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02/03/2023 02:01

MUSIQUE : Des Victoires, du cancan et une contestation de la réforme des retraites

Les Victoires de la musique classique 2023 ont connu leur lot de surprises, ce mercredi 1er mars, à l'Opéra de Dijon. «64 ans, lorsqu'on a commencé l'instrument à 6 ans, ce n'est pas tenable», a déclaré sur scène une artiste du SNAM-CGT.
La trentième cérémonie des Victoires de la musique classique s'est déroulée, ce mercredi 1er mars 2023, dans l'auditorium de l'Opéra de Dijon, «une des plus belles salle d’Europe», selon Marc Voinchet, président des Victoires de la musique classique et directeur de France Musique.

Le public a pu assister à des prestations de haute volée et suivre l'organisation d'une émission de télévisée réalisée en direct, la cérémonie étant diffusée sur France Musique et France 3.

Des surprises musicales


Dans la salle, copieusement remplie, le maire de Dijon François Rebsamen (PS, FP) assistait à l'événement présenté par Stéphane Bern après avoir accueilli l'animateur dans l'après-midi pour lui faire découvrir la cité des ducs de Bourgogne et, tout particulièrement, l'église Saint-Philibert qui candidatera auprès de la Mission Patrimoine en 2024.


L'animateur avait promis des «surprises musicales» qui ont été au rendez-vous, les trente ans apportant un véritable vent de fraîcheur sur la musique classique.

La cérémonie avait été calibrée pour satisfaire à la fois les mélomanes et les néophytes. L'Orchestre Dijon Bourgogne, dirigé par Débora Waldman, et le chœur de l'Opéra de Dijon ont accompagné les nommés tout au long de la soirée. Parallèlement, les jeunes danseurs de la Maîtrise populaire de l'Opéra comique ont proprement bluffé le public.

Le couac de l'inversion d'enveloppe


Certes, il y a eu quelques couacs, comme une inversion d'enveloppe conduisant à dévoilant précocement le nom d'un lauréat ou encore l'irruption d'un spectateur voulant porter un message, en l’occurrence sur «le handicap, l'autisme et la musique». L'homme a été calmement escorté hors de la scène par la sécurité.

Des moments qui ont sans douté été plus sensibles à l'antenne que dans la salle, Stéphane Bern gérant avec brio les aléas du direct pour enchaîner. Clément Rochefort intervenait également depuis les coulisses, malheureusement sans que les images ne soient relayées dans la salle.

De la contestation de la réforme des retraites au french cancan


En revanche, tout comme lors des Victoires de la musique du 10 février dernier, un temps de contestation de la réforme du système de retraite a été proprement organisé en donnant la parole à une représente du SNAM-CGT (l'Union nationale des syndicats d'artistes musiciens), très applaudie à l'issue de son propos (lire ci-dessous).

La cérémonie s'est terminée par le «Galop infernal», tiré d'«Orphée aux enfers», l'opéra-bouffe de Jacques Offenbach, avec tous les artistes sur scène et Stéphane Bern dansant, en smoking et souliers à semelles rouges, un french cancan.

Sur France 3, la soirée s'est prolongée par un documentaire rétrospectif de trente années de Victoires de la musique classique. Les émissions sont à retrouver en rediffusion sur le site de France Télévisions.

Jean-Christophe Tardivon

Message du SNAM-CGT

Après la crise sanitaire, notre crainte était de ne pas retrouver notre public à la hauteur du temps d'avant et pourtant vous avez su revenir aux concerts, aux spectacle.

Alors même que certaines de nos structures commençaient à peine à s'en remettre, la crise énergétique a aggravé la fragilité liée à la non réévaluation des budgets de nos orchestres permanents ainsi que de nos maisons d'opéra.

Nous voilà, à nouveau, plongés dans le doute et l'angoisse avec les nombreuses annulations de concerts et de spectacles dans toute la France et, dans le meilleur des cas, des collectivités qui tentent de maintenir leur dotation.

De nombreux postes sont vacants et non remplacés et lorsque ce n'est pas le cas, les concours de recrutement peinent à être organisés. Ces vacances de postes servent de plus en plus à combler les déficits annoncés, devenant ainsi une variable d'ajustement mettant en péril notre mission de service public.

Notre métier est, certes, une passion mais il n'en est pas moins exigeant et nous avons l'obligation, le devoir d'être toujours au plus haut niveau pour vous proposer des concerts de qualité au plus près de chacun.

Or, comme pour d'autres métiers, nos salaires sont loin de refléter cela et d'en dire compte, ne suivant pas le coût de la vie et rendant les fins de mois de plus en plus difficiles.

Alors que nous pratiquons la musique de manière très intensive depuis l'enfance, il arrive à beaucoup d'entre nous que nos corps ne répondent plus. On est usé avec cet entraînement quotidien, ces horaires décalés, cette fatigue accumulée, ce stress permanent.

Et qu'on le veuille ou non, on ne peut plus atteindre l'excellence que vous attendez de nous. Les fins de carrière sont difficiles et l'expérience acquise ne nous est plus d'aucun secours.

64 ans, lorsqu'on a commencé l'instrument à 6 ans, avec tout le travail et les sacrifices que cela implique, ce n'est pas tenable et c'est pour cela que nous manifestons avec temps d'autres.

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