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30/11/2022 14:26
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POLITIQUE : «Le chemin de la reconstruction des Républicains est de parler à tous les Français», estime Aurélien Pradié

Le candidat à la présidence des Républicains s'exprimait devant les adhérents, ce lundi 28 novembre, à Chevigny-Saint-Sauveur. Aurélien Pradié a marqué son attachement à la «droite populaire» et a incité à «tourner la page Nicolas Sarkozy».
Challenger de la course à la présidence du parti Les Républicains, Aurélien Pradié compte mener la campagne de premier tour jusqu'à la dernière minute, en Bourgogne-Franche-Comté tout particulièrement. Il sera à Belfort «jusqu'à 23 heures 45» le 2 décembre prochain, à la veille des votes pour le premier tour, les 3 et 4 décembre.

Le premier tour de scrutin, principalement électronique, durera de samedi 3 décembre à 18 heures jusqu'à dimanche 4 décembre 18 heures. La fédération départementale de Côte-d'Or tiendra une permanence rue de la Houblonnière, à Dijon, dimanche de 10 à 12 heures puis de 14 à 18 heures.


Axel Sibert est le référent d'Aurélien Pradié en Côte-d'Or


Ce lundi 28 novembre 2022, pour sa soixantième étape de campagne, Aurélien Pradié rencontrait une quarantaine de militants à Chevigny-Saint-Sauveur, tout à la fois pour se présenter, exposer les grandes lignes de ses propositions pour le parti et «aller au contact des adhérents».

Conseiller municipal dijonnais d'opposition et secrétaire départemental adjoint de la fédération, Axel Sibert est le référent de la campagne d'Aurélien Pradié en Côte-d'Or. Avec François-Xavier Dugourd, président de la fédération départementale, il a accueilli le candidat qui était accompagné d'Aurélie Assouline, adjointe au maire du XVIIème arrondissement de Paris. Guillaume Ruet, maire de Chevigny-Saint-Sauveur, les a rejoints en début de réunion.

Au premier rang de l'assistance, se trouvaient notamment les élus locaux Bruno David, Adrien Guené, Adrien Huguet, Laurent Bourguignat, Martine Déchaud, Charlotte Fougère et Élisabeth Weillenreiter.

Un des plus jeunes députés du Lot


Né en 1986 à Cahors (Lot), engagé à 18 ans au sein de l'UMP, Aurélien Pradié est élu aux cantonales en 2008 après avoir conduit une campagne de porte à porte à mobylette.

Ses comptes de campagne des législatives de 2012 rejetés, il écope d'une inéligibilité pour un an. En 2014, il devient maire de Labastide-Murat, commune de 2.000 habitants, puis président de l'intercommunalité et conseiller régional d'Occitanie en 2015 où il sera tête de liste en 2021, défait par la socialiste Carole Delga.

En 2017, dans les terres du radical-socialisme, il devient un des plus jeunes députés de l'histoire du Lot. Il parraine ensuite Laurent Wauquiez pour le congrès de la même année et devient secrétaire général du parti en 2019. En 2022, il est porte-parole de Valérie Pécresse. Il est réélu à la députation aux dernières législatives.

Bien que jeune député, Aurélien Pradié a déjà réussi à faire adopter une proposition de loi, qui plus est à l'unanimité des parlementaires. Promulguée en 2019, la loi «Agir contre les violences au sein de la famille» notamment généralise le bracelet anti-rapprochement et permet la suspension de plein droit de l’exercice de l’autorité parentale pour les conjoints condamnés pour un crime à l’égard de l’autre parent.

Tourner la page de l'ère Nicolas Sarkozy


«L'élection de dimanche va nous dire une volonté de renouvellement de la part de nos adhérents qui en ont sûrement assez de jouer toujours les mêmes matchs, de rejouer éternellement les mêmes histoires», explique Aurélien Pradié interrogé par Infos Dijon en amont de la réunion.

