Le rond-point sur la rocade de Dijon a fait l'objet d'un aménagement permettant de réduire de six minutes les trajets quotidiens.
L'inauguration s'est déroulée, ce vendredi 2 mai, en présence des représentants des financeurs.
L'aménagement de l'échangeur d'Ahuy entre la RN 274 et la RM 107a est terminé. L'effet générateur d'embouteillages du rond-point installé au beau milieu de la rocade de Dijon devrait être atténué par la réalisation de trois bretelles de sorties supplémentaires.
Chaque jour, dans les deux sens, en moyenne 32.000 véhicules fréquentent cet échangeur depuis la création, en 2014, de la liaison nord-ouest (LiNo) entre la Toison d'Or et Plombières-lès-Dijon. Selon les prévisions de la DREAL, l'aménagement retenu permettra de réduire, en moyenne, de six minutes le temps d'embouteillage quotidien pour un usager.
Une large délégation
L'inauguration s'est déroulée à Ahuy, côté nord de la rocade, ce vendredi 2 juin 2023 en présence de Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, Didier Martin (REN), député de la Côte-d'Or, Michel Neugnot (PS), premier vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Sauvadet (UDI), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, Dominique Grimpret (Modem), maire d'Ahuy, Patricia Gourmand (LR), maire d'Asnières-lès-Dijon, et Patrick Chapuis (LR), maire de Fontaine-lès-Dijon.
Ont également participé des représentants de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Bourgogne-Franche-Comté, de la direction interdépartementale des routes centre-est, du CEREMA d'Autun ainsi que des entreprises Artelia, Roger Martin, DCI Environnement et PMM.
Un chantier de trois millions d'euros
Avec ce nouvel aménagement, l'objectif de la DREAL est d'«améliorer les conditions de circulation pour les usagers de la LiNo», de «désengoger et sécuriser le giratoire grâce à de nouvelles bretelles d'entrée et de sortie», de «mieux connecter la RM 107a à la LiNo avec un nouveau giratoire nord» et d'«encourager la marche et le vélo grâce à des aménagements pour les modes actifs».
Les travaux, validés en juillet 2022 et réalisés de janvier à mai 2023, ont été financés grâce à des reliquats de budget du chantier de construction de la LiNo complétés par des fonds du contrat de plan État-Région 2015-2022 pour atteindre à trois millions d'euros provenant de l’État (27,5%), la Région (25%), le Département (25%) et la Métropole (22,5%).
Trois nouvelles bretelles, une bretelle existante passant à sens unique
Le nombre de véhicules arrivant de l'est et empruntant le carrefour giratoire de la LiNo pour accéder à Dijon par la bretelle sud devrait être largement réduit, favorisant ainsi le passage des véhicules venant de l'ouest.
Les conducteurs venant de l'est sont incités à emprunter la bretelle nord pour rejoindre le nouveau carrefour giratoire et s'orienter vers Ahuy au nord, vers Dijon au sud via l'ancien petit carrefour giratoire ou encore reprendre la rocade s'ils le souhaitent.
L'accès au carrefour giratoire de la LiNo par la bretelle sud n'est plus possible. Venant du sud, les conducteurs doivent passer sous le pont, rejoindre le nouveau carrefour giratoire et choisir entre Ahuy, la rocade vers l'ouest ou revenir vers Dijon.
Attention aux vélos en empruntant les carrefours giratoires
Les deux petits carrefours giratoires sont désormais dotés de deux voies spécifiques, sur un modèle dit «à l'australienne», l'une, intérieure, pour les véhicules à moteur, l'autre, extérieure, pour les vélos et assimilés.
Le code de la route veut que les véhicules à moteur cèdent le passage aux vélos en entrant ou en sortant du rond-point.
À signaler que les nouvelles pistes cyclables ne sont pas à double-sens. Venant du nord, la voie de droite est réservée aux déplacements dans le sens Ahuy vers Dijon et réciproquement de l'autre côté.
Aux abords du nouveau carrefour giratoire, la voie réservée aux piétons se situe à droite dans le sens Ahuy vers Dijon. Il n'y a pas de voie pour les piétons de l'autre côté, ni de passage piéton pour contourner le carrefour par l'est.
Une préoccupation concernant l'impact environnemental du chantier
«La DREAL s'est attachée à éviter et réduire au maximum les impacts environnementaux sur cette opération», explique Jérôme Vouland, adjoint au chef de service transports-mobilités de la DREAL, «à titre d'illustration, le projet n'engendre aucun impact sur la rivière du Suzon qui passe à proximité de l'aménagement».
