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04/04/2023 13:22

INNOVATION : Le Forum Lady'j Tech pour «mettre en lumière des femmes fondatrices de startups»

Le place des femmes dans les entreprises innovantes de Bourgogne-Franche-Comté était au cœur du débat qui s'est déroulé, le 30 mars dernier, à Dijon, en présence notamment des élues Marie-Hélène Juillard-Randrian et Laëtitia Martinez.
Dans le cadre du Mois de l’Égalité porté par la Région Bourgogne-Franche-Comté et dédié à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la Métropole de Dijon a organisé le Forum Lady'j Tech, ce jeudi 30 mars 2023.

Se déroulant à la Maison régionale de l'Innovation, à Dijon, l'événement avait pour thématique l'entrepreneuriat au féminin dans les secteurs innovants, en partenariat avec la French Tech.

Une centaine personnes étaient présentes dans la salle sans compter les personnes suivant en distanciel (retrouver la vidéo). Ont notamment assisté au forum Danielle Juban (sans étiquette), vice-présidente de Dijon Métropole, ainsi que des représentants de la Chambre de métiers et de l'artisanat Bourgogne-Franche-Comté, de la CPME 21, du MEDEF 21, de l'université de Bourgogne et du réseau Entreprendre


«Donner envie aux chercheuses de franchir le pas vers la création d'entreprise»


«L'objectif est de mettre en lumière des femmes fondatrices de startups installées sur Dijon Métropole et notre région afin de donner envie aux chercheuses, aux doctorantes de franchir le pas vers la création d'entreprise innovante en conjuguant science et entrepreneuriat», explique en préambule Marie-Hélène Juillard-Randrian (Modem), vice-présidente de Dijon Métropole déléguée aux PME, aux start-up, à la recherche et au transferts de technologies.

«Le second objectif : informer sur les dispositifs d'accompagnement à l'innovation et aux startups. (…) Le troisième objectif, très ambitieux celui-là : contribuer à faire bouger les mentalités et les pratiques, ceci dans un esprit universaliste et non communautariste», ajoute la vice-présidente.

«Moins d'un quart des startups sont fondées ou cofondées par une femme»


«Tout l'écosystème territorial de l'innovation est réuni ici», se réjouit Marie-Hélène Juillard-Randrian, «ce qui nous rassemble aujourd'hui tient en trois mots-clés : femme, innovation, entrepreneuriat».

«Les femmes sont sous-représentées : moins d'un quart des startups sont fondées ou cofondées par une femme. Les femmes sont sous-financées : 90% du montant total des fonds est levée par une équipe masculine. Les femmes sont aussi sous-employées : si dans les 40 entreprises les plus prometteuses de l'écosystème technologique français – le fameux Next 40 – la parité est globalement respectée avec 47% de femmes dans les effectifs, 7 femmes sont fondatrices mais aucune n'est CEO [NDLR : PDG], exemple de parité qui ne signifie aucunement égalité», développe la vice-présidente.

«Il existe un continuum, à savoir éducation, enseignement supérieur, recherche, transfert de technologie, entreprise. C'est cette conviction qui amène aujourd'hui Dijon Métropole à initier le projet de Campus 2 autour de l'entrepreneuriat santé-numérique qui verra le jour fin 2025», relaie-t-elle (lire le communiqué).

«Tout au long du process d'innovation, la parité, et surtout l'égalité, sont nécessaires. Il faut donc clairement accélérer la mutation de tout l'écosystème en ce sens», revendique Marie-Hélène Juillard-Randrian, «ce qui renforcera par davantage d'innovation l'attractivité de notre territoire».

Intervenant brièvement, Nathalie Koenders (PS), vice-présidente de Dijon Métropole, insiste sur l'importance des «modèles» et pointe «une sous-médiatisation» : «si on ne montre pas les réalisation des femmes, c'est notre modèle de société que cela bouscule, les autres femmes ne voient pas des modèles et ne vont pas forcément s'engager dans les nouvelles technologies, en entreprise, en politique ou dans le sport».

77% des entreprises fondées par des femmes ont un effectif inférieur à 50 salariés


La création d'entreprise se porte bien depuis la fin de la crise sanitaire avec un million de nouvelles entreprises fondées en 2022. Pierre-Alain Truan, responsable création entrepreneuriat de BPI France, s'appuie sur un sondage réalisé avec Go Entrepreneurs pour dresser un panorama en lien avec la thématique du Forum Lady'j Tech.

