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29/04/2025 16:22

POLITIQUE : Bruno Retailleau appelle les adhérents des Républicains à se faire «les militants de la France»

Expliquant être entré au gouvernement pour «faire barrage à la gauche mélenchonisée», Bruno Retailleau a défendu, ce lundi 28 avril, à Longvic, sa démarche au ministère de l'Intérieur et ses propositions pour le parti dont il vise la présidence.
Dans le cadre de la campagne pour la présidence des Républicains l'opposant à Laurent Wauquiez (lire notre article), Bruno Retailleau a fait étape dans l'agglomération dijonnaise, ce lundi 28 avril 2025, à Longvic.

Lors de cette réunion publique organisée par les coréférentes Valérie Grandet et Catherine Renosi, celui qui est également ministre de l'Intérieur du gouvernement de François Bayrou a assumé les «polémiques» nées de ses prises de position sur la sécurité et la lutte contre l'islamise.

Le candidat a proposé ensuite des «ruptures» en matière de dépense publique, d'éducation et d'immigration comme autant de pistes pour un futur projet de société à bâtir par les Républicains en vue de la prochaine présidentielle.

Bruno Retailleau échange avec des salariés de Tetra Pak


Deux rassemblements distincts avaient pris place à l'entrée du parking de l'espace Jean Bouhey où, en amont, des CRS étaient positionnés pour sécuriser l'accès.

D'un côté, une trentaine de salariés de Tetra Pak, qui avaient déclaré leur manifestation, ont tenu à alerter le ministre de l'Intérieur sur la situation du site de Longvic, menacé de fermeture.

Selon nos informations, Bruno Retailleau s'est arrêté à son arrivée pour échanger brièvement avec les représentants syndicaux avant d'entrer dans l'Espace Jean Bouhey.

D'un autre côté, une trentaine de personnes se sont regroupées en mode «casserolade» pour faire entendre leur contestation de la politique du gouvernement de François Bayrou dont, en particulier, la construction d'un centre de rétention administrative (CRA) à Longvic.

Avant l'arrivée du ministre, le groupe a été éloigné de l'entrée par les CRS. L'union syndicale Solidaires 21 considère que «la police a violenté, matraqué et gazé les manifestants» et apporte «[son] plein soutien aux nombreuses et nombreux blessés».

70 personnes en 2022, 400 en 2025


À l'intérieur, l'Espace Jean Bouhey a été rapidement rempli. Le 5 novembre 2022, déjà dans le cadre d'une campagne interne aux Républicains, Bruno Retailleau avait réuni 70 personnes, à Talant (lire notre article).

Ce lundi, à Longvic, les organisatrices revendiquent plus de 400 personnes. C'est dire la dimension prise par le prétendant à la présidence du parti héritier du gaullisme et l'engouement des militants (lire notre article).

Certes, il s'agissait cette fois d'un meeting interdépartemental visant à rassembler des participants venant notamment de la Côte-d'Or, du Jura et de la Saône-et-Loire.

Étaient étaient notamment Anne-Catherine Loisier (divers centre), sénatrice de la Côte-d'Or, Dominique Bégin-Claudet, maire de Daix, Patrick Chapuis, maire de Fontaine-lès-Dijon, Jean-François Dodet, maire de Saint-Apollinaire, Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole, Christophe Monot, maire de Marsannay-le-Bois, Francis Perderiset, maire de Saulx-le-Duc, Pascal Rocher, maire de Fixin, Denis Thomas, maire de Meursault, Pierre Bolze, adjoint au maire de Beaune, Anne-Sophie Boisson, adjointe au maire d'Aiserey, Bruno David, Céline Renaud, conseiller municipal d'opposition à Dijon, Emmanuel Bichot, conseiller municipal pour Dijon et président d'Agir pour Dijon, Anne Perrin-Louvrier, conseillère municipale de Fontaine-lès-Dijon, Philippe Neyraud, conseiller municipal d'opposition de Chenôve, Viviane Vuillermot, conseillère municipale de Neuilly-Crimolois, Marie-Jeanne Philippe, conseillère municipal de Granges, Bernard Depierre, député honoraire de la Côte-d'Or, Charles Guené, ex-sénateur de la Haute-Marne, Hervé Moreau, ancien capitaine de gendarmerie, Charles Bourgadel, responsable des Jeunes Républicains de la Côte-d'Or.

