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16/06/2022 03:28

LÉGISLATIVES : Les candidats de la NUPES motivent leurs troupes pour le second tour

Durant un «apéro républicain», ce mercredi 15 juin à Dijon, les militants des différentes composantes de la NUPES ont appris à mieux se connaître tandis qu'Antoine Peillon, Catherine Hervieu et Patricia Marc défendaient les «propositions communes» de la coalition initiée par Jean-Luc Mélenchon.
Il est des réunions historiques qui se font relativement en petit comité. Ce mercredi 15 juin 2022, dans un bar autour des Halles de Dijon, trois candidats aux législatives de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale – Antoine Peillon, Catherine Hervieu et Patricia Marc – ont rassemblé les représentants des principales composantes de la nouvelle coalition.

Ce devait être un «banquet républicain» en mode IIème République. Pas d'accordéon, ni de cocarde tricolore mais toutefois une cinquantaine de personnes étaient présentes pour écouter les partisans de la VIème République durant ce qui est devenu plus modestement un «apéro républicain».

Assistaient aux échanges des militants de La France Insoumise, d'Europe Écologie Les Verts, du Parti socialiste, du Parti communiste français et de Génération.s ainsi que des Gilets jaunes. Certains se rencontraient pour première fois, ainsi, arrivé en fin de réunion, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, a fait la connaissance d'Antoine Peillon.

«Manifester l'union en chair et en os»


Candidat sur la première circonscription, investi par La France Insoumise, Antoine Peillon (NUPES) prend la parole pour organiser la réunion permettant de «manifester [l']union en chair et en os» et pour excuser quelques personnes comme Isabelle de Almeida (PCF) et Carole Bernhardt (EELV) qui se présentaient sur la cinquième circonscription, Stéphane Guinot (LFI), qui s'était lancé sur la quatrième, ou encore Antoine Hoareau, secrétaire de la section du PS de Dijon, invité à la réunion mais qui n'a pas pu venir tout en souhaitant «un bon deuxième tour».

L'orateur insiste sur le fait que le «programme partagé» élaboré au cours de l'accord de la NUPES comporte «650 propositions communes» dont «30 points très substantiels à continuer de discuter». Si Antoine Peillon n'écarte pas les «différends» qui ont abouti à mettre de côté ces 30 points, il juge que «tout a été extrêmement caricaturé» par leurs concurrents.

«En Côte-d'Or, on peut faire l'union de la gauche et des écologistes et gagner les élections»


Intervenant pour Europe Écologie Les Verts, Olivier Muller, secrétaire départemental, se dit «ravi» du score de Catherine Hervieu (NUPES) sur la deuxième circonscription. «On a fait la démonstration qu'on est attendu sur ce rassemblement, que les électeurs veulent une solution à gauche. (…) Je souhaite que l'on continue à travailler au niveau local, et qu'on fasse aussi la démonstration que localement, en Côte-d'Or, on peut faire l'union de la gauche et des écologistes et gagner les élections. (…) On ne va pas parler d'Europe, on va parler de la gestion des collectivités. On a plein de choses à voir sur la démocratie participative, sur la justice sociale et sur l'écologie.»

«La France désobéit à l'Europe depuis des années sur des questions environnementales»


Stéphanie Modde (EELV), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, abonde le propos : «ça fonctionne très très bien, ça fonctionne de mieux en mieux (…) Il n'y a que la gauche et les écologistes pour s'occuper d'écologie et de justice sociale». «Il fait 30° aujourd'hui à Dijon, c'est une catastrophe absolue, nous sommes déjà en état de sécheresse», alerte l'élue écologiste.

«La France désobéit à l'Europe depuis des années sur des questions environnementales», déclare Stéphanie Modde sur un sujet controversé de l'accord de la NUPES. «C'est un fait. (…) La France paye des amendes à l'Europe pour des non-respects.»

«Ce rassemblement, c'est celui de la responsabilité par rapport à une attente forte dans le pays», renchérit à son tour Catherine Hervieu (NUPES), candidate investie par EELV sur la deuxième circonscription. L'écologiste assume les «points de divergence» entre les composantes, pouvant conduire à des «compromis». Cependant, Catherine Hervieu insiste sur la proposition d'instaurer la proportionnelle pour les législatives et critique la «présidentialisation du régime».

