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27/06/2024 12:18
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POLITIQUE : «Même si j'ai été, moi aussi, vexé, je n'ai pas dissous le conseil municipal», raille François Rebsamen

Ce lundi 24 juin, le maire de Dijon a balayé le danger lié à une multiplication des candidatures aux législatives de la part d'élus de sa majorité : «il n'y pas de risque de division parce qu'on est uni par un programme municipal».
Période de réserve oblige, le conseil municipal de Dijon, ce lundi 24 juin 2024, a été amputé du discours de politique générale pour éviter d'aborder la campagne des élections législatives et se concentrer sur l'action publique locale.

Toutefois, en amont de cette session, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, a répondu aux questions des médias et a commenté la situation qui voit six membres de la majorité se présenter et même, parfois, se concurrencer.

Sladana Zivkovic rivalise avec Océane Godard


Dans la première circonscription, un véritable feuilleton dont les protagonistes sont deux élues de la majorité dijonnaise a marqué la campagne de premier tour, dans une querelle rythmée par des communiqués allant crescendo.


Océane Godard (PS), vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté et adjointe au maire de Dijon, se présente en ayant reçu l'investiture du Parti socialiste dans le cadre de l'accord électoral du Nouveau Front populaire (lire le communiqué) et en étant soutenue avec force par le premier fédéral Michel Neugnot (PS) (lire le communiqué) et les Jeunes Socialistes dijonnais (lire le communiqué).

Bien que proche de François Rebsamen, celui-ci ne la soutient pas officiellement, puisqu'il appelle à voter pour le député sortant Didier Martin (REN), candidat de la coalition Ensemble pour la République.

C'était déjà le cas en 2022 puisque François Rebsamen a fondé la Fédération progressiste pour soutenir l'action d'Emmanuel Macron au niveau national. De plus, contestant l'accord électoral dominé par La France insoumise, François Rebsamen a incité les sociaux-démocrates à éviter «la catastrophe que représenterait l'arrivée au pouvoir du RN de Le Pen» (lire le communiqué).

Comme en 2022 déjà, Sladana Zivkovic (PS, PP), adjointe au maire de Dijon, est également candidate, de nouveau dissidente. Elle conteste l'investiture de sa concurrente, tant au niveau du Parti socialiste que de Place publique, dont elle était la référente en Côte-d'Or durant la campagne pour les européennes (lire le communiqué).

Si le parti de Raphaël Glucksmann lui a interdit d'utiliser son nom et son logo, une confusion règne à propos de la référence au Nouveau Front populaire. Dans le cas d'Insoumis dissidents, les tribunaux se sont jugés incompétentes, renvoyant vers le Conseil constitutionnel (retrouver l'article du Parisien).

En attendant que les électeurs tranchent, le feuilleton braque les projecteurs médiatiques sur ces deux candidates.

Georges Mezui concurrence Pierre Pribetich


Dans la troisième circonscription, la situation est à peine plus claire avec deux candidats de la majorité municipale qui n'ont pas le même poids politique.

Pierre Pribetich (PS), ancien député européen, vice-président de la Métropole, adjoint au maire de Dijon, se lance au nom du Parti socialiste, dans le cadre du Nouveau Front populaire, lui aussi soutenu par la fédération du PS et les Jeunes Socialistes dijonnais (lire le communiqué).

Le socialiste se trouve concurrencé par la candidature surprise de Georges Mezui, conseiller municipal délégué aux sports, avec Nora El Mesdadi comme suppléante, elle aussi conseillère municipale déléguée aux sports. Se présentant sans l'aval de Renaissance ni de Territoires de progrès, Georges Mezui et Nora El Mesadi ont été aussitôt suspendus de ces partis et ont été étiquetés «divers gauche» par la préfecture (lire le communiqué).

En 2023, Georges Mezui avait tenté de prendre la tête du bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or mais les adhérents lui avaient préféré Laurent Baumann, se situant dans une ligne social-libérale tracée par François Patriat depuis 2016 (lire notre article).