«Le chemin de la reconstruction [des Républicains] est de parler à tous les Français», insiste-t-il en évoquant les sujets de l'école, des salaires, de l'immigration, de l'environnement dont la gestion de l'eau.

Le candidat martèlera durant toute la soirée cette dimension d'une «droite populaire» qu'il compte stimuler dans le parti en s'adressant aux jeunes, aux ouvriers, ou encore aux agriculteurs. «Plus la droite va reparler du quotidien des Français, plus elle a une chance de retrouver la confiance de nos concitoyens.»

Pour autant, Aurélien Pradié ne se montre pas nostalgique puisqu'il entend même tourner la page des figures tutélaires : «si vous voulez vraiment tout changer, il faut avoir des mains un peu neuves ; (…) c'est beaucoup plus simple pour moi de dire à Nicolas Sarkzoy 'écoutez maintenant, c'est fini, on passe à autre chose, vous avez été un grand président de la République, je vous respecte pour ce que vous avez été'».

«Organiser la relève»


Pour l'avenir, «il faut que le parti respire» ; c'est à dire qu'«il faut arrêter avec les chapeaux à plumes, il faut qu'on revienne sur le terrain, qu'on prenne des hommes et des femmes engagés».

Sans vouloir «mener la guerre de génération», le trentenaire estime que «c'est le moment sûrement pour notre génération de prendre le relais et d'organiser la relève» en signalant que dans les autres partis ont émergé des figures comme Jordan Bardella (RN), Mathilde Panot (LFI), Gabriel Attal (RE) ou encore Aurore Bergé (RE).

Fin des primaires


«Une étape après l'autre», glisse Aurélien Pradié. «Le président du parti n'est pas là pour exposer ou mettre dans un piège notre futur candidat. Je ne suis pas sûr qu'on rende service à Laurent Wauquiez lorsqu'on lui dit qu'on veut le désigner dès l'année prochaine». Aurélien Pradié propose donc de désigner «deux ans avant» le candidat à la présidentielle en précisent «je ne suis pas candidat à la présidentielle de 2027».

Pas de primaire mais un «processus» impliquant le bureau politique du parti dont le choix serait ensuite validé par le vote des adhérents.

«La droite existera demain si elle est indépendante. Si elle est ni macroniste, ni lepéniste. Je n'ai envie de faire d'alliance avec personne», précise Aurélien Pradié.

«Je ne veux pas d'une droite de punition»


Le candidat signale des «différences d'approche» sur le sujet des retraites avec ses concurrents Éric Ciotti et Bruno Retailleau : «je ne veux pas d'une droite de punition».

«L'idée de réformer les retraites seulement en reportant l'âge légal est une erreur», analyse-t-il au regard de la réforme portée par le gouvernement, «on peut tout à fait travailler sur la durée de cotisation». «Quelqu'un qui a commencé à travailler tôt doit pouvoir terminer tôt, on doit pouvoir respecter ceux qui travaillent dur tout au long de la vie.»

«Sur les questions d'immigration, sur les questions de laïcité, j'ai des positions très républicaines. Je suis profondément laïc, profondément attaché à cette règle de neutralité dans les espaces sacrés de la République et donc j'ai toujours affirmé ces convictions-là», signale-t-il.

«Sur la question de l'immigration, on a des différences avec Éric Ciotti», poursuit Aurélien Pradié. «Éric Ciotti souhaite qu'on augmente le nombre de places dans les centres de rétention pour les personnes qui sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, je pense que c'est une erreur. Je ne veux pas qu'on les stocke dans des centres de rétention, je veux qu'on puisse les expulser effectivement.»

«Ce que les Français attendent de nous, ce n'est pas qu'on parle fort, ce n'est pas qu'on hurle avec le Rassemblement national. Ils attendent de nous que nos propositions soient crédibles, qu'elles puissent s'appliquer», ajoute-t-il.