«L'opération est également très économe en foncier dans la mesure où on a réalisé un aménagement très compact inscrit dans les entreprises de la LiNo. La déconstruction de l'ancienne bretelle d'entrée permet de désimperméabiliser une partie de l'aménagement préexistant, ce qui contribue à réduire l'impact environnemental global de l'opération», ajoute-t-il.
Durant le chantier, des protections ont été mises en place pour protéger les batraciens du Suzon, selon les préconisations du bureau d'études DCI Environnement.
Le mur anti-bruit a été déplacé par l'entreprise SNCTP.
Le jugement «impartial» du CEREMA
Depuis plus de vingt ans, avec la DIR centre-est et la DREAL, le CEREMA participe aux études concernant la rocade de Dijon. Sur l'opération inaugurée ce jour, le CEREMA a suivi le chantier en réalisant du contrôle de terrassement et de chaussée.
Présidée par Marie-Claude Jarrot (HOR), également maire de Montceau-les-Mines, le CEREMA est le «tiers de confiance» pour «apporter en toute impartialité» un jugement sur la qualité des travaux menés en visant «les solutions les plus économes», comme l'explique Emmanuel Gilles de la Londe, directeur territorial en Bourgogne-Franche-Comté.
Le nouvel aménagement, un «aboutissement», selon François Rebsamen
«C'est une sorte d'aboutissement d'un projet emblématique pour notre métropole», déclare François Rebsamen au moment des discours après la coupure du ruban inaugural.
Selon le président de la collectivité, le territoire compte «le moins de bouchons» parmi les métropoles de l'Hexagone avec, «un maximum, dans une journée, de 22 minutes».
«La route est l'élément majeur de structuration d'un territoire», selon François Sauvadet
«C'est d'abord aux usagers que l'on pense», enchaîne François Sauvadet, «c'est ouvert, ça y est, c'est une bonne nouvelle pour la Côte-d'Or et c'est une belle nouvelle pour ceux qui prennent leur voiture».
«Les alternatives de la voiture existent plus facilement sur le territoire urbain et métropolitain que dans le monde rural parce qu'on a besoin de sa voiture pour circuler, tout simplement», ajoute le président du Département. «La route est l'élément majeur de structuration d'un territoire et d'un espace.»
«Moins six minutes» pour l'usager, signale Michel Neugnot
Pour sa part, Michel Neugnot salue le travail «dans le concret» de la DREAL, conduisant à «des solutions moins coûteuses, moins consommatrices d'espace».
L'élu régional insiste sur le travail prédictif de réduction des temps d'embouteillages en fonction de l'aménagement choisi : «on gagne 6 ou 7 minutes globalement sur la journée».
Le préfet réfute que l'investissement soit lié au «tout-voiture»
«De plus en plus, maintenant, on critique les aménagements routiers», regrette Franck Robine, qui réfute un investissement potentiellement lié au «tout-voiture». «La voiture est indispensable dans le monde rural et beaucoup de ceux qui travaillent dans la métropole vivent [dans le monde rural] et ont besoin de la voiture pour se rendre au travail ou pour d'autres d'activités».
«Le réchauffement climatique nous impose de concilier ce mode indispensable que demeure la voiture avec les effets du réchauffement. Un tiers des émissions [de gaz] à effet de serre viennent des transports, la voiture y a sa part. Il nous faut trouver des solutions», indique le préfet.
Le représentant dans l’État enchaîne en rappelant l'annonce de l'exécutif national concernant «le véhicule électrique en location à moins de 100 euros par mois» pour le second semestre 2024 ou encore le soutien à l'auto-partage, en mentionnant la plateforme régionale Mobigo favorisant le covoiturage et prochainement «modernisée» grâce à un financement du Fonds vert sans oublier de citer les parkings relais métropolitains.
Pour les vélos, «ça va être sécurisé», insiste Dominique Grimpret
«On a un accès plus rapide à la ville d'Ahuy et un accès plus rapide à la métropole également», se félicite le maire. «C'est une qualité de vie : quand vous avez des bouchons, vous avez plus de pollution. Ça permet un accès plus facile aux commerces.»
Alors que tous les intervenants se montrent unanimes à saluer l'instauration de voies cyclables le long de la RM 107a – y compris au niveau des carrefours giratoires – Dominique Grimpret insiste sur ce point : «il y a énormément de vélos partent de Dijon pour aller dans le Val Suzon, beaucoup d'habitants d'Ahuy vont au marché de Dijon, vont travailler à Dijon vélo, là, ça va être sécurisé».
Prochain étape pour le maire d'Ahuy : obtenir un financement métropolitain pour réaliser un futur parking relais à proximité du nouveau carrefour giratoire. Entre le Suzon et les habitations récemment construites, le premier édile estime pouvoir «trouver de l'espace».
Jean-Christophe Tardivon