François Deseille appuie la candidature de Fadila Khattabi


Dans cette troisième circonscription toujours, le spécialiste des questions d'urbanisme se confronte à Fadila Khattabi (REN), ministre dans l'actuel gouvernement de Gabriel Attal et investie par Renaissance dans le cadre de la coalition Ensemble pour la République. Fadila Khattabi a officiellement reçu le soutien des «trois François» : Rebsamen, Sauvadet et Patriat.

Alors que la campagne était déjà bien entamée, la ministre a choisi pour suppléant François Deseille (Modem) (lire notre article), écartant Philippe Frei (REN), son suppléant dans la précédente législature et qui était entré à l'Assemblée nationale en même temps que Fadila Khattabi recevait le portefeuille des Personnes handicapées.

Président de la fédération de la Côte-d'Or du Modem, François Deseille est également vice-président de la Métropole, adjoint au maire de Dijon et président du groupe politique des élus démocrates, écologistes, centristes et citoyens.

Les composantes de la majorité municipale se comptent


Les résultats des première et troisième circonscriptions seront donc scrutés avec soin par les différentes composantes de la majorité municipale en vue des élections de 2026 : les socialistes qui regardent avec intérêt l'évolution de direction actuelle du PS et son bras de fer pour composer avec La France insoumise, les socialistes qui suivent une ligne social-démocrate teintée de social-écologie, les socialistes qui ont déjà rejoint le bloc central autour d'Emmanuel Macron via la Fédération progressiste, les sociaux-libéraux hostiles à la loi asile et immigration, les centristes fidèles à François Bayrou, les radicaux sans oublier les nouveaux ralliés regardant les mêmes Horizons qu’Édouard Philippe.

La deuxième circonscription, où, le seul député sortant de la Fédération progressiste, Benoît Bordat (FP), est challengé notamment par la Dijonnaise Catherine Hervieu (EELV-Les Écologistes, Nouveau Front populaire), conseillère départementale et conseillère municipale d'opposition, sera également étudiée pour envisager les rapports de force avec les tenants de l'écologie politique.

«Au conseil municipal, on fait de la politique municipale», martèle François Rebsamen


«Nous avons une majorité diverse, ça se voit», a commenté François Rebsamen dans ce contexte, tout en assurant qu'«il n'y pas de risque de division parce qu'on est uni par un programme municipal». «Ceux qui sont engagés en campagne législative ne remettent pas en cause le programme municipal.»

«Au conseil municipal, on fait de la politique municipale», a martelé le premier édile, «il n'y aura pas de débat de politique générale, (…) je demande aux élus de travailler».

«Je n'ai pas été élu par les Dijonnais pour faire une campagne nationale», a poursuivi le socialiste, «à chaque scrutin correspond une réponse différente».

«Même si j'ai été, moi aussi, vexé de voir que le RN était arrivé en tête pour la première fois sur Dijon à l'élection européenne, pour autant, vu qu'il y en avait 79% qui n'avait pas voté pour lui, je ne me suis pas formalisé, je n'ai pas dissous le conseil municipal», a-t-il raillé, critiquant ainsi la dissolution de l'Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes.

La session municipale s'est donc ouverte en présence notamment d'Océane Godard et de Georges Mezui, tandis que Pierre Pribetich était absent, en ayant donné son pouvoir à François Rebsamen. Sladana Zivkovic était également absente, ayant donné son pouvoir à Hamid El Hassouni (PS).

Toute «aventure personnelle» peut faire l'objet d'une sanction


Considérant que chaque candidature correspond à «une aventure personnelle», le maire n'exclut pas de sanctionner les élus qui se seraient retrouvés en porte-à-faux au regard de la politique municipale.

En 2022, les élections législatives consécutives à la présidentielle avaient eu lieu en juin. En septembre, François Rebsamen avait envoyé un signal de fermeté en direction de sa majorité en privant Sladana Zivkovic d'une partie de ses délégations.

Jean-Christophe Tardivon

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François Rebsamen, le 27 septembre 2023, à Dijon (image d'archives JC Tardivon)


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