
«À Bordeaux, ils avaient nommé leur candidature ''L’Évidence''. J’ai trouvé ça légèrement suffisant… mais manifestement insuffisant pour gagner !», a déclaré avec humour François Rebsamen, ce vendredi 28 mars, lors de la cérémonie de remise de prix au siège de l'OIV, à Dijon.

Ce vendredi 28 mars 2025, la Ville de Dijon a reçu le Prix national de la Préservation du patrimoine viticole 2024, décerné par l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV). Cette distinction met à l’honneur la réhabilitation exemplaire de l’Hôtel Bouchu dit d’Esterno, qui accueille depuis octobre 2024 le siège de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Par ailleurs, la Vigne École de Marsannay-la-Côte a reçu le Coup de Cœur du Jury, récompensant une initiative éducative de transmission des savoirs viticoles aux jeunes générations.
Un projet emblématique pour Dijon et l’OIV
La cérémonie s’est tenue dans les locaux prestigieux de l’OIV en présence de nombreuses personnalités, dont François Rebsamen, président de Dijon Métropole et ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, Nathalie Koenders, maire de Dijon, et John Barker, directeur général de l’OIV.
Ce dernier a insisté sur l’importance de cette réhabilitation pour l’organisation : « Ce prix marque l’histoire, le rôle et l’importance du patrimoine culturel du vin. L’Hôtel Bouchu est désormais le siège de l’OIV, mais aussi le symbole de ce patrimoine. Sa nature diplomatique et extraterritoriale fait de ce lieu un bien universel pour la communauté mondiale de la vigne et du vin. »
Il a également rappelé que c’était la première fois, depuis sa création en 1924, que l’OIV bénéficiait d’un siège permanent, après avoir changé d’adresse à six reprises.
Une victoire qui rend fier !
François Rebsamen a souligné la portée de cette distinction pour la Ville de Dijon : « L’installation de l’OIV ici est une triple victoire : pour l’organisation elle-même, qui trouve un siège à la hauteur de son prestige ; pour l’État, qui œuvre à la décentralisation ; et pour Dijon, qui s’ouvre davantage à l’international tout en renouant avec son histoire. »
Non sans humour, il a également rappelé la ténacité de Dijon face à la concurrence des autres grandes régions viticoles françaises, évoquant notamment Bordeaux : « À Bordeaux, ils avaient nommé leur candidature « L’Évidence ». J’ai trouvé ça légèrement suffisant… mais manifestement insuffisant pour gagner ! »
De son côté, Nathalie Koenders a insisté sur la dimension patrimoniale du projet : « Cette rénovation illustre parfaitement la manière dont Dijon donne un avenir à son histoire et à son patrimoine. La Chambre régionale des comptes, qui a récemment audité la ville, a d’ailleurs salué un projet gagnant-gagnant pour l’OIV, pour la ville et pour ses habitants. »
Un Coup de Cœur pour la transmission des savoirs viticoles
Outre Dijon, le Coup de Cœur du Jury a été attribué à la Vigne École de Marsannay-la-Côte, une parcelle de 2 000 m² plantée en aligoté et conduite en agriculture biologique. Ce projet pédagogique permet aux enfants de découvrir le cycle de la vigne et les pratiques viticoles durables.
Un second Coup de Cœur a été attribué à la Communauté de Communes des Albères, de la Côte Vermeille et de l’Illiberis pour la rénovation du Mas Reig, une cérémonie qui se tiendra le 16 mai 2025 à Banyuls-sur-Mer.
Vers une évolution du Prix en 2025
Face à la diversité croissante des candidatures, le Prix National de la Préservation du Patrimoine Viticole évoluera en 2025 avec la création de trois catégories distinctes, permettant de mieux valoriser les différentes collectivités engagées dans la sauvegarde du patrimoine viticole.
Avec cette distinction, Dijon affirme plus que jamais son rôle central dans la préservation et la valorisation du patrimoine viticole mondial, confirmant son engagement à faire rayonner son héritage historique et culturel bien au-delà de la Bourgogne.
Manon Bollery




