Certains, comme Laurent Bourguignat, conseiller municipal d'opposition à Dijon et délégué de la deuxième circonscription, ont assuré venir en toute neutralité par rapport aux deux candidats. Tout comme, évidemment, Axel Sibert, référent de Laurent Wauquiez en Côte-d'Or.

En 2022, le candidat avait livré un discours solidement charpenté mais quelque peu austère et professoral. Ce lundi, le propos a été émaillé de punch lines, de traits d'humour et même d'autodérision, signes que l'armure de Bruno Retailleau se fendille.

«Longvic continue de faire battre le cœur industriel de la Bourgogne», lance Valérie Grandet


Conseillère municipale d'opposition à Longvic, Valérie Grandet ouvre les discours en présentant la commune comme «une petite France en miniature, riche d'histoire», mais marquée par «la blessure» de la fermeture de la base aérienne 102 en 2014, nonobstant l'ouverture de l'école de gendarmerie.

Même si «Longvic continue de faire battre le cœur industriel de la Bourgogne», avec la zone d'activités Oscara, l'élue locale relaie l'alerte concernant 200 emplois directs menacés par la potentielle fermeture du site de Tetra Pak : «je veux saluer et soutenir les salariés et leurs familles».

La référente salue également les personnes présentes qui «croient que tout est encore possible pour la France et qui ont décidé de faire renaître notre parti avec [Bruno Retailleau] pour une droite forte, fière et sincère».

«Nous partageons la même conviction : agir plutôt que discourir, construire plutôt que renoncer, être fidèle à nos valeurs, agir avec humanisme, sans sectarisme, sans jamais céder aux modes et aux alliances contre-nature», résume-t-elle.

«Le gaullisme, c'était une exigence de viser les sommets en tant qu'être humain», estime Catherine Renosi


Adjointe au maire de Talant, Catherine Renosi indique avoir rejoint Les Républicains en 2022 : «autour de moi, la plupart du temps, c'était un mélange d'incompréhension et d'interrogation».

«Je veux vous remercier (…) de dire que l'assassinat d'une jeune fille par un élève de sa classe n'est pas un fait divers mais le fait d'une société qui se délite et a perdu ses repères», déclare la Talantaise en insistant sur la dimension performative de la parole politique.

«L'état de droit ne peut pas servir de prétexte à refuser de protéger les Français, l'islamisme est un danger qui utilise nos failles pour nous combattre, l'école en France doit rester un lieu sanctuarisé à l'abri des idéologies, (…) les Français ne vivent pas mieux parce qu'ils travaillent moins», exemplifie-t-elle notamment à propos des prises de position de Bruno Retailleau.

«Le gaullisme, dont cette famille politique se réclame, c'était non seulement une certaine idée la France mais, surtout, une exigence de viser les sommets en tant qu'être humain, en tant que responsable politique et en tant que Français», conclut-elle.

«La droite républicaine reprend des couleurs», s'enthousiasme Guillaume Ruet


Secrétaire départemental des Républicains en Côte-d'Or, Guillaume Ruet excuse l'absence du président de la fédération François-Xavier Dugourd – «en déplacement à l'étranger, prévu de longue date» – et salue «le beau et dur combat» de Valérie Grandet qui porte les couleurs du parti en vue de conquérir la mairie de Longvic, en 2026.

«Ça fait trop longtemps que nos réunions n'avaient pas vibré avec une telle intensité», constate le gaulliste en balayant la salle du regard alors que les participants manipulent timidement de petits drapeaux tricolores et que deux jeunes en agitent de plus grands en fond de salle. «En Côte-d'Or, comme dans le reste de la France, on ressent comme un sursaut !»

Et d'annoncer que la fédération départementale compte désormais 645 adhérents. Désormais, au niveau national, à l'issue de la première phase de campagne interne, le parti revendique plus de 122.000 adhérents soit un triplement en quelques mois.

«La droite républicaine reprend des couleurs», s'enthousiasme Guillaume Ruet, «la première étape va être de remettre notre parti en ordre de marche».

«Quand la droite est au pouvoir, ça fait une différence»


«Contrairement aux anarchistes et à l'extrême gauche, on est un parti démocratique dans lequel ce sont les militants qui choisissent ses représentants, tant au niveau local qu'au niveau national. Vous pensez qu'il y a les élections internes chez [Jean-Luc] Mélenchon ? Jamais ! Et en plus, ils osent nous donner des leçons de démocraties. Pour ces élections, nous avons le choix entre deux bons candidats et ce sera aux militants de choisir», développe le secrétaire départemental en restant neutre.

