> Vie locale > Vie locale
26/03/2022 19:46

PRÉSIDENTIELLE : François Patriat dénonce la «faute démocratique grave» de Gérard Larcher

Ce mardi 22 mars, le sénateur de la Côte-d'Or a critiqué le président du Sénat pour son procès en illégitimité intenté par avance à Emmanuel Macron en cas de réélection. «Le premier remède contre le populisme, c'est la participation», a insisté Roland Lescure, député des Français d'Amérique du nord qui a suivi l'élection puis la défaite de Donald Trump.
Après un échange avec les corps intermédiaires à la CCI Métropole de Bourgogne et après la visite de quatre entreprises du Marché de l'Agro, Roland Lescure (LREM) a participé ce mardi 22 mars 2022 à une réunion militante dans le cadre de la campagne pour la réélection d'Emmanuel Macron à la prochaine présidentielle.

Dans une brasserie du centre-ville de Dijon, une trentaine de personnes s'étaient ainsi rassemblées pour écouter le député de la première circonscription des Français de l'étranger (Canada et États-Unis) et président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Celui-ci était entouré d'une autre présidente de commission à l'Assemblée nationale en la personne de Fadila Khattabi (LREM) qui travaille tout particulièrement sur les questions affaires sociales.

Étaient également présents les parlementaires de la Côte-d'Or Yolaine de Courson (apparentée Modem), Didier Martin (LREM), Didier Paris (LREM) et François Patriat (LREM) ainsi que des représentants des partis de la majorité présidentielle allant du Modem à Agir en passant par le Parti Radical.

«On a le débat avec les Français»


«Il est important de montrer notre rassemblement», souligne Didier Martin en ouvrant la réunion, «il est important d'envoyer un message à chacune de nos formations pour que cette mobilisation se traduise dans chaque commune du département (…) par un score important dès le premier tour et faire que l'abstention soit la plus faible de façon à ce que cette élection permette d’asseoir une majorité solide, une légitimité forte à un moment où nos concitoyens sont en questionnement».

«Je constate qu'on a le débat avec les Français», réagit Fadila Khattabi, «sur le terrain, sur les marchés, lors des réunions». «Le président de la République, pendant ce premier mandat, a su nous protéger, protéger l'économie, protéger nos emplois, protéger notre pouvoir d'achat. Demain, je suis confiante, il saura nous protéger aussi. Il y a une crise internationale, il saura être à la hauteur des enjeux.»

La légitimité des élus LR aux municipales, départementales et régionales


«Je voudrais revenir sur le débat en illégitimité introduit de façon violente par le président du Sénat Gérard Larcher [NDLR: membre des Républicains] dans un entretien», bondit François Patriat, «ce que le président [de la République] a considéré comme une faute grave».

«Je pense que c'est une faute qui va au-delà de ça parce que j'ai du mal à comprendre le raisonnement de Gérard Larcher. Souvenez-vous, il y a deux ans, il y a eu des élections municipales, il y a un, il y a eu des élections cantonales et régionales. Je n'ai cessé de voir Gérard Larcher réclamer à corps et à cris qu'il fallait que la France respire, que les élections devaient avoir lieu, que c'était un déni de démocratie si on ne votait pas. On devait voter à tout prix», rappelle le sénateur, président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

«Dans quelles conditions sont déroulées ces élections ? Au niveau municipal, en Covid, alors que nous étions tous confinés. Je n'ai pas vu un meeting, une réunion, un face à face. Les maires des grandes villes ont été élus avec entre 9 et 14% des inscrits avec des taux d'abstention qui ont frisé les 60-70%. Est-ce qu'un maire Républicains aujourd'hui considère qu'il est illégitime ? Est-ce quelqu'un conteste sa légitimité ?» tempête le Marcheur.

«L'année dernière, aux régionales, même chose. (…) Quel taux de participation ? Très bas ! Pas de débat, pas de meeting. (…) La présidente d’Île-de-France [NDLR : Valérie Pécresse (LR-Libres)] dit qu'elle est brillamment réélue», ironise-t-il.

