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26/05/2022 18:23

LÉGISLATIVES : «Un seul bulletin permet de ne pas faire un chèque en blanc à Emmanuel Macron sans voter pour les extrêmes, c'est celui des Républicains», déclare Laurent Wauquiez

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a participé ce mardi 24 mai à Fontaine-lès-Dijon à un meeting de soutien à François-Xavier Dugourd, candidat investi par Les Républicains sur la première circonscription. «Vous voulez améliorer l'environnement ? Arrêtez d'acheter des produits chinois !» a-t-il lancé aux 300 personnes présentes.
Parmi ses rares déplacements en Bourgogne-Franche-Comté pour soutenir des candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains, Laurent Wauquiez (LR), président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, est venu encourager François-Xavier Dugourd (LR).

Celui-ci est candidat sur la première circonscription de la Côte-d'Or, investi par Les Républicains et soutenu par le Nouveau Centre-Les Centristes, l'UDI et Nouvelle Énergie, mouvement fondé par le maire de Cannes David Lisnard.

Meeting en présence de Valérie Grandet et de Bruno David


Ce mardi 24 mai 2022, François-Xavier Dugourd et sa suppléante Catherine Renosi (LR) ont accueilli Laurent Wauquiez à Fontaine-lès-Dijon, entourés de nombreux élus ou anciens élus des Républicains dont Patrick Chapuis, le maire de la commune, ainsi que Laurent Bourguignat, Louis de Broissia, Alain Houpert ou encore Fabian Ruinet.

Sans oublier Emmanuel Bichot, qui soutient François-Xavier Dugourd, Valérie Grandet, candidate sur la troisième circonscription, Bruno David et Julie Bligny, candidats dissidents sur la deuxième circonscription face au candidat investi, Adrien Huguet, absent au meeting.

«Les candidats de la droite et du centre font de bons sondages»


En amont du meeting, Laurent Wauquiez s'adresse directement à François-Xavier Dugourd pour saluer un militant «stable, fidèle à ses valeurs». Alors que Les Républicains ont compté quelques défections vers la majorité présidentielle, le candidat a la députation annonce qu'il siégera dans le groupe des Républicains, conformément à l'engagement demandé par Christian Jacob, président du parti (lire le communiqué).

Après le score de Valérie Pécresse à la présidentielle, Laurent Wauquiez essaie de rassurer les cadres locaux du parti : «les législatives, c'est pas les présidentielles ; (…) les gens ne vont pas voter pareil, (…) les candidats de la droite et du centre font de bons sondages».

«La question sur cette élection, c'est rééquilibrer les pouvoirs, pas donner un chèque en blanc à Emmanuel Macron», martèle Laurent Wauquiez en réaction à la nomination d’Élisabeth Borne comme Première ministre, «quelqu'un qui est clairement de gauche».

L'élu régional aborde alors la sécurité, le pouvoir d'achat des retraités notamment, et insiste sur la problématique du travail en considérant qu'il y a «trop de social pour ceux qui ne travaillent pas et trop peu de revenu pour ceux qui travaillent», cela dans une optique de «défense des classes moyennes modestes».

Au passage, il met en avant sa politique régionale : stabilité de la dette publique, baisse des taxes sur l'essence, baisse de 20% des dépenses de fonctionnement.

«On respecte les règles de la République»


Laurent Wauquiez revendique «la défense d'un pays sans communautarisme dans lequel tout le monde peut devenir Français de cœur à condition d'adopter les règles de notre pays et non pas de les contester».

«On respecte les règles de la République, on respecte la laïcité, on respecte la transmission de notre histoire et on n'est pas dans un communautarisme qui, progressivement, inverse les choses dans notre pays», ajoute-t-il en référence à la volonté du maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle (EELV), d'autoriser le maillot de bain dit burkini dans les piscines de la Ville.

L'arrêté municipal grenoblois a été ce même jour suspendu par la justice administrative saisie par le préfet de l'Isère à la suite d'une demande du ministre de l'Intérieur.

«Tartuferie» et «artifices» de campagne


«Je ne m'occupe pas de ce qui se passe ailleurs. Les combinaisons, les artifices, j'ai du mal à tout comprendre dans les candidatures. Je mène ma campagne avec Catherine [Renosi], j'essaie de convaincre sur un projet, sur une méthode, sur une ambition pour ce territoire», réagit François-Xavier Dugourd alors qu'une ancienne jeune LR, Ambrine Mohamed se présente en face de lui sous l'étiquette Reconquête avec pour suppléante Marie-Claude Mille.