«Notre pays est dans un tel état de déliquescence que la droite à un devoir de gagner en 2027. Cette victoire ne passera que par le rassemblement de la droite. On voit, depuis septembre dernier, que quand la droite est au pouvoir, ça fait une différence», considère celui qui est également maire de Chevigny-Saint-Sauveur, remerciant Bruno Retailleau pour son action en tant que ministre de l'Intérieur.

Bruno Retailleau soutient Valérie Grandet


«J'ai tombé la veste mais je ne l'ai pas retournée», glisse tout sourire Bruno Retailleau en gagnant l'estrade à son tour dans une salle chauffée par le soleil de printemps.

«Je veux saluer Valérie [Grandet], la combattante», lance-t-il. «En réalité, je suis venu ici, à Longvic, pour une raison : faire la campagne municipale de Valérie [Grandet]», précise-t-il en saluant la «bienveillance» et le «sens de l'engagement» de la Longvicienne, ce qui déclenche une salve d'applaudissements.

Par la suite, très régulièrement, les participants réagiront avec ferveur aux propos de l'orateur.

Une entrée au gouvernement pour «faire barrage à la gauche mélenchonisée»


Brandissant «l'espoir de la victoire» pour Les Républicains en 2027, Bruno Retailleau défend «une droite dans l'action» alors que, «aujourd'hui, l'actualité politique française ne s'écrit pas sans nous.»

«Le général de Gaulle avait dit un jour que l'histoire, c'est la rencontre d'un événement et d'une volonté. Cet événement, c'est cette inexplicable dissolution. La volonté, c'est la volonté de notre famille politique d'entrer au gouvernement», analyse le ministre de l'Intérieur des gouvernements de Michel Barnier et de François Bayrou. «Quel choix aurait eu le président de la République ? Simplement de confier les clés du gouvernement de la France à la gauche mélenchonisée, la gauche la plus archaïque, la plus sectaire. Quand on est de droite, on a un réflexe, en général, c'est de faire barrage à la gauche.»

«Ce choix a été justifié, ratifié, par des sondages, par des votes», ajoute-t-il en référence à des élections législatives partielles ayant vu la victoire d'un député LR. «Nos concitoyens ont été heureux de voir une droite s'engager dans l'action !»

Autant dire que la campagne de Bruno Retailleau s'inscrit également dans cette logique de faire valider de façon plus formelle qu'un sondage la participation des Républicains à un gouvernement transpartisan.

Immigration, voile islamique, Algérie... le best of des polémiques


«Agir vite, parler vrai» est le mot d'ordre de l'actuel ministre de l'Intérieur qui raille les «impossiministres» ou ministres de l'impossibilité. «C'est ma liberté : dire les choses telles que je les vois. (…) Même au gouvernement, jamais je n'y renoncerai.»

«La crise de la démocratie, c'est aussi une crise de la parole publique parce que la parole publique n'est plus un acte politique», analyse Bruno Retailleau qui renvoie à son slogan de deuxième partie de campagne, «La droite fière et sincère».

«Parler vrai, (…) à chaque fois, ça m'a permis de passer au-dessus du petit monde parisien pour m'adresser aux Français», poursuit l'orateur en faisant référence à ses propos sur l'immigration, le voile islamique, l'état de droit ou encore l'Algérie. «J'ai suscité des controverses, j'ai déclenché des polémiques. Eh bien, tant mieux !»

En s'apprêtant à établir le best of des polémiques, c'est à dire les échos aux fondamentaux de son action au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau joue sur du velours au regard de l'engagement des participants à la réunion publique mais il prend également le risque de se restreindre aux aspects sécuritaires quand la campagne pour la présidence d'un parti historique de la vie politique française appelle à embrasser tous les sujets de société.

«On n'a plus de capacité d'accueil», estime-t-il en matière d'immigration. «Est-ce qu'on veut que ceux qui décident de ceux qui viennent chez nous, ce soient les mafieux, les trafiquants, les esclavagistes des temps modernes ? Ou est-ce qu'on veut que ce soit nous qui possédions ce pouvoir dire qui est en mesure d'être accueilli ou pas accueilli chez nous ?»

«On souhaite interdire le voile dans les compétitions sportives fédérales parce que le sport est un cadre commun», martèle-t-il en renvoyant aux valeurs de l'olympisme. «L'article 50 de la charte des Jeux olympiques proscrit le port de tout signe ostentatoire. (…) Le sport, c'est l'occasion de partager de belles valeurs humaines et de les faire partager à notre jeunesse.»

