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18/05/2022 03:28

LÉGISLATIVES : Guillaume Peltier est venu soutenir les candidats d’Éric Zemmour

Le vice-président de Reconquête s'est exprimé devant environ 120 personnes ce mardi 17 mai à Saint-Apollinaire. Guillaume Peltier propose de réfléchir à «la fin des taxes sur le travail», en finançant les prestations sociales par une augmentation de la TVA, et remet en cause la liberté d'installation des médecins pour lutter contre la «désertification médicale».
Les probabilités de voir un candidat de Reconquête élu député en Côte-d'Or aux prochaines législatives sont faibles. Au premier tour de la présidentielle, Éric Zemmour a rassemblé 8,38% sur la première circonscription, 7,38% sur la deuxième, 6,67% sur la troisième, 7,94% sur la quatrième et 7,89% sur la cinquième.

Puisque seules sont perdues d'avance les batailles que l'on ne livre pas, les militants du parti d'extrême-droite se présentent sur 550 circonscriptions dans toute la France pour contribuer au financement et diffuser les propositions établies durant la campagne présidentielle à l'image de leur leader qui, après quelques tergiversations, se lance à Saint-Tropez, dans la quatrième circonscription du Var.


Guillaume Peltier, passé des Républicains à Reconquête


Pour rythmer la campagne, ce mardi 17 mai 2022, les candidats ont reçu Guillaume Peltier, ancien vice-président des Républicains, nouveau vice-président de Reconquête et député sortant du Loir-et-Cher, qui débute dans la région un tour de France de soutien.

Devant environ 120 personnes réunies salle Tabourots des Accords à Saint-Apollinaire, Guillaume Peltier est donc intervenu pour un bref discours suivi d'un temps d'échanges.

Dans l'assistance, on retrouvait plusieurs candidats de Bourgogne-Franche-Comté dont ceux de Côte-d'Or : Ambrine Mohamed (première circonscription), Franck Gaillard (deuxième), Solène Lacroix-Samper (troisième) et Denis Jordan (cinquième). Candidat sur la quatrième circonscription, Loup Bommier était excusé.

Attirer les «déçus du RN»


Alors qu'un dôme de chaleur enveloppe la France, Antoine Camus, conseiller municipal à Saint-Apollinaire prend le premier la parole dans une salle surchauffée qui assomme l'assistance. Les jeunes de Génération Z ont beau avoir distribué des drapeaux tricolores au public, l'ambiance du meeting sera très éloignée de celle de Saulieu (lire notre article).

Maire de Chaume-et-Courchamp et coordinateur régional du mouvement, Franck Gaillard espère voir les cartes rebattues à l'occasion du scrutin des 12 et 19 juin prochains. Le militant espère voir un effondrement du «vote utile» en faveur de Jean-Luc Mélenchon ainsi qu'un ralliement des «déçus du RN». L'ancien lepéniste compte sur des «candidats bien implantés» et sur le soutien du Mouvement conservateur, de Via et du Centre national des indépendants et paysans (CNIP).

L'«acte fondateur» de la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle


«Ce score des 2 millions 500.000 Français qui nous ont fait confiance est un acte fondateur», lance Guillaume Peltier en prenant le micro. Il entend ainsi minimiser la déception du résultat de la présidentielle et compare l'entreprise d'«union des droites et de patriotes» d’Éric Zemmour aux démarches de Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jean-Luc Mélenchon qui ont mis de nombreuses années avant de fédérer une coalition autour d'eux.

«Si Madame Le Pen et si les dirigeants LR avaient accepté la main tendue d'Éric Zemmour, nous aurions pu prétendre à 200 ou 250 députés patriotes de droite à l'Assemblée nationale», peste le vice-président. «À l'inverse, nous allons avoir 100 ou 150 députés indigénistes, islamogauchistes, tels Éric Piolle ou Jean-Luc Mélenchon qui vont saper quotidiennement ce qui fonde notre patrie.»

