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30/05/2025 16:26

MUNICIPALES : «Je suis prête à m'engager pour donner envie aux Dijonnais de participer à cette élection», déclare Fadila Khattabi

«Il faut créer les conditions d'un rassemblement pour aller vers un projet avec l'ensemble des partenaires qui auront accepté de travailler avec nous», a indiqué, ce vendredi 30 mai, la nouvelle cheffe de file de Renaissance à Dijon qui, «dépassement» oblige, ne ferme aucune porte, sauf aux «extrêmes».
Pour ses dix ans, le parti Renaissance aimerait s'offrir un supplément d'élus locaux. Fondé par Emmanuel Macron, en 2016, sous l'appellation En marche, afin de viser la présidence de la République, le parti constate toujours des lacunes en termes d'implantation territoriale et s'engage donc dans les élections municipales de mars 2026. Dans ce contexte, Renaissance a annoncé, le 28 mai dernier, avoir désigné Fadila Khattabi comme «pilote» pour «préparer les conditions du rassemblement» dans la capitale des ducs de Bourgogne.

Celle-ci a aussitôt indiqué avoir  «à cœur de rassembler le bloc central et toutes les forces progressistes et républicaines qui souhaiteront s'impliquer à mes côtés au service des Dijonnaises et des Dijonnais». Ce vendredi 30 mai 2025, la nouvelle cheffe de file a répondu aux questions d'Infos Dijon.

La lutte contre l'extrême-droite comme fil rouge


Enseignante d'anglais au CFA La Noue, à Longvic (désormais École des métiers de la Métropole de Dijon), Fadila Khattabi est marquée par l'accession de Jean-Marie Le Pen (FN) au second tour de l'élection présidentielle de 2002. Cette fille d'immigrés ouvriers algériens, née en 1962, à Montbéliard, adhère alors au Parti socialiste.

Élue au conseil régional de Bourgogne en 2004, dans le sillage de François Patriat (alors PS, désormais REN), elle est nommée vice-présidente en 2010. En désaccord avec les cadres locaux du Parti socialiste au moment des élections régionales de 2015, Fadila Khatiba claque la porte, soutient la liste du Modem puis suit la ligne social-libérale défendue par Emmanuel Macron et participe à ses côtés à la campagne de la présidentielle de 2017.

Dans la foulée, elle est élue députée de la troisième circonscription de la Côte-d'Or – territoire qui comprend une partie de l'agglomération dijonnaise dont un secteur de la commune de Dijon – puis devient présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, en 2020.

Réélue aux législatives de 2022, Fadila Khattabi entre dans le gouvernement d'Élisabeth Borne comme ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, un portefeuille élargi ensuite aux Personnes âgées dans le gouvernement de Gabriel Attal. Son suppléant Philippe Frei (REN) siège durant ce temps à l'Assemblée nationale.

Après la dissolution de juin 2024, Fadila Khattabi se représente à la députation, choisissant comme suppléant François Deseille, adjoint au maire de Dijon et président de la fédération départementale du Modem.

En mesure de se maintenir au second tour mais arrivée troisième – derrière Thierry Coudert (UDR), allié au Rassemblement national, et Pierre Pribetich (PS), se présentant dans le cadre de l'accord électoral du Nouveau Front populaire –, elle applique le barrage républicain, permettant l'élection du candidat socialiste à l'Assemblée nationale.

Fadila Khattabi se consacre ensuite à la vie du parti Renaissance, au niveau national et en Côte-d'Or avec notamment une consultation citoyenne en février dernier.

«J'ai eu un coup de cœur pour cette ville»


La rumeur de votre intérêt pour Dijon était donc fondée ?

«Je suis venue après le bac à Dijon et j'ai eu un coup de cœur pour cette ville, je ne suis jamais repartie et pourtant la Franche-Comté m'est chère. J'ai fait mes études ici, mes enfants sont nés ici, j'ai habité Montchapet, Fontaine d'Ouche, mes enfants se sont mariés ici et je vote à Dijon, j'adore cette ville !»

«Je suis prête à m'investir et à m'engager pour donner envie aux Dijonnaises et Dijonnais de participer à cette élection de manière massive.»

«Il y a déjà quelques mois nous avions lancé une consultation citoyenne et j'avais dit que nous comptions participer pleinement aux municipales.»

«J'ai été désignée comme pilote par le parti pour mener à bien les négociations dans le cadre de ces prochaines échéance. La commission d'investiture qui compte 20 membres est présidée par Franck Riester. Je remercie Gabriel Attal et les membres de la commission pour leur confiance.»

«Dans un premier temps, ma mission est de rassembler les forces du bloc central ainsi que toutes les forces progressistes et républicaines. On peut les rassembler autour d'un projet et de valeur qui réponde aux attentes des Dijonnaises et des Dijonnais. J'ai toute la légitimité pour pouvoir discuter avec les partenaires.»

«Notre ADN, c'est le dépassement, il peut se faire avec toutes les forces progressistes, aussi bien à droite qu'à gauche.»

«J'ai échangé avec les partenaires du bloc central»


«Forces progressistes et républicaines», dites-vous, qui cela exclut-il ?

«Les extrêmes, je dis non ! Notamment la droite extrême.»

Lancerez-vous des discussions avec Nathalie Koenders (PS) ?

«Si elle accepte de me rejoindre, on peut discuter.»

«J'ai plutôt échangé avec les partenaires du bloc central depuis quelques mois : le Modem, l'UDI, Horizons. Tout le travail commence.»

Idem avec François-Xavier Dugourd (LR, NE) qui a lancé le Printemps dijonnais ?

«Nous menons des pourparlers avec François-Xavier Dugourd qui nous a effectivement sollicités. C'est plutôt constructif.»

«C'est Nathalie Koenders face à l'équipe qui viendra»


Va-t-on assister à un défi entre ministres d'Emmanuel Macron ?

«François Rebsamen est ministre [de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation], président [de la Métropole de Dijon], il n'est pas candidat, il a remis le siège de maire à Nathalie Koenders. C'est Nathalie Koenders face à l'équipe qui viendra. Il n'y a pas de défi à ce niveau-là.»

«Je ne renie rien de ce qui a été fait par Emmanuel Macron»


Portez-vous le prolongement de la politique d'Emmanuel Macron au niveau municipal ?

«Je ne renie rien de ce qui a été fait par Emmanuel Macron pendant ces années en terme de développement économique, d'aménagement du territoire. Il y a énormément de projets qui ont pu aboutir grâce à l'argent investi. Ou encore le dédoublement des classes, comme aux Grésilles.»

«Pour cette élection, c'est un projet local. Il faut créer les conditions d'un rassemblement pour aller vers un projet avec l'ensemble des partenaires qui auront accepté de travailler avec nous.»

«Je propose un travail horizontal plutôt que que vertical pour qu'il n'y ait pas de désaccord. Ensuite, on discutera de la tête de liste.»

Quels seront les prochains jalons ?

«Il faut déjà poursuivre ces travaux, après on pourra acter la liste, avec une charte, et désigner la tête de liste dès qu'on est prêt.»

Jean-Christophe Tardivon

Fadila Khattabi est nommée cheffe de file de Renaissance pour préparer les élections municipales à Dijon



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