«Le voile ne sera jamais la marque de la liberté mais plutôt le marqueur, au contraire, de la soumission, d'une infériorisation de la femme par rapport à l'homme», scande Bruno Retailleau, déclenchant de nombreux applaudissements. «On a déclenché une polémique, les Français étaient derrière nous parce que les Français tiennent aux grandes victoires républicaines.»

«On est Français parce qu'on aime la France», lance l'orateur, «c'est ma conception de la France».

«L'état de droit ne peut pas être le prétexte de ne pas changer la loi quand la loi ne protège pas les Français», ajoute-t-il, «si le texte actuel dans les centres de rétention administrative ne convient pas, il faut changer la loi». «L'état de droit n'est pas quelque chose d'intangible. (…) Le peuple français nous demande cette protection au moment où la société est ensauvagée.»

«Je n'ai aucune obsession sur l'Algérie», enchaîne Bruno Retailleau, «je ne confonds pas le régime algérien et le peuple algérien». «Mon obsession, c'est la sécurité des Français. (…) Mon père a fait la guerre d'Algérie, je sais que cette histoire entre les nations a été douloureuse. (…) Je ne reconnais à aucun pays à un droit de tirage pour offenser la France.»

Là encore, les applaudissement sont particulièrement appuyés, signe de la sensibilité des participants à ces sujets.

Bruno Retailleau demande la libération de Boualem Sansal


Alors que le soutien à l'écrivain franco-algérien et francophone Boualem Sansal divise les partis politiques français, Bruno Retailleau dénonce «un procès expéditif en 20 minutes» à l'encontre de celui qui, à un âge avancé et touché par un cancer, est désormais emprisonné dans les geôles du régime algérien, condamné pour «intelligence avec des parties étrangères».

«Boualem a appris notre langue [en Algérie]», relève l'orateur, «il savait que la France est cette patrie littéraire». «De tous les pays européens, nous sommes le pays qui a reçu le plus de prix Nobel de littérature.»

«La France se donne à qui l'aime», poursuit-il, «son dernier livre ''Le français, parlons-en'' est un hymne à notre langue». «Je redemande aux autorités algériennes de le libérer parce qu'on le lui doit bien.»

S'appuyer sur l'opinion publique


Bruno Retailleau rappelle qu'en entant au ministère de l'Intérieur dans un contexte où aucune majorité ne se dégage à l'Assemblée nationale, il s'est dit «il faut que j'ai une majorité de Français avec moi, il faut que je m'appuie sur l'opinion publique».

Appelé «il y a quelques années» à cette même fonction,»j'ai refusé parce que je considérais que c'était un débauchage individuel», glisse-t-il.

Bien que convoquant la mémoire de Charles de Gaulle, le locataire de Beauvau se réfère notamment aux sondages concernant les sujets évoqués précédemment : «plus de la majorité des gens qui votent souscrivent à ces propositions». Pourtant, la référence aux sondages était quelque chose d'étranger au premier des gaullistes.

«On ne peut plus réparer la République avec des rustines et des chèques en bois»


«Il faut se rassembler nous mais il faudra rassembler plus large», poursuit Bruno Retailleau dans une logique d'élargir le propos à partir de son action ministérielle jusqu'au rassemblement des Français en passant par celui des Républicains.

«On le peut sur des évidences qui sont autant de ruptures», considère -t-il car «on ne peut plus réparer la République avec des rustines et des chèques en bois».

Cette fois, le candidat s'aventure un tant soit peu en dehors de sa zone de confort pour faire des propositions concernant la dépense publique et l'éducation nationale avant d'y revenir rapidement pour évoquer le droit constitutionnel.

«Notre avenir est dépendant des marchés financiers»


Pour rompre avec «les vieilles lunes socialistes», Bruno Retailleau dénonce «deux mensonges» portant sur le lien potentiel entre dépense publique et développement économique – la France ayant «la dépense publique la plus faramineuse du monde développé», «s'il y avait ce lien, on serait à l'avant-garde du bonheur universel» – ainsi que sur le fait d'articuler «travailler moins» pour «vivre mieux» – «on l'a fait en augmentant la dette, on a essayé de faire du pouvoir d'achat à crédit, on a appauvri la France».

«Dans deux ans, la totalité de l'impôt sur le revenu paiera tout juste la totalité des intérêts de la dette», alerte Bruno Retailleau, «cette dette n'est pas française, elle est majoritairement détenue par des mains étrangères».

