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06/05/2025 12:27

POLITIQUE : Nicolas Mayer-Rossignol souhaite «recréer un grand Parti socialiste»

Relations avec La France insoumise, perspectives électorales, débat sur les retraites... Ce lundi 5 mai, à Dijon, le candidat qui souhaite prendre la tête du Parti socialiste a défendu «une gauche clairement républicaine».
Le 81ème congrès du Parti socialiste se tiendra du 13 au 15 juin prochains, à Nancy. Lors de sa campagne, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, a fait étape à Dijon, ce lundi 5 mai 2025.

Depuis le congrès de 2023 où il a concurrencé le premier secrétaire Olivier Faure, alors reconduit dans son mandat, Nicolas Mayer-Rossignol est premier secrétaire délégué du Parti socialiste.

Cette fois-ci, Olivier Faure – qui porte le texte d'orientation «Le Cœur de la gauche» – et Nicolas Mayer-Rossignol – «Changer pour gagner» – devront compter également avec Boris Vallaud – «Unir». Les votes sur ces trois textes auront lieu le 27 mai et le 5 juin.

Un rassemblement d'opposants à Olivier Faure et à la stratégie d'alliance avec LFI


Le 24 avril dernier, Nicolas Mayer-Rossignol a vu d'autres opposants à Olivier Faure s'accorder pour le rejoindre – Lamia El Aaraje, Karim Bouamrane, Philippe Brun, Carole Delga, Hélène Geoffroy, Jérôme Guedj et Laurence Rossignol –, donnant ainsi plus de poids à sa démarche initiale.

Le candidat et ses soutiens annonçaient alors que l'accord électoral du Nouveau Front populaire – passé notamment avec les Écologistes et La France insoumise pour les législatives anticipées de juin 2024 – était désormais «caduc».

Dorénavant, ils proposent que «la ligne politique majoritaire issue de ce congrès exclut toute ambiguïté vis-à-vis de LFI» et promettent de s'atteler «à former une fédération de la gauche dotée d’une plateforme programmatique commune, qui rassemblera notamment toute la famille des socialistes dispersés».

Des soutiens côte-d'oriens


Ce lundi, avant de rejoindre des militants au siège de la fédération de la Côte-d'Or du PS, Nicolas Mayer-Rossignol a répondu aux questions des journalistes.

Le candidat a été accueilli par ses soutiens : Nathalie Koenders, maire de Dijon, conseillère départementale d'opposition, secrétaire adjointe de la section de Dijon du PS et membre du conseil national du PS, Océane Godard, députée de la Côte-d'Or, conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté et secrétaire à la coordination de la fédération de la Côte-d'Or, ainsi que Céline Tonot, maire de Longvic, conseillère départementale d'opposition et secrétaire de la section de Longvic et secrétaire fédérale, Christophe Avena, adjoint au maire de Dijon, conseiller départemental d'opposition et président de l'Union départementale des élus socialistes et républicains, Antoine Hoareau, adjoint au maire de Dijon, Franck Lehenoff, adjoint au maire de Dijon et secrétaire de la section de Dijon, et Guillaume Girault, animateur fédéral des Jeunes Socialistes de Côte-d'Or et secrétaire fédéral à la communication. Premier secrétaire de la fédération, Michel Neugnot était excusé.

Nathalie Koenders refuse «le populisme, le communautarisme»


«L'avenir de la gauche social-démocrate doit s'inscrire dans la clarté», déclare Nathalie Koenders, «c'est ce que propose Nicolas Mayer-Rossignol dans un contexte où on doit vraiment refuser le populisme, le communautarisme et réaffirmer clairement nos valeurs».

«C'est important pour les prochaines élections municipales et surtout les prochaines élections présidentielles», remarque celle qui participe au conseil national du parti à la rose.

Nathalie Koenders «enregistre» la demande de François Rebsamen d'être potentiellement colistier en 2026


À propos de la prochaine élection municipale dijonnaise, celle qui est maire de Dijon depuis le 25 novembre dernier, succédant ainsi à François Rebsamen, temporise sur sa propre éventuelle candidature.

Le 27 avril dernier, François Rebsamen (PS, FP), actuel président de la Métropole de Dijon et ministre de l'Aménagement du territoire du gouvernement de François Bayrou, choisissait de s'adresser aux lecteurs de «Ouest-France» pour leur dire : «Je serai sur la liste des municipales à Dijon, mais pas au premier rang, pour soutenir Nathalie Koenders, la maire sortante».

«À Dijon, depuis 2001, c'est une politique de gauche ; Dijon est une ville de gauche qui a su aussi rassembler avec ses partenaires – les écologistes, les membres du Modem –, (…) il faut continuer dans ce parcours», commente Nathalie Koenders. «J'ai enregistré qu'il y avait beaucoup de gens qui étaient candidats pour être sur ma liste donc j'annoncerai en temps voulu ma candidature pour la municipalité de Dijon.»

«Il faut que le Parti socialiste soit clair», revendique Nicolas Mayer-Rossignol


«C'est le fait majeur de ce congrès : on a un rassemblement qui est beaucoup plus large que la dernière fois», se félicite Nicolas Mayer-Rossignol en listant ses soutien dont ceux qui ont «changé d'avis» sur Olivier Faire, comme le député Philippe Brun.

