Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Vie locale > Vie locale
04/04/2022 03:28
6423 lectures

PRÉSIDENTIELLE : Les écologistes défendent «des politiques qui permettront d'augmenter le pouvoir d'achat»

Les soutiens de Yannick Jadot ont rappelé ce samedi 2 avril à Chenôve les principales mesures du candidat en matière de pouvoir d'achat, sous la forme de politiques publiques conduisant à des économies représentant un «treizième mois».
Les Verts font du résultat des élections européennes de 2019 un totem brandi systématiquement depuis. L'équipe de campagne de Yanncik Jadot se souvient que de nombreux médias titraient «Les Verts à la peine», en avançant des sondages autour de 9% quelques jours encore avant le scrutin.

Le 26 mai 2019, la liste d'Europe Écologie Les Verts a totalisé 3 millions de voix soit 13,48% des suffrages dans un contexte de 50,1% de participation, un record pour cette élection. Tête de liste, Yannick Jadot voyait alors les Verts «première force de gauche» et «troisième parti de France».


Baisse de la participation depuis 2019


Au second tour des élections municipales de juin 2020, la participation fut de 41,86%. Les Verts ont conquis Bordeaux, Lyon ou encore Besançon. Au bureau national, on a comparé le résultat à celui du PS en 1977, préfigurant la victoire de François Mitterrand en 1981.

Aux élections régionales de juin 2021, la participation a encore chuté avec 34,69% alors que sévissait toujours l'épidémie de la Covid-19. Dans ce contexte, les Verts ont réalisé un score plus faible qu'attendu, contraignant à des alliances de second tour, comme en Bourgogne-Franche-Comté, avec le PS.

Yannick Jadot espère dépasser les 5%


La stratégie d'alliance marquera ensuite le pas, les Verts agitant toujours le totem de 2019. Pour cette élection présidentielle, chaque parti se revendiquant de gauche se retrouve dans son couloir de nage.

Certains risquent de sombrer, comme Anne Hidalgo, entraînée vers le fond par les cadres de son propre parti. Les sondeurs la positionnent sous les 5%, seuil fatidique pour le remboursement de frais de campagne du PS.

Yannick Jadot surnage, lesté par la radicalité de Sandrine Rousseau au sortir de la primaire de l'écologie. Le voici crédité d'environ 5% d'intentions de vote en rêvant de 10% pour aborder en bonne position les négociations en vue des législatives.

Reste Jean-Luc Mélenchon qui surfe sur une vague montante depuis la mi-mars pour arriver à plus de 15% dans les sondages. L'Insoumis estime représenter à son tour le «vote utile».

Première action publique de campagne à huit jours du premier tour


Dans ce contexte, les Verts se montrent prudents en matière de dépenses de campagne. Yannick Jadot se concentre sur les grandes villes et soigne ses interventions médiatiques. Des relais sont envoyés en Bourgogne-Franche-Comté comme Sandra Regol au Creusot le 26 mars dernier (lire notre article).

Ce samedi 2 avril 2022, le député européen Claude Gruffat donnait une conférence sur le thème de «La souveraineté alimentaire à l’épreuve du climat et des conséquences de la guerre en Ukraine».

Cette conférence constituait la première action publique de campagne des Verts en Côte-d'Or, le comité de soutien préférant se concentrer jusque là sur les opérations de tractage et le porte à porte. Une autre action s'est déroulée ce week-end avec une vélorution ce dimanche 3 avril (lire notre article).

«Chenôve est une terre de mission pour l'écologie»


Dans la salle de l'Hôtel des sociétés de Chenôve, une vingtaine de personnes étaient rassemblées, principalement des sympathisants, dont des représentants du comité de soutien à Yannick Jadot en Côte-d'Or : Carole Bernhard, Billy Chrétien, Vincent Derain et Catherine Hervieu pour EELV ainsi que Caroline Carlier (Génération.s) et Sylvain Nocquard (Nouveaux démocrates).

Parmi les élus, étaient également présents le conseiller municipal de Chenôve Bruno Haberkorn (EELV) ainsi que les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté Stéphanie Modde (EELV) et Stéphane Woynaroski (PS). Ancien vice-président de Dijon métropole, Frédéric Faverjon (EELV) a, lui aussi, participé aux débats.

Conseillère départementale du canton de Chenôve-Marsannay-la-Côte, siégeant dans le groupe d'opposition Côte-d'Or Terres d'avenir, Caroline Carlier a rappelé ses préoccupations en matière de «solidarité et d'écologie».

«Chenôve est une terre de mission pour l'écologie», a poursuivi Bruno Haberkorn en revendiquant de «faire de l'écologie dans une ville populaire Chenôve». Et de mettre en avant le développement des plats végétariens dans les cantines des écoles pour «offrir des repas complets à des gamins qui ne mangeaient pas de viande parce que ce n'était pas halal». «On ne voulait pas entrer dans le circuit halal donc on voulait proposer une alternative végétarienne», a-t-il ajouté.