30% des créations d'entreprise sont portées par des femmes. Parmi ces entreprises, 40% des microentreprises sont portées par des femmes. Les femmes choisissent l'industrie pour 22% d'entre elles, le BTP pour 12%, les services à la personne pour 7% et la santé pour 5%.

Concernant le financement bancaire, 61% des femmes disent ne pas rencontrer de difficulté (67% pour les hommes). En matière de taille, 77% des entreprises fondées par des femmes ont un effectif inférieur à 50 salariés.

La majorité des dirigeantes d'entreprise sont titulaires d'un diplôme de bac+5, correspondant principalement à des filières commerciales ou de gestion (contre des filières scientifiques et techniques pour les hommes). Au niveau social, les dirigeantes sont plus souvent célibataires ou divorcées que les hommes.

«Augmenter la représentativité des femmes, et plus généralement de la société, dans le monde de l'entrepreneuriat, c'est une source incroyable de richesse et de création de valeur», estime Pierre-Alain Truan. «En multipliant les profils d'entrepreneurs, on multiplie les modèles d'affaire, de management, les valeurs et les missions des entreprises et on nourrit ainsi une envie pour que les femmes et les hommes qui hésitent à se lancer dans l'entrepreneuriat puissent s'identifier véritablement à des pairs et démarrer eux aussi l'aventure de la création d'entreprise.»

Delphine Rauscent a fondé Vert Laine


La première des tables-rondes animées par Patrice Bouillot concerne des créations récentes : «Créatrices de start-up, conjuguer science et entrepreneuriat, et si c’était à refaire ?»

Après avoir été salariée dans le secteur de bancaire, Delphine Rauscent a fondé Vert Laine en 2022, à Auxerre, pour valoriser la laine de mouton française non utilisée en textile sous forme de granulés d'engrais et de répulsif des cervidés pour protéger les plants forestiers. Le projet global est estimé 600.000 euros ; il est suivi par BPI France et incubé par DECA-BFC.

Delphine Rauscent témoigne avoir eu «plus de barrières en tant que salariée qu'en tant qu'entrepreneuse». «J'ai largement été soutenue par des femmes dans mon parcours entrepreneurial, on est vraiment beaucoup entourée de femmes compétentes.»

«Les réseaux féminins se constituent un peu naturellement», complète-t-elle, «j'ai eu l'occasion de rencontrer d'autres femmes entrepreneuses sur Linked In, (…) on se tourne naturellement vers des femmes parce qu'on a des problèmes communs».

Jeanne Baudevin a co-fondé Fungu'It


Après un master à Agro Paris Tech et un diplôme à l'EM Lyon Business School, Jeanne Baudevin a co-fondé Fungu'It en 2022, à Dijon, pour proposer une nouvelle source de protéines pour l'industrie agroalimentaire grâce à la fermentation de champignons transformant notamment des tourteaux oléagineux ou des sons de céréales. Le budget du développement du premier produit s'élève à 130.000 euros ; il est incubé par DECA-BFC et suivi par BPI France.

Jeanne Baudevin indique évoluer dans un secteur professionnel qui comporte déjà «beaucoup de femmes» : «les interlocuteurs sont habitués à discuter avec des femmes qui sont parfois très hautes dans la hiérarchie». «Pour autant, ça m'est déjà arrivé dans des échanges avec mon associé où on va le regarder lui pour la décision, comme s'il était plus décisionnaire.»

Murielle Rochelet a co-fondé Epi Lab


Étant ingénieure chimiste, docteur en électro-chimie analytique, enseignante-chercheuse à l'université de Bourgogne, Murielle Rochelet a co-fondé Epi Lab pour développer un test de diagnostic portable, rapide et peu coûteux de la tuberculose.

La première levée de fonds d'un million d'euros est arrivée en 2021 avec l'objectif d'une commercialisation en 2024. La startup est soutenue par la SATT Sayens, à Dijon, l'hôpital Bichat, à Paris, et incubé à l’École polytechnique, à Palaiseau.

«C'est plus difficile de trouver les porteurs entrepreneuriaux féminins»


Catherine Guillemin, présidente de la société d'accélération du transfert de technologies Sayens, explique que l'objectif de cette structure est de «transformer les idées en inventions, c'est à dire en brevet ou tout autre actif de propriété intellectuelle pour en trouver des applications et des marchés».