«On a besoin d 'embarquer tout le monde dans une aventure collective»


«Je suis un rural. Je suis le seul des trois candidats à avoir été maire», souligne Aurélien Pradié, «c'est absolument fondateur, c'est un mandat qui vous transforme, qui vous donne un autre rapport à la politique et au pays. Demain, il faut que nous reparlions autant aux ruraux qu'aux urbains. Je supporte plus que nous passions notre à dresser les uns contres les autres. On a besoin d 'embarquer tout le monde dans une aventure collective»

«L'accès aux soins désormais est un défi qui concerne autant les centres-villes très urbains que les territoires les plus ruraux. La droite doit dire quelque chose. Comment, demain, on permet à nos concitoyens d'avoir accès à des médecins généralistes ?» demande-t-il.

«Cette élection dépasse le cadre des Républicains»


«Aurélien [Pradié] est une figure déjà importante de notre mouvement», signale François-Xavier Dugourd en introduisant la réunion publique, «c'est quelqu'un qui a déjà une longue expérience d'élu».

«Cette élection dépasse le cadre des Républicains, notre famille politique a une responsabilité majeure pour les mois et les années à venir. (…) Cela implique beaucoup de travail pour réorganiser notre mouvement, pour travailler sur le fond, pour des propositions qui soient vraiment crédibles, audibles, lisibles pour les Français», prévient le président de la fédération départementale.

«La droite n'est pas morte, la droite peut offrir une voix à tout le monde»,  lance à son tour Axel Sibert qui présente Aurélien Pradié comme «la voix nouvelle de la droite populaire».

«Quand on a des convictions, qu'on va de l'avant, qu'on fait campagne, on peut gagner des élections», estime Guillaume Ruet qui propose de «répéter cette histoire-là» à l'échelle nationale pour avoir «un président de la République de nos couleurs».

«La droite populaire, c'est celle qui reparle à tout le monde»


Pour mieux se présenter en prenant le micro, Aurélien Pradié revient sur ses premières campagnes en ponctuant son propos de notes d'humour. Il insiste sur les valeurs qui le guident depuis son engagement à l'UMP : «la fidélité» et «le courage».

De cette période, il se souvient des campagnes de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy et distille les mots-clés appréciés par les adhérents des Républicains : «mérite», «travail»...

«La droite populaire, c'est celle qui reparle à tout le monde», martèle-t-il en signalant son ambition de faire passer le parti de 90.000 adhérents aujourd'hui à 300.000 d'ici 2027 «en revenant sur le terrain et en reparlant aux Français de tous les sujets qui les concernent au quotidien».

Appliquer à l'Algérie certaines des sanctions qui frappent la Russie


Entendant traiter le sujet de l'immigration avec «sérieux», Aurélien Pradié sort sa calculatrice et les textes réglementaires. Constatant que «4% des OQTF sont exécutées», il considère que l'augmentation du nombre de places dans le centre de rétention n'est pas le sujet du fait de leur coût. Le candidat envisage plutôt de «reprendre le contrôle sur nos frontières» et «rendre effectives les expulsions dans les 48 heures qui suivent».

Pour cela, l'orateur prend l'exemple du centre de rétention administrative de Coquelles (Pas-de-Calais) et avance que les personnes retenues sont principalement des Albanais et des Géorgiens. «Il n'y a pas la guerre» dans leur pays d'origine, selon Aurélien Pradié.

La Géorgie connaît pourtant une occupation russe en Abkhazie et Ossétie du Sud, ayant provoqué des mouvements de population estimés à plus de 200.000 personnes. L'Albanie a connu une guerre civile à la fin des années 1990, consécutive à la guerre au Kosovo et à la difficile transition entre économie administrée et économie du marché après la chute de la dictature communiste. Le pays reste gangrené par la criminalité organisée.