«Ça marche bien puisque l'on a 40% d'inscriptions en plus dans les cantines de Chenôve depuis cette année, ce sont des choses très concrètes que l'on peut faire ici et ça a du sens», a-t-il estimé.

24 euros la salade, externalités comprises


En référence à la démarche de l'association Un plus bio qui accompagne les collectivités, Claude Gruffat a assuré qu'il était possible de «passer les cantines en bio sans que ça ne coûte plus cher ni aux collectivités, ni aux familles».

Frédéric Faverjon appelle à «révéler toutes les externalités de l'agriculture conventionnelle» car «si on intègre le coût des pesticides, l'agriculture conventionnel devient plus cher que la bio». Le prend au mot Claude Gruffat qui calcule que la salade, vendue «90 centimes d'euros», coûterait réellement «24 euros».

«La Côte-d'Or est un département assez riche en termes de potentiel fiscal»


Pour sa part, Catherine Hervieu a rappelé qu'au début du XXème siècle, un tiers du revenu était consacré à l'alimentation, aujourd'hui 10%. «Quel signe cela donne à l'ensemble des sociétés humaines ?»

L'élue dijonnaise a insisté sur l'articulation entre les politiques européennes et l'action locale selon «les questions alimentaires portées par les écologistes depuis longtemps». «En France, on aime bien bouffer et on veut manger de la qualité et ça, c'est possible !»

Dans la foulée, celle qui est conseillère départementale d'opposition fustige le choix de la majorité de François Sauvadet (LCOP) de proposer un tarif unique de restauration scolaire aux familles quels que soient les revenus. Et d'inviter à «remettre à plat les politiques publiques».

«La Côte-d'Or est un département assez riche en termes de potentiel fiscal, il y a de quoi faire jouer des solidarités et de la justice sociale. Le signal donné avec le prix à deux euros, ça ne permet pas à la population d'appréhender les enjeux alimentaires», a-t-elle ajouté.

Une réforme de la fiscalité pour «plus de ressources»


En matière de politique publique, le député européen estime qu'«il y a une réforme de la fiscalité à mettre en en place» pour obtenir «plus de ressources et arrêter les paradis fiscaux».

«À  l'échelon d'un état, on peut décider des fiscalité plus fortes sur les multinationales», lance le député européen en rappelant que l'OCDE a décider de taxer les multinationales – dont les GAFAM – à hauteur de 15% à compter de 2023. L'accord sur l'impôt mondial minimum devrait générer 150 milliards de dollars de recettes supplémentaires chaque année.

Le groupe écologiste du Parlement européen proposait 21 ou 25%. L'élu européen met alors en perspective les 16 milliards d'euros de recettes supplémentaires d'un tel niveau de taxation avec les 60 millions d'euros à consacrer à un chèque alimentaire pour que «les familles se nourrissent et accèdent à des produits bio à la cantine». Il s'agit de «prendre l'argent où il est pour faire de la répartition et (…) apporter des aides régulières à toutes les familles qui en ont besoin».

«On doit choisir entre se chauffer et manger»


À son tour, Caroline Carlier a évoqué les actions de rénovation énergétique, «des politiques qui permettront d'augmenter le pouvoir d'achat».

«On doit choisir entre se chauffer et manger», a regretté Carole Bernhard signalant que le programme de Yannick Jadot prévoit un chèque énergie de 400 euros bénéficiant aux «ménages les plus modestes».

Localement, au chapitre de la préservation des terres agricoles, la Beaunoise a fustigé un projet municipal remplaçant «des vergers, de la friche boisée en zone inondable» par «un nouveau stade de rugby et une zone de loisirs indoor».

«Le projet écologique n'est porté que par les Verts les autres font de l'habillage écologique», martèle le député européen.

Des mesures d'économies représentant un «treizième mois»


Toujours en matière de pouvoir d'achat, Claude Gruffat a mis en avant que les mesures d'économie prônées par le candidat pourraient conduire à l'équivalent d'un «treizième mois» de salaire (rénovation des passoires énergétiques, possibilité d'accéder à un véhicule énergétique, aide alimentaire...).

«Le projet écologiste propose de changer de mode de consommation pour revenir à des choses fondamentales», a indiqué pour sa part Stéphanie Modde.

«Il nous reste tout juste une semaine», a conclu Catherine Hervieu pour galvaniser les troupes, «il y a encore beaucoup-beaucoup de personnes indécises». Selon l'élue verte, «l'écologie en France peut créer la surprise».

Jean-Christophe Tardivon

«La souveraineté alimentaire doit être décidée par les élus d'un pays, pas par le privé», alerte le député européen écologiste Claude Gruffat


L'éleveuse Émilie Jeannin appelle à «trouver des filières qui rémunèrent les paysans»


«Il faut prendre la mesure que le grand sujet, c’est le climat», lance l’écologiste Catherine Hervieu


«Je ne vois pas de victoire de Mélenchon, alors pourquoi faudrait-il voter pour lui au 1er tour...», déclare Sandra Regol, porte-parole de Yannick Jadot
















Infos-dijon.com - Mentions légales