Laurent Wauquiez qualifie de «tartufferie» la posture de Jean-Luc Mélenchon qui demande aux citoyens de l'«élire» Premier ministre : «il ne sera jamais Premier ministre, il n'y a pas un seul sondage qui donne la majorité à NUPES ; (…) il n'est même pas candidat aux législatives».

«Ici, c'est une circonscription importante où il y a cette possibilité d'envoyer ce message, de dire 'on avait choisi un candidat En Marche la dernière fois, on avait envoyé un signal de confiance à Macron, il nous déçu sur l'insécurité, sur la défense de ce qu'est l'identité française par rapport au communautarisme, sur le travail, les impôts, le pouvoir d'achat. (...) Ok, on a voté pour lui à la présidentielle mais aux législatives, on envoie un signal de tout n'était pas parfait' », analyse Laurent Wauquiez.

Pour celui qui est pressenti pour reprendre la tête des Républicains en fin d'année, la défaite de Valérie Pécresse pourrait se révéler «assez salutaire» : «dès fois, il vaut mieux repartir à zéro et tout reconstruire ; je préfère reconstruire avec des maires qui se battent sur leur territoire».

En cas d'élection, le choix des mandats


Au moment du meeting proprement dit, lors de son accueil républicain, Patrick Chapuis fait mine de s'étonner «de trois semaines de tergiversation, d'inaction, pour aboutir à une formation d'un gouvernement confronté, comme par hasard, sitôt constitué, à une obligation de réserve».

Le maire de Fontaine-lès-Dijon, également vice-président du conseiller départemental, rappelle que François-Xavier Dugourd est vice-président délégué du conseil départemental et président du bailleur social Orvitis.

En cas d'élection, François-Xavier Dugourd a laissé entendre qu'il abandonnerait son mandat de conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté pour rester conseiller départemental de Côte-d'Or en perdant la fonction exécutive de vice-président délégué, comme requis par la loi sur le non-cumul des mandats.

François-Xavier Dugourd refuse un «assistanat généralisé»


«Ce qui est en jeu avec cette élection, c'est le choix d'une politique pour la France», lance François-Xavier Dugourd en prenant le micro pour s'exprimer devant près de 300 personnes, soit environ le même nombre de participants qu'au meeting de lancement de sa campagne le 3 mai dernier et autant que le meeting de la majorité présidentielle avec Éric Dupond-Moretti le 6 avril dernier.

Pouvoir d'achat, transition écologique, système de retraite, sécurité, immigration, santé, formation, dette publique... le candidat balaie les défis de la législature à venir avant de défendre «la liberté», en évoquant «l'école libre» et «la liberté d'entreprendre», ainsi que «la patrie» et «la famille». Au chapitre «des responsabilités» et «des devoirs», François-Xavier Dugourd refuse un «assistanat généralisé».

En cas d'élection, le Républicain indique qu'il s'opposera aux «dérives budgétaires», au «laxisme en matière de délinquance et d'immigration», aux «dérives du wokisme» dont «l'écriture inclusive» et «la politique du genre».

L'orateur évoque alors ses propositions en matière de logement, centrées sur l'accès à la propriété et le maintien à domicile des personnes âgées, ou de mobilités, centrées sur la mise à deux fois deux voies de la LiNo sans péage urbain.

«Ne pas se soumettre à Macron et de ne pas être insoumis à la République»


Ayant à son tour la parole, Laurent Wauquiez commence par ravir l'assistance en évoquant ses connexions familiales avec Dijon en particulier et la Côte-d'Or en général.

L'orateur poursuit en commentant la composition du nouveau gouvernement en insistant sur des personnalités issue de la gauche comme Élisabeth Borne ou Olivier Dussopt et sur Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, qui fait déjà réagir l'assistance.

«Il n'y a qu'un seul bulletin qui permet de ne pas faire un chèque blanc à Emmanuel Macron sans voter pour les extrêmes, c'est celui des Républicains» car «la gauche s'est vendue aux extrêmes, avec l'extrême-gauche». «Le bulletin de vote de la droite permet de ne pas se soumettre à Macron et de ne pas être insoumis à la République».