Au niveau national, Reconquête ne donne pas d'objectif en nombre de députés. Une poignée de circonscriptions pourraient être gagnables pour peu que, au cas par cas, le Rassemblement National n'entre pas en concurrence avec des personnalités ayant été modérées dans leur critique de Marine Le Pen durant la campagne de la présidentielle.

«L'épopée de la Reconquête n'en est qu'à ses débuts»


L'orateur rebondit rapidement sur les principes fondateurs de Reconquête pour mobiliser l'assistance : mise en avant du «grand remplacement», défense face à «l'immigration massive», lutte contre les «islamogauchistes», prévention de «l'explosion partout des délinquances et des insécurités».

Le transfuge des Républicains appelle à «tourner la page de ces vieux partis qui, se disant de droite, refusent systématiquement, au nom de querelles d'égos affligeantes, cette union des droites et des patriotes». Une «œuvre de longue haleine» envisagée comme permettant d'«aboutir à des victoires futures» car «l'épopée de la Reconquête n'en est qu'à ses débuts».

Remise en question de la liberté d'installation des médecins


Après cette brève présentation d'une dizaine de minutes, la première question du public fuse en mode antivax ce qui donne l'opportunité à Guillaume Peltier de rappeler l'opposition d’Éric Zemmour à la «vaccination obligatoire» et la volonté de réintégrer les «15.000 soignants qui ont été écartés de manière hallucinante par l’État» dans ce qui sera la séquence la plus applaudie de la réunion.

L'orateur embraye sans transition sur la «désertification médicale». Pour que «chaque Français puisse disposer d'un médecin généraliste de proximité», Reconquête propose de revenir sur le principe de liberté d'installation des médecins en prenant exemple sur l'affectation des enseignants : soit un médecin nouvelle formé installe durant cinq ans son cabinet dans un territoire attribué par l’État, soit il n'est plus conventionné par la Sécurité sociale et donc ses patients ne sont plus remboursés des frais médicaux. À cela s'ajoute le recrutement en «urgence» de «mille médecins salariés» sur le modèle de ce que fait le Département de Saône-et-Loire.

Puisque la séquence est ouverte au débat, la proposition fait réagir dans la salle Gauthier Maimbourg qui estime qu'une conditionnalité de l'installation pourrait dissuader certains d'engager des études de médecine. Le GZ lie plutôt la baisse de démographie médicale à des lacunes en services publics en zones rurales dont les maternités ou les urgences. Un propos qui connaît un certain succès à l'applaudimètre.

«Il faudra que les Français des classes moyennes soient les premiers récompensés»


«Avec Reconquête, on ne veut pas faire de la démagogie, on ne veut pas faire comme les autres en vous disant que tout est possible. Pour s'en sortir, il va falloir qu'on fasse des choix et que, tous, on fasse des efforts, mais qu'à l'inverse d'aujourd'hui, où nous sommes les seuls à faire des efforts, on va faire faire des efforts à tout le monde. Il faudra que les Français des classes moyennes, travailleurs, amoureux de notre patrie, soient les premiers récompensés de cette nouvelles philosophie politique qui repose sur l'amour de la France, la récompense du travail et l'adhésion profonde à ce qui nous unit, l'enracinement, on a un lien direct avec le patrimoine et le terroir», répond Guillaume Peltier.

«Contraindre ou former» les chômeurs


Dans le champ de l'emploi, l'orateur songe à «contraindre ou former» les chômeurs pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre des entreprises pour éviter de recourir à des travailleurs immigrés. «Vous aviez aimé le plombier polonais des années 2000, on appelle désormais le serveur tunisien»

«On va transformer l'école pour réhabiliter l'apprentissage et les travaux manuels, on va obliger ceux qui peuvent travailler mais ne veulent pas travailler à travailler, on va développer comme jamais l'apprentissage en France alors qu'aujourd'hui tout est bloqué», développe-t-il en envisageant d'abaisser l'âge pour accéder à l'apprentissage.

