en charge élevé pour le système de santé, pouvant atteindre 100 000 euros pour le traitement des brûlures les plus graves.»

Genesis, un investissement de 100 millions d'euros


Le nouveau programme de recherche d'Urgo représente un investissement de 100 millions d'euros dont 22,8 millions d'euros apportés par BPI France. La Région Bourgogne-Franche-Comté et la Métropole de Dijon soutiennent également le projet à hauteur de 800.000 euros. Le CNRS, le Généthon et l'Établissement français du sang sont des partenaires scientifiques et Dassault Systèmes apporte son expertise.

Selon Guirec Le Lous, «les meilleurs experts en France de la thérapie cellulaire» sont mobilisés sur le programme de recherche. «Nous sommes aujourd'hui le projet le plus avancé en France».

Onze salariés animent le nouveau laboratoire. Ils ont déjà franchi une première étape en créant «une banque cellulaire» qui participera à la composition de la peau artificielle.

Le premier patient en essai clinique est attendu en essai clinique en 2027 et la commercialisation en 2030.

Un futur pôle européen des médicaments dédiés à la cicatrisation de la peau


Ce «travail des chercheurs» est salué par Fadila Khattabi, «il y a de très belles réussites, une vraie dynamique». «Il faut faire en sorte que nous soyons indépendants sur le plan sanitaire».

François Patriat abonde le propos en soulignant la part importante de chercheurs parmi les collaborateurs d'Urgo : ils sont 200 dans l'entreprise.

Les acteurs de l'industrie de la santé et les collectivités réfléchissent à l'implantation au niveau de la métropole dijonnaise d'un pôle européen des médicaments de thérapie innovante dédiés à la cicatrisation de la peau.

Découverte de la banque cellulaire du programme Genesis


Après un temps d'échanges avec les responsables de l'entreprise et les élus locaux, François Braun a suivi une visite exclusive du nouveau laboratoire à atmosphère contrôlée dont la présentation d'un extrait de la banque cellulaire constituée par les chercheurs en thérapie cellulaire.

Lors de la première étape du jour, le ministre de la Santé avait inauguré la Maison de santé de Thorey-en-Plaine et a répondu aux craintes des médecins généralistes concernant la délégation de tâches, Regrettant la «désinformation» sur ce sujet.

La dernière séquence de la visite officielle s'est déroulée à huis clos à l'Hôtel de Région, à Dijon, pour des échanges en présence de Marie-Guite Dufay dans le cadre du volet santé du Conseil national de la refondation.

Jean-Christophe Tardivon

«Je veux prendre soin de la santé des soignants», déclare François Braun en inaugurant la Maison de santé de Thorey-en-Plaine


















































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