«Soyez fiers de votre métier et, en l'honneur de votre parrain, soyez dignes de votre engagement», a déclaré la directrice de l’École nationale des greffes, ce vendredi 24 novembre, à Dijon.
Signe de l'accroissement des effectifs dérivant de la loi d'orientation de la justice pour la période allant de 2023 à 2027, l’École nationale des greffes va passer de quatre à cinq promotions en 2024. Quatre de greffiers et une de directeurs de greffes. Chaque promotion comprendra 260 élèves s'engageant dans une formation de dix-huit mois.
En 2022, l'ENG a apporté une formation initiale à 2.154 greffiers et 409 directeur de greffes ainsi qu'une formation continue à plus de 1.600 agents.
Ce vendredi 24 novembre 2023, à Dijon, 347 greffiers stagiaires de la prootion B2023C02, ou plutôt promotion Jean Moulin, ont prêté serment lors d'une audience spéciale organisée par l'ENG dans l'Auditorium de l'Opéra de Dijon. Ils ont été rejoint en fin de cérémonie par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti qui les a félicités et a mis en avant les recrutements à venir d'ici 2027 (
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«Soyez pour vos collègues ce qu'était Jean Moulin pour le général de Gaulle»
«Les greffiers sont un rouage essentiel des juridictions», rappelle la directrice de l’École nationale des greffes Véronique Court en prenant la parole. «L'ENG apporte son concours à l'accompagnement des agents dans leurs missions tout au long de leur parcours professionnel».
«Soyez pour vos collègues ce qu'était Jean Moulin pour le général de Gaulle et pour les résistants : un pur et bon compagnon de ceux qui avaient foi en la France», adresse Véronique Court aux greffiers stagiaires, «soyez fiers de votre métier et, en l'honneur de votre parrain, soyez dignes de votre engagement».
«Tout comme Jean Moulin, le greffier agit dans l'ombre»
Première représentante de promotion à s'exprimer, Sarah Bertin rappelle les faits de résistance de Jean Moulin, attestés dès 1940, et son parcours jusqu'à sa mort en 1943, après avoir fondé le Conseil national de la Résistance.
«Tout comme Jean Moulin, le greffier agit dans l'ombre, en silence, en devenant un des maillons de la chaîne de la justice qui ne peut fonctionner si l'un d'entre eux vient à manquer», explique ensuite sa binôme Sarah Marcasse.
Le ministère donne «enfin de nouveaux moyens à la justice»
Présidente du tribunal judiciaire de Dijon, Nathalie Poux ouvre l'audience officielle en se félicitant de voir devant elle «toutes ces forces vives qui vont arriver en juridictions».
«Le métier de greffier est très riche et varié», signale-t-elle ensuite. «Tout au long de sa carrière, le greffier a la possibilité de changer totalement de métier.
La magistrate rappelle que le monde de la justice a traversé «une crise sans précédent» qui a été constatée lors des États généraux de la justice avant de déboucher sur la loi de programmation pour la période 2023-2027 qui «donne enfin de nouveaux moyens à la justice».
«Entre ici promotion Jean Moulin»
Le propos de la présidente de l'audience est suivi des réquisition du procureur de la République. «Symbole d'engagement et d'abnégation jusqu'au sacrifice suprême, votre parrain a mis le service public, la défense des libertés et la France au-dessus de tout, y compris de sa vie», déclare Olivier Caracotch en préambule.
«Entre ici promotion Jean Moulin, dans une institution judiciaire qui t'attend et t'espère», ajoute-t-il en paraphrasant André Malraux. «Attendus vous l'êtes parce que vous êtes un renfort très conséquent, excellemment formé et très rapidement opérant pour être les services judiciaires de demain.»
En écho à la formule de serment – «Je jure de bien et loyalement remplir mes fonctions et de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma connaissance à l'occasion de l'exercice de mes fonctions» – chaque greffier stagiaire prononce alors en levant la main ces mots qui engagent : «je le jure».
Jean-Christophe Tardivon