«L'échec» d'Emmanuel Macron en matière de sécurité


«La sécurité ne fait que se dégrader dans ce pays», lance Laurent Wauquiez. Alors que les indicateurs en matière de délinquance évoluent de façon contrastée, certains étant positifs, l'orateur renvoie à l'expédition punitive menée à Dijon par des Tchétchènes en juin 2019 – une «guerre de gangs» –  pour marquer les esprits avant, finalement, de tempérer son propos en revenant aux «mini-agressions qu'on ne supporte plus».

L'élu des Républicains fait alors aux sanctions pécuniaires «immédiatement» appliquée en Suisse aux délinquants pour envoyer «un signal». «L'échec sur la sécurité est pour l'échec principal du quinquennat d'Emmanuel Macron», conclut-il sur ce chapitre.

«Surveiller ceux qui gaspillent l'argent public»


Sur le sujet des finances publiques, Laurent Wauquiez revient sur l'augmentation de la CSG au niveau national ainsi que sur les augmentations récentes de taxe foncière de la Ville de Dijon et de la Métropole de Dijon avant d'alerter sur la hausse de l'inflation : «avec l'inflation, Emmanuel Macron est en train de vous faire payer les dettes abyssales qu'il a faites pendant cinq ans. (…) Je ne parle pas d'argent magique, si vous voulez préserver votre pouvoir d'achat, commencez par surveiller ceux qui gaspillent l'argent public».

«Quand on a des droits, on a des devoirs», rebondit Laurent Wauquiez à partir des propos de François-Xavier Dugourd avant de prôner «des heures de travail d'intérêt général» en contrepartie du RSA, ce qui déclenche une salve d'applaudissements dans la salle.

Les biens et services importés, «première cause d'émission de CO2»


«Je revendique d'avoir une certaine expertise des élus Europe Écologie Les Verts», glisse-t-il avec ironie en songeant notamment aux maires de Lyon et de Grenoble, ce dernier étant hué dans la salle. La président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes se demande où est le lien entre l'écologie et les polémiques sur le Tour de France, le sapin de Noël, le plat cordon bleu et les cages de foot dans les cours d'écoles.

L'élu régional indique alors que les produits importés représente «la première cause d'émission de CO2», ce qui surprend l'assistance. «Vous voulez améliorer l'environnement ? Arrêtez d'acheter des produits chinois ! Battons-nous ensemble pour relocaliser et ramener des productions de Chine. Arrêtons d'imposer des règles à nos nos propres entreprises et laisser ensuite rentrer comme dans un moulin à vent sur le marché européen des produits qui ne respectent aucune des normes qui sont fabriquées chez nous.»

En effet, les biens et services produits à l'étranger mais consommés en France viennent dégrader l'empreinte carbone du pays. Les courbes entre émissions domestiques, qui ne cessent de diminuer, et émissions importées, qui augmentent tendanciellement, se sont croisées en 2010. L'argument réconforte la salle qui applaudit massivement.

«Je suis convaincu que nous nous reconstruirons»


«Ici, vous êtes dans ce qui est un des berceaux de ce qui est la civilisation européenne», déclare Laurent Wauquiez en reprenant un ton plus grave, «au moment du Moyen-Âge, ce qui s'est passé ici, en Bourgogne est un miracle, un miracle qui a été l'humanisme européen».

L'orateur fait ainsi explicitement référence aux ducs de Bourgogne et implicitement au rayonnement de l'abbaye de Cîteaux en évoquant les «racines chrétiennes» teintées par «l'influence des origines de l'Antiquité» puis «les Lumières». «Regardez petit à petit la façon dont on dégrade ce message» alerte-t-il avant de rappeler son opposition au maire de Grenoble sur le sujet du burkini.

Laurent Wauquiez termine son discours sur une note d'espoir, refusant de «critiquer» la candidate à la présidentielle Valérie Pécresse : «je suis convaincu que nous nous reconstruirons, (…) il faudra tout repenser (…) mais je suis convaincu que notre famille politique porte des idées qui sont attendues par une majorité de Français».

Jean-Christophe Tardivon

Les candidats sur la première circonscription (par panneau électoral)

1- Didier Martin (Ensemble)
2- Antoine Peillon (La France Insoumise, NUPES)
3- Grâce Jourdier (Rassemblement National)
4- Ambrine Mohamed (Reconquête)
5- Sladana Zivkovic (divers gauche)
6- Amar Titraoui (divers centre)
7- Dominique Gros (Parti ouvrier indépendant démocratique)
8- Julien Thévenin (Lutte ouvrière)
9- François-Xavier Dugourd (LR-UDI)
10- Franck Ayache (divers centre)
11- Manon Bourguignon (Patriotes)

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