«On a beaucoup de chercheuses que l'on accompagne mais, après, quand le projet est pertinent pour créer une startup, c'est plus difficile de trouver les porteurs entrepreneuriaux féminins», constate Catherine Guillemin qui a contribué à compléter l'équipe d'Epi Lab par deux jeunes chercheurs dont l'un est devenu PDG d'EPi Lab..

«Ce que j'observe,c'est peut-être que les femmes ont des objectifs de création de startups qui sont plus en relation avec un engagement personnel, on va retrouver plus de femmes qui créent leur startup qui ont un impact économique et sociétal ou environnemental. J'ai l'impression que l'objectif d'un créateur n'est pas le même, c'est peut plus rationnel», expose-t-elle.

«La volonté d'avoir un impact sur le futur»


Sur cet aspect, Bénédicte Magerand, directrice de l'incubateur DECA-BFC, note que Delphine Rauscent et Jeanne Baudevin sont effectivement «toutes les deux dans des startups à impact». «Parmi les startupeuses de DECA-BFC ont retrouve toujours cette volonté d'avoir un impact sur le futur. Elles veulent agir pour l'intérêt général, c'est une grande différence avec les startupeurs qui sont beaucoup plus business.»

Des faiblesses persistantes chez les femmes et chez les hommes


L'incubateur de Burgundy School of Business atteint 42% d'étudiantes parmi les projets accompagnés. «Ça montre surtout que la jeunesse d'aujourd'hui veut entreprendre», souligne Claire Maugras, responsable du dispositif.

«Nous, en tant qu'acteurs de l'accompagnement, on se doit de proposer une offre qui correspond aussi bien aux hommes qu'aux femmes», poursuit-elle, ce qui passe notamment par des conférences mettant en avant des rôles-modèles. «Être une jeune femme et créer une entreprise, c'est super, on peut gérer une vie de famille, il y a 24 heures dans une journée, on arrive tous à s'organiser, on a tous des impératifs. (…) On peut réussir avec un homme ou on peut réussir seule.»

Ainsi, si l'accompagnement de l'incubateur de BSB a les mêmes bases pour tous les étudiants et présente des aspects individuels : «l'individu en tant qu'entrepreneur, que ce soit un homme ou une femme, il a ses faiblesses et il a ses forces».

«On remarque des faiblesses persistantes chez les femmes qui sont identiques et des faiblesses persistantes qui sont autres mais identiques aussi chez les hommes. Pour moi l'avenir, c'est l'accompagnement personnalisé (…) pour que chacun réussisse et que chacun trouve sa place», insiste Claire Maugras.

«On vend très mal les formations technologiques aux jeunes filles»


Parmi les étudiants en sciences de la vie, on recense 60% de femmes contre 30% en mathématiques-physique-chimie selon les données fournies par Jean Guzzo, délégué régional académique à la recherche et à l'innovation, aborde le sujet de l'orientation scolaire avant les études supérieures.

«On vend très mal les formations technologiques aux jeunes filles au niveau du collège et du lycée, il y a un travail important à mettre en œuvre. Les universités et les écoles doivent se mobiliser pour attirer les jeunes femmes dans ces domaines», explique Jean Guzzo.

Dans le cadre du plan France 2030, le rectorat et BPI France ont lancé le concours Ilab pour détecter les créations d'entreprises innovantes : «j'ai vu des projets au féminin plein d'audace, de créativité, avec un potentiel important».

«Le poids des stéréotypes est encore extrêmement prégnant»


«En Bourgogne-Franche-Comté, on a la chance d'avoir un écosystème de l'innovation qui est dense», constate Laëtitia Martinez (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté chargée de l'enseignement supérieure, de la recherche, de l'égalité réelle et de la laïcité en insistant sur le fait que des femmes dirigent des incubateurs, constituant ainsi des rôles-modèles.

«Il n'y a pas de gêne de l'intérêt général et il n'y a pas de gêne du business, on est donc sur des constructions sociales qui donnent des réalités teintent la nature des entreprises, la nature des secteurs d'activité dans lesquels les femmes ont plutôt tendance, de manière majoritaire, à s'inscrire», analyse la vice-présidente. «Le poids des stéréotypes est encore extrêmement prégnant.»