«C'est déjà un aveu de faiblesse de reconnaître par avance que votre candidat  n'est pas bon et de mettre le germe dans l'esprit des gens d'un troisième tour social : si le débat ne règle pas le problème alors la rue s'en chargera plus tard. C'est mettre ça en perspective et je pense que c'est une faute démocratique grave», assène-t-il.

«Un président gestionnaire, visionnaire doté d'un mandat clair»


«Dans notre campagne électorale, il faut dire deux choses : nous avons un président gestionnaire – il a fait le job –, visionnaire et qui doit être, par cette élection, doté d'un mandat clair pour que les grands dossiers – la retraite, l'enseignement, etc. – soient tranchés par les urnes de façon à ce qu'il n'y ait pas de contestation. Pour que ce débat ait lieu avec les Français, il faut que les questions soient clairement posées et que la réponse soient claires dans les élections», poursuit François Patriat.

Pour le sénateur, ce serait «la première fois qu'un président, hors cohabitation, est réélu, ça lui donne une force supplémentaire». «La volonté, c'est de poursuivre le rassemblement, le dépassement et l'élargissement. Je pense que, dans cette campagne, on y arrive. Il n'y a pas eu de débauchage. Les gens sont venus à leur rythme. Aujourd'hui, on est plus attractif que répulsif.»

Le souvenir de l'invasion du Capitole après la défaire de Donald Trump


«Je suis député des Français d'Amérique du nord», rebondit Roland Lescure sur ce sujet, «j'ai vu un Donald Trump élu avec une abstention historique en 2016 et un Donald Trump battu avec une participation historique en 2020. Le premier remède contre le populisme, c'est la participation. On a besoin de faire en sorte que les gens votent»

«Il y en a un qui a posé la légitimité de l'élection qu'il venait de perdre, c'est Donald Trump lui-même. On sait comment ça s'est terminé : l'invasion du Capitole le 6 janvier [2021]. Je ne souhaite pas que l'on puisse oser prétendre qu'un président démocratiquement élu avec 60-70-80% de la population puisse souffrir d'un procès en légitimité quel qu'il soit»

«Comment on y répond ? », glisse Roland Lescure, « d'abord en faisant des débats comme on a ce soir. Il y a des dizaines et dizaines de réunions publiques partout en France».

«Rebsamen, Woerth et tous les autres, bienvenue à bord pour défendre la démocratie»


«Cette élection est plus grande que nous», analyse Roland Lescure dont le ton se fait plus grave, «on est à un moment historique extrêmement important». « On dit souvent populistes contre progressistes. On nous a même caricaturé en voulant laisser penser qu'on résumait le clivage politique du XXIème siècle à celui-là. Mais quand vous regardez ce qui se passe dans le monde aujourd'hui, quand vous regardez ce qui se passe aux portes de l'Europe, oui,  je pense que la démocratie libérale qui nous fait vivre depuis plus de deux siècles est en danger. Qu'il y ait des leaders issus de la droite, issus de la gauche, issus du centre, ou issus de nulle part parce qu'il y aussi des gens de la société civile, qui nous disent 'oui, dans ce combat historique, c'est le seul qui est capable de porter la voix de la France, de porter la voix de l'Europe et de porter la voix de la démocratie libérale de manière positive' et que ces gens-là qui sont localement dans des majorités différentes et qui puissent se rassembler autour d'un sujet qui est plus grand que nous tous, je trouve ça extrêmement enthousiasmant. (…) Alors Rebsamen, Woerth et tous les autres, bienvenue à bord pour défendre la démocratie.»

Jean-Christophe Tardivon

Déplacement «hors les murs» de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale sur le Marché de l'Agro à Dijon


Selon Roland Lescure, «on peut mieux faire en France pour accompagner les entreprises»


Didier Martin prend «le pouls des entreprises»