«Notre avenir est dépendant des marchés financiers», relève l'orateur qui cite cette fois à Napoléon Bonaparte : «la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit».

«Nous devons être le parti qui porte la revalorisation du travail»


Constatant un «appauvrissement des Français» au regard de l'environnement économique européen, Bruno Retailleau estime que «le travail paie de moins en moins». D'où la première «rupture» : «il faut bosser !»

«Le problème français c'est qu'on a peu de gens en âge de travailler qui travaillent», analyse-t-il, «comme on a une énorme charge publique, c'est quelqu'un qui travaillent qui supportent tout». «Le travail doit plus payer que l'assistanat.»

Sans surprise, la «rupture» en question suscite un tonnerre d'applaudissements.

Le candidat renvoie cette fois à l'ancien Premier ministre François Fillon et à la proposition de prestation sociale unique plafonnée à 70% du SMIC. Car même si «il y a des gens qu'il faut aider», «il est hors de question d'encourager un assistanat qui mine la société française» puisque «toute la charge publique repose sur le travail».

«Il faudra baisser les charges sociales salariales en baissant le train de vie de l’État», avance l'orateur qui songe à «supprimer» des agences de l’État. Autre pistes d'économies suggérées : réduction le nombre de fonctionnaires travaillant à temps partiel, réduction des «chèques» de l’État comme celui du Bonus réparation, désengagement d'éléments d'aménagement du territoire comme le soutien à la réalisation de pistes cyclables.

«Nous devons être le parti qui porte la revalorisation du travail», revendique le candidat qui assure que la baisse de cotisations salariales induite par ces économies permettrait de «donner au moins un treizième mois» aux salariés.

Bruno Retailleau propose de «créer des écoles publiques, gratuites, autonomes»


Dans le champ scolaire, Bruno Retailleau souhaite rompre avec «les veilles folies pédagogistes des années soixante-huitardes et les délires wokistes» car «l'école est un sanctuaire». «Doivent rester à la porte de l'école toutes les associations militantes.»

«De l'échec de l'école résultent tous les autres» dont «la société qui s'abandonne au laxisme», analyse-t-il. «Il y a une responsabilité familiale.»

«Il faudra relancer aussi une grande politique familiale», poursuit l'orateur. «François Hollande l'a détricotée. (…) Depuis la guerre 39-45, il y avait un consensus politique des communistes aux gaullistes, (…) il a été porté par tous les gouvernements, de droite et de gauche.»

«Dans deux ans, il y aura plus décès que de naissance. Vous pensez qu'on peut maintenir un régime de retraite par répartition avec de moins en moins d'enfants ? (…) Si les Français veulent avoir des enfants, il faut les accompagner, c'est une dépense d'avenir comme un investissement», développe-t-il.

«Si on veut refaire l'école, il faut d'abord refaire des maîtres», envisage le candidat qui fustige «les enfants rois» et «les parents infoutus de dire non à leurs gamins». «La grande erreur, côté communiste, c'est de séparer le savoir de la transmission du savoir-faire.»

D'où la proposition de «recréer des écoles normales» et de «créer des écoles publiques, gratuites, autonomes» car «après la massification de l'école, l'avenir ce sera une école qui saura trouver des réponses différenciées». «Ce sera une école méritocratique.»

Permettre l'organisation de référendums sur «l'immigration» ou sur «la politique pénale des mineurs»


«Ça sert à rien de vouloir le pouvoir si le pouvoir n'a plus de pouvoir», lance Bruno Retailleau. «Qui gouverne ? La bureaucratie !»

Et de prendre l'exemple sur le droit des étrangers, plus bâti «par des jurisprudences» que «par les parlementaires».

«Une jurisprudence m'interdit d'expulser en Tchétchénie un type qui a commis un crime en France parce qu'il n'est pas sûr qu'il ait un procès équitable», exemplifie le ministre de l'Intérieur. «Choisit-on de protéger des individus extrêmement dangereux ou de protéger la société française ?»

«Si demain, on veut que les Français ait le sentiment de peser par leur vote, il faudra changer la Constitution, notamment l'article 11 pour élargir la possibilité de faire des référendums. Aujourd'hui, on ne peut pas faire de référendums sur l'immigration. Il faut mettre les Français à même de choisir ceux qu'ils souhaitent accueillir ou pas dans la communauté nationale», développe-t-il.