Face aux problématiques de la transformation de la recherche en projets d'entreprise, qui plus est portés par des femmes, la socialiste entend «déconstruire des réalités, un inconscient collectif, des normes sociales».

Dans ce contexte, la Région propose des outils comme le Plan d'actions régional pour la promotion et le développement de l’entrepreneuriat des femmes (le PAREF), déclinaison d'un plan national, pour accompagner à la création et à la reprise d'entreprises (lire notre article).

Éliette Vincent a co-fondé Cocolis


La seconde table ronde présente les témoignages d'entrepreneures ayant déjà procédé à une levée de fonds voire ayant déjà vendu une entreprise innovante : «L’entrepreneuriat innovant au féminin, la clé d’une success story»

Spécialisée dans le marketing, Éliette Vincent a co-fondé Cocolis en 2015, à Dijon, après avoir travaillé pour Vente unique et La Redoute puis être passée par un temps de chômage.

«Blabla Car du colis», Cocolis met en contact des personnes cherchant à transporter des objets lourds ou encombrants et des conducteurs, des particuliers au départ.

L'entreprise emploie 20 salariés – surtout à Dijon et Paris mais aussi en distanciel dans toute la France – et compte 500.000 utilisateurs. À ce jour, Cocolis a levé 3 millions d'euros.

«Notre modèle de livraison a des vertus écologiques, 25 kg de CO2 sont économisés par colis», signale Éliette Vincent, ce qui a intéressé des entreprises. Cocolis peut désormais apparaître sur les sites d'e-commerce, notamment des places de marchés d'objets de seconde main, aux côtés d'autres propositions de livraisons.

Éliette Vincent se souvient de son passage à La Redoute où une femme était P-DG et où le comité de direction était paritaire. «Ça m'a montré que c'était possible», témoigne-t-elle. «Au moment du financement, j'ai eu à faire à des investisseurs hommes et femmes, je n'ai jamais vraiment senti de différence de traitement.»

Sophie Kerob a fondé Wooskill


Diplômée en physique atomique à l’École des Mines-Paris ainsi qu'en commerce et management à Harvard, Sophie Kerob a commencé par travailler dans le secteur de la santé avant de cofonder Direct Medica et Patientis, revendues en 2020 à Webhelp pour 100 millions d'euros. Là, Sophie Kerob a créé une fondation.

Nouvellement mère de famille après avoir adopté, l'entrepreneure ne s'arrête pas en chemin et crée Wooskill en 2021, à présent implantée à Mâcon. Vu comme «Le Bon Coin des compétences», il s'agit d'une plateforme de mentorat – «tout le monde peut partager son talent» – comptant 20.000 «skillers». Les clients sont en cours de recrutement. Wooskill a levé 3,2 millions d'euros avec le soutien de BPI France.

«Dans mon cas personnel, lever des fonds n'a pas été une difficulté», témoigne Sophie Kerob. «En France, les diplômes sont tellement tout puissants que, quand on est une femme mais qu'on a des beaux diplômes, ça compense.»

En revanche, une fois cette phase passée, la recherche de clients dans l'industrie pharmaceutique s'est révélée plus problématique, la jeune femme percevant «un manque de crédibilité» auprès de ses interlocuteurs, généralement masculins. «Je l'ai ressenti lorsque, eux, venaient nous voir, on était les trois associés dans le même bureau : systématiquement, on me demandait le café ! J'ai compris que j'étais forcément la secrétaire.»

Avec le temps, une caractéristique a fini par l'emporter sur les autres : avoir fondé une entreprise et avoir réussi à la vendre.

Xavière Castano a co-fondé Crossject


Anciens des Laboratoires Fournier, Patrick Alexandre, actuel PDG, et Xavière Castano, actuelle directrice RSE et HQE, ont cofondé Crossject en 2001, à Dijon, pour réaliser un dispositif médical d'injection sans aiguille grâce à des matériaux énergétiques. Ce dispositif auto-injectable Zeneo s'approche de la phase de production (lire le communiqué). Depuis 2001, Crossject a levé 80 millions d'euros.

Dans les premier temps, face aux ingénieurs avec qui elle est en contact, Xavière Castano se doit d'insister sur la réglementation pharmaceutique. «Quand on est jeune et qu'on est une fille, même avec deux diplômes, au début, j'étais pas pertinente», se souvient-elle.

«Même si c'est beaucoup de boulot, vivre de sa passion, il y a rien de mieux», témoigne Xavière Castano. «C'est un projet de vie.»

