Cinq ans après, c'est l'anniversaire du «diagnostic de la France», un compte-rendu de la «Grande Marche» fait à l'automne 2016 à partir de questionnaires qui avaient contribué à lancer la campagne d'un candidat alors quasi-inconnu : Emmanuel Macron.

Cinq ans après, voici venu le temps du bilan du président de la République aussi les militants fourbissent les outils électroniques fournis par le siège parisien. Il en avait été de même à l'hiver 2018 pour préparer les élections européennes.

Depuis le début du mois de septembre, le parti a incité les militants des différentes composantes de la majorité «à sillonner les rues et marchés de France pour défendre le bilan du président de la République et écouter les Français». Le week-end des 11-12 décembre est abordé comme le «point culminant» de la mobilisation autour du mot d'ordre «5 ans de +».

«On essaie d'écouter nos concitoyens par un questionnaire»

Marcheuse de la première heure, Maria-Paz Fave Usach est devenue référente départementale de La République En Marche pour la Côte-d'Or. Avant de donner rendez-vous au centre-ville de Dijon, ce samedi 11 décembre 2021, elle a briefé les militants pour qu'ils téléchargent l'application censée recueillir les réponses des citoyens.

Une vingtaine de Marcheurs venus de différents points de la Côte-d'Or sont là ce samedi matin place du Bareuzai. Si les contacts ont été maintenus au travers des comités locaux, ils semblent heureux de se retrouver en présentiel. Certains découvrent que le port du masque de protection est obligatoire au centre-ville de Dijon.

Parmi les élus présents, figurent les parlementaires LREM Fadila Khattabi, Didier Martin, Didier Paris et François Patriat ainsi que l'adjoint au maire de Dijon François Deseille (Modem).

«Fidèle à notre ADN, on continue avec nos questionnaires», explique la référente départementale. «On essaie d'écouter nos concitoyens par un questionnaire 'cinq ans à l'écoute' dans lequel on va demander quelles sont leurs impressions surtout à partir du bilan. À partir de cela, on fait remonter de manière automatique.»

«Aujourd'hui, Macron, c'est la sécurité, la protection et l'offensive»

Maria-Paz Fave Usach donne les dernières consignes à des troupes dissipées. On entoure François Patriat pour écouter ses commentaires sur les derniers faits de campagne : «Zemmour est l'allié objectif de Madame Pécresse ; Zemmour prend des voix à Marine Le Pen, ce qui peut qualifier Valérie Pécresse».

«Moi qui suis macroniste inconditionnel, j'ai deux principes : le premier, c'est la bienveillance, le deuxième, c'est pas de doute», lance le sénateur. «Avant, Macron, c'était le doute et l'inconnu. Aujourd'hui, Macron, c'est la sécurité, la protection et l'offensive. On n'est pas du tout dans la même démarche. Les gens connaissent Macron. Il suffit aujourd'hui de valoriser le bilan. Ceux qui doutent n'ont pas de place avec nous.»

«[Emmanuel Macron] parle de l'Europe avec une hauteur de vue, avec un engagement, une connaissance du dossier qui sont hors du commun», s'enthousiasme le Marcheur de la première heure. «À qui d'autre qu'Emmanuel Macron pouvez-vous confier les clés de la France aujourd'hui ? La droite, c'est le programme rétrograde de Fillon. Il y aura un grand écart à faire entre le centre et l'extrême-droite. Malgré tout, il y a une partie de la droite qui se reprend à espérer aujourd'hui, c'est ce qui va faire qu'il y aura un match plus sérieux mais il ne faut pas douter. L'esprit des Marcheurs aujourd'hui, c'est fiers du bilan.»

L'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron en question

«Les électeurs passent pendant ce temps-là», piaffe un Marcheur tandis que l'équipe pose pour des photographies. Les blocs de tracts sont répartis et la distribution commence place du Bareuzai et autour des Halles.

Globalement, la plupart des documents de campagne sont pris volontiers. Certains Dijonnais habitués aux tractages des différentes formations prennent automatiquement le papier, d'autres refusent par principe.

Une dame s'agace en reconnaissant le portrait d'Emmanuel Macron et, d'un air rageur, déchire le tract en tout petits morceaux en pestant à l'encontre des Marcheurs : «ça ne m'intéresse absolument pas !»

D'autres passants s'arrêtent et échangent volontiers avec les militants. Avec courtoisie, parfois teintée d'agacement, certains demandent quand Emmanuel Macron déclarera sa candidature pour la prochaine élection présidentielle. «Tous les présidents sortants ont fait ça», répètent à l'envi les Marcheurs en référence aux déclarations de candidature de ses prédécesseurs, exprimées parfois au dernier moment.

Ravis de distribuer des tracts, les militants ont quelque peu omis d'utiliser l'application pour interroger les citoyens. Qu'à cela ne tienne, en faisant le debriefing de l'opération Maria-Paz Fave Usach les enjoint à sonder leur entourage et à passer quelques appels téléphoniques à des connaissances pour nourrir l'algorithme charger d'identifier notamment le degré de connaissance du bilan du quinquennat.

Cinq ans à l'écoute

Les neuf questions posées aux Français par les militants via une application.
Cela va faire 5 ans qu’Emmanuel Macron est président. Avez-vous l’impression que depuis 2017 la France a plutôt avancé, ou plutôt reculé ?
Qu’est-ce qui vous a le plus plu, dans ce quinquennat ?
Qu’est-ce qui vous a le plus déçu ou irrité, dans ce quinquennat ?
Et sur votre territoire (votre commune ou votre département), en particulier, qu’est ce qui a changé ?
Quelle est doit être à vos yeux la priorité du prochain quinquennat ?
Imaginez que vous devenez président de la République demain matin. Quelle est la mesure la plus importante que vous prenez ?
Comment, en un seul mot, qualifieriez-vous votre sentiment par rapport à l’avenir ?
Quelle est votre plus grande inquiétude, pour votre avenir personnel ou celui de vos enfants ?
Quelle est votre plus grande source d’espoir, pour votre avenir personnel ou celui de vos enfants ?