Toujours est-il qu'Aurélien Pradié relève que l'«afflux» des ressortissants de ces deux pays provient d'une décision d'Emmanuel Macron de «libéraliser les visas entre l'Albanie, la Géorgie et la France», les migrants prolongeant leur séjour en France au-delà ce que permettaient les visas pour tourisme.

Concernant l'Algérie dont le gouvernement rechigne à accueillir ses ressortissants devant être expulsés de France, Aurélien Pradié propose «de ne plus délivrer un seul visa pour les dirigeants», «de bloquer tous les échanges d'argent par Western Union» et de «rediscuter l'achat du gaz algérien pour se tourner peut-être un peu plus vers la Norvège». «Trois sanctions appliquées à la Russie», résume-t-il, «tout cela est une question de volonté politique».

La fin des IUFM, «une erreur»


Passant au sujet de l'éducation, Aurélien Pradié fixe l'objectif de savoir «lire, écrire et compter» en arrivant en sixième. «La promesse républicaine n'est pas celle de faire des catégories de sous-citoyens», poursuit-il, ««nous devons dire à nos enseignants que nous cesserons de les abandonner».

Pour cela, «il nous faut refonder une école normale de la République», propose-t-il en estimant que la suppression des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) par Nicolas Sarkozy en 2010 était «une erreur».

Soulignant qu'«aucun signe religieux» ne doit être présent dans les écoles, le candidat propose «des attributions de bourses au mérite» par les enseignants eux-mêmes.

«La plus belle des énergies renouvelables, c'est l’hydroélectricité»


Fustigeant les «écolo dingos» et le «wokisme ambiant», l'orateur aborde le chapitre de l'écologie : «il y a trop longtemps que la droite a abandonné ce sujet essentiel à l'extrême-gauche».

Là aussi, le candidat fait le choix d'avancer des propositions techniques comme  le plan d'investissement allemand d'un milliard d'euros pour rénover les canalisations d'eau en omettant de citer le plan français destiné à «réduire les fuites d’eau et améliorer la gestion des réseaux» doté de 41 milliards d'euros sur la période 2019-2024 au travers des agences de l'eau.

En matière d'énergie renouvelable, Aurélien Pradié se dit «opposé aux éoliennes» vues comme un «non sens économique, environnemental, énergétique». L'orateur préfère mettre en avant l'hydraulique en référence à Charles de Gaulle et Georges Pompidou : «la plus belle des énergies renouvelables, c'est l’hydroélectricité parce que c'est la plus stockable».

Une semaine de travail de 38 heures en 4 jours ?


Incitant à «tourner la page Nicolas Sarkozy», Aurélien Pradié se réfère volontiers au général de Gaulle et insiste sur «le message de la transmission» que «la relève» pourrait toutefois porter.

Bien que l'assistance n'ait guère manifesté de réaction, l'écoute était attentive et l'orateur est chaleureusement applaudi à l'issue de son propos. Seules deux questions fusent, sur la fin de vie et sur le travail.

Tout en se disant «hostile au suicide assisté», le candidat souhaite que «chacun puisse décider de la manière dont ça se passe, ou ne pas décider» et accepte donc de «rediscuter la Loi Leonetti». Aurélien Pradié envisage que cette réflexion prenne place parmi les «combats sociétaux» mené par Joseph Kessel, Jacques Chirac, Philippe Seguin et Simone Veil.

Celui qui a travaillé pour Andros – à différents postes, de la chaîne au développement agricole – souhaite s'inspirer d'une organisation de travail possible en Belgique pour effectuer une semaine de 38 heures en 4 jours.

Si la semaine de travail de quatre jours se développe effectivement en France, de façon légale, il s'agit généralement de maintenir une durée hebdomadaire de 35 heures voire de la réduire à 32 heures.

«Il faut que la droite ait quelque chose à dire sur ça», insiste Aurélien Pradié qui voit dans cette mesure une possibilité de «régler 100% des déficits publics».

Jean-Christophe Tardivon

























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