O-I-V : Organisation Internationale de la Vigne et du vin. Un acronyme auquel il faudra peut-être s'habituer à Dijon puisque l’État soutient la candidature de la capitale de Bourgogne-Franche-Comté pour établir le nouveau siège de l'organisme.

Ce vendredi 10 septembre 2021, l'Icaunais Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, s'est rendu à Dijon pour appuyer cette candidature.

Effectivement, François Rebsamen (PS), maire de Dijon, et Sladana Zivokic (PS), adjointe déléguée à l'Europe, aux relations internationales, au tourisme et aux congrès, accueillaient ce jour une délégation des représentants des 48 états membres de l'OIV venus étudier sur place le dossier dijonnais et, notamment, visiter l'hôtel d'Esterno.

L'OIV entend relever le défi du changement climatique

L'OIV est à un «carrefour» de son histoire, selon son directeur général. En 2024, l'OIV célébrera son centenaire. L'organisation cherche un nouveau siège pour continuer de se développer et d'aborder le «défi» du changement climatique, de préférence près d'un centre universitaire menant des recherches en rapport avec la filière vitivinicole afin.

Le 12 juillet dernier, la France a sélectionné le dossier de Dijon et a écarté ceux de Bordeaux et de Reims. Reste à l'Organisation Internationale de la Vigne et du vin de valider la proposition.

Des organisations internationales en régions

Le secrétaire d'État signale la volonté «très forte» du président de la République d'améliorer les conditions de travail des organisations internationales présentes en France et d'en accueillir de nouvelles.

«C'est à travers le multilatéralisme, à travers des organisation internationales que l'on peut ensemble relever des défis», prône Jean-Baptiste Lemoyne. Ainsi, l'Organisation Météorologique Mondiale s'installera à Brest, l'académie de l'OMS s'implantera à Lyon.

«Sous le charme de l'hôtel d'Esterno»

À l'issue de la visite, le membre du gouvernement se veut optimiste et envisage que «la plupart des délégués sont tombés sous le charme de l'hôtel d'Esterno et sous le charme de Dijon». «Ici, il y a un très bel outil pour que l'organisation qui va fête son centenaire en 2024 puisse se projeter sur plusieurs décennies», ajoute-t-il.

Jean-Baptiste Lemoyne insiste sur «la qualité de la proposition» : «Dijon coche toutes les cases». «Pour Dijon, en termes de marketing territorial, c'est hyper-important, être la capitale mondiale du vin grâce à l'OIV, c'est un effet de levier qui va au-delà des personnels qui arrive car cela va être le lieu de ralliement pour de nombreux événements, colloques, conférences», développe le secrétaire d'État.

Huit millions d'euros de travaux

Véritable gouffre énergétique, le bâtiment du XVIIème siècle situé rue Monge requière d'importants travaux de rénovation thermique. Des bureaux seraient installés pour accueillir une quinzaine de personnels de l'OIV ; des salles de réception et de réunion seraient aménagées ainsi qu'une salle pour les interprètes des multiples langues parlées à l'OIV.

Le coût des travaux est estimé à 8 millions d'euros, cofinancés par la Ville de Dijon et le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

À noter que le jardin de l'hôtel particulier ne serait alors plus ouvert au public mais François Rebsamen assure que «cela restera bien un jardin».

«La grande maison internationale de la vigne et du vin»

Favorable à la candidature dijonnaise, le président de l'OIV Luigi Moio salue «la beauté» de l'hôtel Bouchu de Lessart - devenu hôtel d'Esterno au XIXème siècle - qui pourrait devenir «la grande maison internationale de la vigne et du vin». Spécialiste des arômes du vin, Luigi Moio a un attachement particulier à Dijon puisqu'il a effectué là une partie de ses études doctorales.

Le vote définitif aura lieu le 25 octobre prochain lors d'une assemblée de l'OIV. L'unanimité est requise. Une poignée d'états – dont la Russie, en litige avec la France sur l'utilisation de l'appellation «champagne» – ne sont pas convaincus par la pertinence d'un tel déménagement. D'ici là, selon Jean-Baptiste Lemoyne, le «travail de conviction» continue.