«[Lors de ce congrès] va se décider une bonne partie de l'avenir de la gauche», dramatise le candidat qui regrette que la ligne actuelle du PS ne soit pas «bien identifiée». «Il faut que le Parti socialiste s'affirme, il faut qu'il soit clair ; quand on est clair, on y gagne plutôt.» Et de citer en exemple la démarche de Raphaël Glucksmann (PP) qui portait une coalition PS-Place publique aux européennes de 2024.

«Il faut une gauche clairement républicaine»


«On n'est pas satisfait de l'état de la gauche et du Parti socialiste aujourd'hui. On peut faire beaucoup mieux», envisage Nicolas Mayer-Rossignol. «Il y a plus de socialistes à l'extérieur qu'à l'intérieur du Parti socialiste. (…) Il y a beaucoup de gens qui se sentent aujourd'hui orphelins d'une offre de gauche responsable.»

«La gauche ne redeviendra crédible que si elle sort de toute forme d’ambiguïté avec le populisme, avec parfois l'antisémitisme», enchaîne le candidat qui cible La France insoumis. «On a une partie de la gauche qui a une stratégie politique claire – assumée par LFI – que j'appelle la fracturation, la brutalisation, la conflictualisation de tous sujets. La gauche ne gagnera jamais si elle ne sort pas de cette ligne-là.»

«La gauche a été longtemps dominée par LFI, ça s'est un peu rééquilibré en 2024», analyse Nicolas Mayer-Rossignol qui estime que Jean-Luc Mélenchon osciller entre un plancher et un plafond électoral l'empêchant de gagner une élection présidentielle.

«Il y a des lignes différentes sur l'Europe, sur la question démocratique, sur la laïcité, sur le refus du communautarisme, du populisme», insiste-t-il, «il faut une gauche clairement à gauche et très clairement républicaine». «On doit parler des sujets de sécurité sans tabou, de la prévention à la justice.»

«Il faut poser les choses de façon concrète. Si, demain, il y a une dissolution. On s'allie avec LFI ou pas ? (…) Nous refuserons toute alliance de ce type», martèle-il.

Selon Océane Godard, à l'Assemblée nationale, «le contrat n'est pas complètement respecté de la part de LFI»


«À l'Assemblée nationale, nous avons été responsables. (…) Si on appuie sur le bouton ''Censure'', le gouvernement tombe», relève Océane Godard, «ça nous donne cette responsabilité-là».

Nicolas Mayer-Rossignol abonde en évoquant «une opposition constructive» menée actuellement par les socialistes à l'Assemblée nationale face au gouvernement de François Bayrou.

«Attention, le pouvoir est au parlement», insiste la députée de la Côte-d'Or, «le Premier ministre doit faire preuve d'humilité avec son gouvernement».

«Je ne crache sur ce qui s'est passé avec le [Nouveau Front populaire], une alliance qui s'est faite en quatre jours, qui est imparfaite, qui aurait méritée d'être travaillé», déclare Océane Godard, «par contre, je suis très reconnaissante envers Raphaël Glucksmann qui a affirmé le cap clair sur la non brutalisation de la vie politique, sur l'Europe, sur le conflit isréalo-palestinien avec la solution à deux États et la libération immédiate des otages, sur le conflit en Ukraine, on soutient l'Ukraine».

«Sur la non-brutalisation de la vie politique, le contrat n'est pas complètement respecté de la part de La France insoumise», appuie-t-elle en évoquant son expérience au Palais Bourbon.

Pour sa part, au nom de la section dijonnaise du PS, Franck Lehenoff adresse «un soutien important» au député Jérôme Guedj, victime d'attaques antisémites.

«Je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle», précise Nicolas Mayer-Rossignol


«Pour nous, le premier sujet ce n'est pas l'élection présidentielle, ce sont les élections municipales», assure le candidat à propos de la vie du parti. «La première priorité, c'est soutenir nos candidats, les aider pour les élections municipales.»

«Si la gauche perdait Paris et Lille, ce ne serait pas le meilleur tremplin pour l'élection présidentielle», analyse-t-il.

«Je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle», s'empresse de préciser Nicolas Mayer-Rossignol, «ma priorité est de remettre ce parti à flots». «Je ne me satisfait pas que l'on ait un Parti socialiste qui est petit. Si vous voulez incarner un leadership à gauche, il faut que vous ayez un grand parti.»

Constatant que «les débats de la gauche» se situent désormais à l'extérieur du Parti socialiste – en citant les apports de Bernard Cazeneuve, Benoît Hamon ou encore François Ruffin –, le candidat revendique de «recréer un grand Parti socialiste» avec un objectif de 100.000 adhérents, contre environ 40.000 aujourd'hui.

Travailler notamment les sujets des retraites et des familles monoparentales


Alors l'hostilité à la réforme des retraites est toujours palpable, Nicolas Mayer-Rossignol considère qu'«on a tort de se focaliser sur [le sujet de l'âge légal de départ à la retraite]», préférant souligner les questions de pénibilité : «le vrai sujet, si on veut vraiment porter une réforme de gauche sur les retraites, c'est la question de l'espérance de vie en bonne santé». Et de souligner que, selon la CFDT, l'écart de vie en bonne santé entre un ouvrier et un cadre est de six ans.

Le candidat souhaite également s'emparer du sujet des familles monoparentales sur lequel le député Philippe Brun a particulièrement travaillé afin d'envisager «un statut reconnu» : «le nouveau socialisme doit s'occuper de ça».

À ce sujet, Nathalie Koenders rappelle que la Ville de Dijon organise, le 22 mai prochain, des Assises des familles monoparentales où Philippe Brun a prévu une intervention.

Jean-Christophe Tardivon











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