Le parking Trémouille-Marché est menacé de fermeture au 1er octobre prochain si le propriétaire et le locataire ne trouvent pas d'accord. Les deux parties prenantes sont respectivement le conseil départemental de la Côte-d'Or et la Métropole de Dijon en vertu d'une convention datant de 1991.

Un avenant a repoussé la fin de la convention au 30 septembre 2021. Depuis le début de l'année 2020, les services du Département et de la Métropole échangent bon gré mal gré autour de la solution à trouver avant le couperet du 1er octobre prochain.

Les discussions entre collectivités prennent un caractère public

Le 10 août dernier, François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, a communiqué publiquement sur le sujet en reprochant des «contrevérités» à François Rebsamen (PS), président de la Métropole de Dijon (lire le communiqué). Une première proposition faite par la Métropole était également écartée.

Ce vendredi 20 août 2021, François Rebsamen a organisé une conférence de presse pour, à son tour, communiquer publiquement sur le sujet en faisant deux nouvelles propositions pour l'avenir du parking Trémouille. La réunion s'est déroulée en présence de Thierry Falconnet (PS), vice-président de Dijon Métropole en charge du renouvellement urbain, des mobilités et des transports, ainsi que de Dominique Martin-Gendre (PS), adjointe au maire de Dijon en charge de la propreté, des travaux, des équipements urbains et des mobilités.

Une situation datant de 1979

Le parking Trémouille a été réalisé en 1979 simultanément à la construction du siège du conseil régional de Bourgogne. Une convention a été établie en 1991 en accompagnant la réalisation de trois niveaux de parking pour un coût d'1,9 million d'euros.

Aujourd'hui, le parking compte donc cinq niveaux. Deux niveaux de 233 places sont privés et leurs places sont mises à disposition de la préfecture de la Côte-d'Or, du Département et de la Région. Trois niveaux de 450 places sont publics, délégués à la Métropole qui a la compétence en la matière et gérés par Divia Park.

Divia Park recense 400 abonnés dont 140 salariés du conseil départemental et de la préfecture. Annuellement, 90.000 clients horaires fréquentent ce parking avec une forte affluence les jours de marché aux Halles centrales.

Les parkings, compétence de la Métropole

Chaque année, la Métropole verse 400.000 euros au Département, une somme comprenant le loyer et la taxe foncière afférente. Les frais d'exploitation s'élèvent à 380.000 euros et sont globalement compensés par les recettes ainsi que l'indique François Rebsamen qui nie le principe d'une concession faite à la collectivité qu'il préside : «il n'y pas d'équilibre de la concession à assurer ; ce n'est pas une concession, [le Département] n'est pas autorité délégante de la concession».

Du point de vue de Dijon Métropole, «il s'agit du rendement locatif de son propre investissement, il cherche à maximiser ce qu'il peut obtenir de la Métropole». François Rebsamen souligne alors que «la Ville et la Métropole ont versé en loyer plus de 10 millions d'euros» au propriétaire du parking. Pour lui, «400.000 euros, cela représente une double peine pour les Dijonnais» qui «paient des impôts et paient aussi la location» quand «des gens d'autres communes ne paient que la location».

Les propositions de la Métropole au Département

«On ne peut pas continuer», avance le président de Dijon Métropole qui fait deux propositions au Département en invitant François Sauvadet à le rencontrer pour en discuter et ainsi trouver «une solution dans l'intérêt des habitants, (…) dans l'intérêt du commerce de la Métropole et de la Côte-d'Or».

La première proposition concerne le rachat de l'ensemble du parking au Département par la Métropole. François Rebsamen met dans la balance «un bail très long» accordé au Département pour la jouissance d'un étage gratuitement. Dans ce cadre, la Métropole prendrait à sa charge la totalité des travaux à réaliser, estimés à 3 millions d'euros.

La seconde proposition comprend la poursuite du versement sur vingt ans d'un loyer au Département mais revu à la baisse pour la Métropole, «une proposition gagnant-gagnant» selon François Rebsamen qui évoque «un effort à hauteur de 50/50». Le président de la Métropole balaie la précédente proposition d'un loyer de 21.000 euros faite au Département en juillet 2020, un montant jugé «fantaisiste» par François Sauvadet. «On n'en est plus là», tempère François Rebsamen.

Dans les deux cas, l'évaluation par les services des Domaines serait «nécessaire».

«Impossible» de construire de nouveaux parkings au centre de Dijon

«On ne construit plus de parking dans l'hyper-centre parce que c'est strictement impossible», rebondit François Rebsamen à propos des enjeux de mobilités et de circulation automobile à Dijon. Entre les recherches archéologiques et la gestion des réseaux, la réalisation d'un ouvrage souterrain prendrait «dix ans».

Alors que la fermeture du parking Trémouille-Marché pourrait provoquer un engorgement des quartiers République et préfecture, François Rebsamen tient à rappeler que la métropole de Dijon figure parmi celles comptant le moins d'embouteillages : «douze minutes par jour».