«La maltraitance sociale et l'irresponsabilité écologique d'Emmanuel Macron»


Christine Renaudin-Jacques est conseillère d'opposition à Talant et porte-parole départementale de Génération.s, le mouvement fondé par Benoît Hamon avant qu'il ne se mette en retrait de la vie politique. «L'union, on l'appelait de nos vœux depuis très longtemps», glisse-t-elle tandis que Bruno Léon, co-référent départemental, acquiesce.

Candidate sur la troisième circonscription, investie par La France Insoumise, Patricia Marc (NUPES) rappelle avoir le soutien de Thierry Falconnet donc (lire le communiqué) et de Rémy Détang (PS), maire de Quetigny, avant d'analyser que «beaucoup» d'électeurs ont voté pour Emmanuel Macron pour, en fait, «évacuer Marine Le Pen» sans «partager la maltraitance sociale et l'irresponsabilité écologique d'Emmanuel Macron».

«Depuis 25 ans, la gauche ne s'était pas réunie. (…) Nous avons fait, grâce à Jean-Luc Mélenchon, n'ayons pas peur de le dire, la Nouvelle Union populaire. Nous proposons une vision cohérente et complémentaire tous ensemble», insiste-t-elle.

Dans la foulée, la candidate défend «des réformes heureuses» comme «la retraite à 60 ans», «Le SMIC à 1.500 euros», «le gel des prix des produits de première nécessité» et «la planification écologique». «Nous voulons améliorer la vie quotidienne des citoyens.»

Co-secrétaire départemental du Parti communiste français, Georges Vayrou approuve les mesures évoquées et ajoute «la fin de l'évasion fiscale» et «le rétablissement de l'impôt sur la fortune».

«On est là pour que les idées de gauche l'emportent»


La voix haute, Céline Maglica (PS), conseillère départementale de la Côte-d'Or, soutien de la candidate dissidente Sladana Zivkovic (PS) et du candidat de l'Engagement Clément van Melckebeke au premier tour, prend la parole à titre personnel. «Je soutiens les idées d'Arnaud Montebourg depuis plus de vingt ans, (…) j'ai toujours voulu rénover de l'intérieur mon parti, je n'ai pas réussi mais je suis constante et déterminée», rappelle-t-elle.

«On partage le constat d'une urgence écologique, économique, sociale», indique-t-elle aux personnes rassemblées. «Bien sûr, on n sera pas d'accord sur tout, je ne suis pas ici pour donner un blanc-seing à Jean-Luc Mélenchon avec lequel je ne partage pas toutes les propositions. Je suis ici parce qu'il faut donner de la force au collectif.»

Rappelant avoir été la suppléante du député socialiste Laurent Grandguillaume, Céline Maglica voit dans la candidature d'Antoine Peillon «un espoir» que «la première circonscription rebascule à gauche». «Avec cohérence, on est là pour que les idées de gauche l'emportent. (…) Je ne veux pas que le député actuel de la première circonscription soit renouvelé dans son mandat parce que j'estime qu'il fait mal son travail de député. (…) J'espère que, demain, on pourra travailler collectivement tous ensemble, on pourra recréer un espoir à gauche.»

Pour sa part David Haegy (PCF), conseiller municipal de la majorité de François Rebsamen, indique que le programme de la NUPES prévoit de recruter «10.000 fonctionnaires de police», ce qui s'accompagnerait d'«une transformation du sol au plafond de la police».

Le germe de l'après-législatives


«La volonté est de continuer l'union au-delà des rendez-vous électoraux, (…) on continuera bien au-delà du dimanche 19 juin», conclut Antoine Peillon.

L'apéro républicain prend donc la tournure d'une réunion fondatrice pour l'après-législatives dans l'agglomération dijonnaise, comme les municipales de 2026. Le jalon pourrait être la prochaine concrétisation d'un «parlement populaire» départemental, sur le modèle du parlement de l'Union populaire.

Jean-Christophe Tardivon

Les candidats en Côte-d'Or au second tour

Première circonscription
Didier Martin (Ensemble)
Antoine Peillon (NUPES)
Deuxième circonscription
Catherine Hervieu (NUPES)
Benoît Bordat (Ensemble)
Troisième circonscription
Fadila Khattabi (Ensemble)
Patricia Marc (NUPES)
Quatrième circonscription
Jean-Marc Ponelle (RN)
Hubert Brigand (LR-UDI)
Cinquième circonscription
Didier Paris (Ensemble)
René Lioret (RN)

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