«Un fichier unique de toutes les fraudes»


En matière de prestations sociales, Guillaume Peltier entend «lutter de manière acharnée contre l'assistanat». Une approche qui fait dire à un participant, toujours pendant le temps de débat, que «la suppression des aides» mettrait «le feu aux banlieues». «On l'aura de toutes façons la guerre civile», glisse un autre participant.

Renvoyant à son essai «Milieu de cordée» (Plon, 2019), Guillaume Peltier précise qu'il envisage de «contrôler», plutôt que de «supprimer toutes les aides», par l'intermédiaire d'un «fichier unique de toutes les fraudes».

«La fin des taxes sur le travail»


Pour «augmenter radicalement les salaires», l'orateur n'envisage rien moins que de détricoter le modèle redistributif français dans un esprit néolibéral. Guillaume Peltier propose de «baisser les dépenses sociales», de supprimer les cotisations sociales salariales et patronales – avec l'espoir que «le salaire brut devienne le salaire net» – et d’asseoir le financement de la Sécurité sociale sur «la consommation» par une hausse de 1,5 point de la TVA pour dégager «480 milliards d'euros».

C'est le recyclage de la «TVA sociale» chère à Nicolas Sarkozy dont Guillaume Peltier était un grand fan. L'ancien président de la République l'a instaurée juste avant d'être défait par François Hollande en 2012, la nouvelle majorité abrogeant la mesure dans la foulée.

«C'est mille fois mieux que Mélenchon, Le Pen et Macron réunis», s'enthousiasme pourtant le député , «je suis persuadé que c'est une mesure contre-révolutionnaire très intéressante». «Il y a un nouveau modèle économique et social à inventer, ce modèle économique et social, il repose sur la fin des taxes sur le travail parce que c'est le travail qui doit être récompensé parce que le travail, c'est l'autonomie, c'est l'émancipation, c'est la dignité, c'est la responsabilité, c'est plein de choses qui sont tellement battues en brèche qu'on est en train de basculer dans une société assistée qui désespère toute une génération.»

«Les premiers défenseurs de l'écologie concrète»


«Avec Éric Zemmour, on est pour la filière nucléaire», lance l'orateur pour aborder le chapitre du «programme écologique», ce qui déclenche une salve d'applaudissements dans la salle, les débats et une baisse de températures en début de soirée stimulant les participants. «Tout ce qui est la biomasse est une piste de travail hors du commun sur l'indépendance énergétique française», ajoute-t-il.

«Notre philosophie n'est pas celle de l'écologie punitive, idéologique, qui s'impose depuis Paris, qui veut au quotidien s'en prendre à nos agriculteurs, à nos pêcheurs, à nos chasseurs, alors que nous sommes les premiers amoureux de la nature, les premiers défenseurs de l'écologie concrète», revendique Guillaume Peltier.

Le vice-président de Reconquête envisage donc «des mesures de défiscalisation de tous les comportements vertueux» comme la baisse de TVA pour les agriculteurs pratiquant la vente directe.

Après avoir annoncé un nouveau tour de France de «tous les départements» en 2023, Guillaume Peltier se dirige vers le parc de l'Espace Tabourots des Accords pour le désormais traditionnel temps de photo-souvenirs qui clôt, en plein air cette fois, la réunion de campagne.

Jean-Christophe Tardivon

Série de duels fratricides en Côte-d'Or


«On voit bien que Reconquête sort systématiquement devant le parti des Républicains», constate Loup Bommier au soir du premier tour de la présidentielle


«Notre projet avec Éric Zemmour, c'est la natalité et la remigration», résume Nicolas Bay


«L'immigration n'est pas la cause des problèmes de la France mais elle les aggrave tous», selon Jean-Frédéric Poisson

































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