Concernant «la politique pénale des mineurs», l'orateur propose de s'inspirer des Pays-Bas en instaurant de «courtes peines de prison, dans des prisons adaptées, dès qu'il y a un délit un peu grave» pour que «la sanction ait une chance d'opérer». «Il faut faire une révolution pénale !»

Le candidat propose d'organiser des «référendums internes» au parti


Ayant balayer divers aspects de «la politique de bon sens» à laquelle il aspire, Bruno Retailleau, après une heure d'intervention, aborde en quinze minutes les sujet d'organisation du parti.

«Vous allez départager les deux candidats, pas les médias», lance celui qui a plus l'attention des médias que son rival, notamment en raison de sa fonction de ministre de l'Intérieur. «Voter, ce n'est pas diviser, c'est choisir.»

«Notre parti est trop parisien», lance le Vendéen, «c'est quelques chapeaux à plumes, souvent des parlementaires, rarement des élus locaux». Pour «rendre le parti à ses militants», le candidat propose d'organiser des «référendums internes» rendus «faciles» avec les outils numériques. «15-20% de militants veulent poser une question, on fait un référendum.»

Bruno Retailleau fustige «le culte du chef»


Esquivant le sujet des statuts sur la primaire en vue de la prochaine élection présidentielle ou encore l'éventuel changement de nom du parti, Bruno Retailleau fustige «le culte du chef».

Au moment de clore la réunion publique, la référence à ses qualités pour devenir potentiellement président de la République semblera plus l’embarrasser que l'encourager.

«Le premier travail du parti sera de proposer aux Français un projet de société», préfère envisager le candidat, «il y a des permanences à rappeler et il faut aussi de nouvelles idées».

«Je veux construire un parti moderne, populaire et patriotique», poursuit-il, «on a des racines gaulliste, on doit être les militants de la France». «Si on ne redonne pas aux Français le goût de la France, on n'y arrivera pas. Un peuple, ou une nation, est uni par des principes immatériels.»

«Cette indifférence aux différences, c'est la République française»

 
«Le nationalisme, c'est la haine des autres ; le patriotisme, c'est l'amour des siens», s'enflamme-t-il, «l'école républicaine devra enseigner la fierté française. Il nous manque cette foi de croire en France. Il n'y a pas de pays européens qui ait autant d'atouts. Demain, le pays refleurira, la prospérité reviendra.»

«Je veux qu'ensemble, on puisse relever la France», conclut-il, «réécrire une nouvelle page, peut-être écrire aussi un ultime chapitre jusqu'à de belles victoires, les plus belles pour la République française». «Notre république n'est pas seulement l'addition de différences mais le droit à la ressemblance quels que soient la religion, la couleur de peau, la condition sociale ; c'est la République française, cette indifférence aux différences. L'amour de la France nous guide. Cette France qui est une sorte de miracle dans l'histoire des hommes et des femmes, qui a réussi (…) de conjuguer ce qu'il y a de plus particulier dans chaque être humain et de plus universel dans tous les êtres humains. C'est la France que nous aimons, que nous voulons servir.»

Le ministre est interpellé sur le CRA


Pressé par le temps, le ministre de l'Intérieur escamote le moment des questions mais se retrouve néanmoins interpellé, calmement mais fermement, par une femme, se présentant comme ex-enseignante et mère de famille, qui s'oppose à la construction du centre de rétention administrative (CRA), à Longvic, sur le site de la BA 102, alors que le nombre de places en centres d'accueil de demandeurs d'asile pourrait être réduit.

«Heureusement qu'il y a des places de rétention administrative», l'interrompt Bruno Retailleau, «qui s'adressent, pour 95%, à des gens qui sont dangereux et qu'on fait libérer de prison». «Je préfère les avoir en rétention plutôt qu'ils tuent, qu'ils violent des Françaises ou des Français.»

Les applaudissements couvrent alors la voix de la militante tentant de réagir. Après le chant de «La Marseillaise», la femme est accompagnée à l'extérieur de la salle, calmement mais fermement, par des personnes chargées de la sécurité.

Débutent alors dix minutes d'échanges et, surtout, de selfies, pendant lesquelles Bruno Retailleau fait le tour de la salle et salue ses soutiens tandis qu'est proposé un verre de l'amitié aux participants à la réunion.

Le parti donne rendez-vous à ses adhérents, les 17 et 18 mai, pour le premier tour, suivi éventuellement d'un second tour, les 24 et 25 mai.

Jean-Christophe Tardivon
























































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