Julie Boucon a co-fondé Holy Owly


En 2015, deux sœurs, Julie Boucon et Stéphanie Bourgeois, créent Holy Owly, à Besançon, une méthode d'apprentissage de l'anglais pour les enfants s'intégrant à un produit numérique.

L'application est proposée sur les boutiques numériques en 2017. Une première levée de fonds intervient en 2019, à hauteur de 450.000 euros, pour développer en interne une nouvelle application, lancée en 2020, avec de nouvelles langues. Holy Owly compte 16.000 utilisateurs payants, 90% en France.

En 2022, l'application obtient un prix Apple pour sa propension à transformer les utilisateurs qui testent en clients qui s'abonnent. L'entreprise vient d'être rachetée par le groupe suédois Albert.

Julie Boucon signale que les équipes féminines de startups n'ont procédé qu'à 0,81% des levées de fonds françaises en 2022. Les deux sœurs font face à des difficultés pour lever des fonds alors que la croissance part en flèche : «le problème est qu'ils ne donnent jamais les vrais arguments donc on ne peut pas en tirer les leçons».

Une future application visera à «donner goût aux filles aux mathématiques». «Dans notre prochaine aventure, c'est évident qu'on intégrera un garçon [comme associé]», indique l'entrepreneure. «Les statistiques restent les statistiques et il faut mettre toutes les chances de notre côté».

«On est dans un incroyable pays qui est la France, tout est possible, que l'on soit un homme ou une femme», estime toutefois Julie Boucon, «aujourd'hui, il y a des réseaux qui sont bien implantés». «Tout est mis en place pour amener plus de parité. Dès l'instant qu'on a la motivation, qu'on est bien entouré, tout est possible.»

UI Investissement gère 50 millions d'euros en Bourgogne-Franche-Comté


«On investit dans une dizaine d'entreprises par an», signale Guillaume Blanchet, directeur investissements innovation est d'UI Investissement qui gère 1,5 milliard d'euros dont 50 millions d'euros en Bourgogne-Franche-Comté. L'équipe innovation compte un tiers de femmes contre 15% il y a encore cinq ans.

En 2022, au sein du flux d'affaires d'UI Investissement, le nombre de sociétés créées seulement par des femmes était de 7%, seulement par des hommes 72% et donc par des équipes mixtes 21%.

«Les personnes pas assez ambitieuses qui ne demandent pas assez, je le vois aussi, dans la région, très largement pour les hommes, ce n'est pas quelque chose qui est uniquement féminin. Mais le fait est que l'on a beaucoup moins de femmes qui se présentent», constate Guillaume Blanchet.

La Commission européenne est attentive à l'égalité hommes-femmes


«Il faut avoir confiance, il faut avoir peur de prendre des risques, il faut ne pas avoir peur de l'échec», ponctue Pierre-Alain Truan, «c'est valable évidemment pour les hommes, c'est valable encore plus pour les femmes. (…) On a tous le droit à l'échec, hommes, femmes, confondus». Et d'insister sur l'importance de l'accompagnement.

«La problématique au niveau européen est la même», rebondit Laurent Volle, directeur Entreprise Europe à la CCI Bourgogne-Franche-Comté. La Commission européenne a donc intégré le critère de l'égalité hommes-femmes dans l'attribution de fonds européens pour soutenir le développement d'entreprises.

Le dispositif du Conseil européen de l'innovation – «instrument de la deeptech européenne» – ambitionne d'accompagner 30% de startups dirigées ou codirigées par des femmes.

«Nous, on peut travailler sur la visibilité des startups avec un souci de parité», signale Stéphane Bossavit, directeur de Dijon Bourgogne Invest, l'agence d'attractivité de la Métropole de Dijon. «Deuxième volet : la facilitation pour accéder à des réseaux. (…) Troisième sujet : l'accompagnement notamment sur le parcours résidentiel pour s'implanter.»

«Croyez en votre étoile !»


Le forum se conclut en mobilisant la figure de la Bourguignonne Sophie Adenot, nommée astronaute par l'Agence spatiale européenne en novembre dernier, des entrepreneures cherchant à entrer en contact avec elle en tant que rôle-modèle tandis que Marie-Hélène Juillard-Randrian la cite : «croyez en votre étoile !»

Jean-Christophe Tardivon


































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