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20/09/2021 03:28

PRÉSIDENTIELLE : Les Jeunes Avec Macron repartent en campagne

Le mouvement de jeunes de la majorité présidentielle lance une campagne de communication destinée à soutenir une éventuelle candidature d'Emmanuel Macron en 2022. Des étudiants ont collé les premières affiches sur le campus de Dijon ce samedi 18 septembre.
L'histoire commence avant le générique. La nuit tombe. Le décor fait penser à un remake du film «Buffet froid» de Bertrand Blier. Pas un chat sur le campus dijonnais de l'université de Bourgogne ce «samedi 18 septembre 2021 à 20 heures».

Enfin, si, un greffier traverse le parking de la nouvelle BU Le Cortex en s’aplatissant dans l’obscurité. Un chat donc et quelques étudiants qui attendent le tram à la station Érasme en écoutant du rap sortant d'enceintes connectées.

Quelque chose se trame non loin de là. Un groupe d'étudiants se faufilent au pied des grands bâtiments à l'architecture fin XXème. Gutenberg et Galilée se penchent sur le sujet. Générique.


Une référence à l'univers culturel américain


«Emmanuel Macron, président des jeunes» apparaît en titre. L'affiche se veut inspirée de la plateforme américaine Netflix, celle qui menace l'équilibre du financement du cinéma français. Le noir domine, le rouge dramatise, le héros n'apparaît pas sous son meilleur jour.

L'affiche fait immanquablement penser à «House of Cards», la série US qui narrait l'ascension fort peu démocratique d'un Démocrate vers le bureau ovale. L'univers culturel américain est convoqué jusque dans le slogan «vivement qu'on signe pour 5 saisons de plus», en écho au «four more years» scandé dans les campagnes de réélection.

Les JAM ont écrit le scénario, autrement dit les Jeunes Avec Macron. Au casting, Gaétan, Anaïs, Léo, Margaux, Chiara, Arsène... tous ensemble entendent bien jouer un rôle dans la campagne électorale. Sauf que depuis le hold-up effectué lors de la présidentielle de 2017, d'autres gangs les copient : les Jeunes Avec Montebourg ou encore la Génération Z.

«Renouveler les codes de la politique»


Absent ce jour-là, Aubin Aimes s'exprime en voix off. Le référent départemental des JAM pour la Côte-d'Or a coordonné l'action du jour (lire notre article). Le pitch est sans surprise : «l'objectif est de profiter de la rentrée académique pour faire une rentrée politique et d'avoir d'un dynamisme sur le terrain. On est pour que le président [de la République] reparte pour une candidature, pour refaire un nouveau mandat».

Crise sanitaire, difficultés économiques, urgence environnementale... Emmanuel Macron est «consacré aux affaires du pays plus qu'à sa candidature». Aussi, en tant que parti de jeunes de la majorité présidentielle, les JAM mettent en avant le bilan du boss.

Avec cette affiche et cette rentrée, les JAM entendent retrouver la «disruptivité» de 2017 et «renouveler les codes de la politique». La fameuse affiche en rouge et noir et blanc a été élaboré en interne au niveau national par Arthur Limiñana, vice-président des JAM, et Maxime Hérault, coordonnateur des équipes régionales, avant d'être validée par Ambroise Méjean, président du conseil national. Il se dit même que l’Élysée a donné son imprimature.

«On est les plus actifs sur le terrain»


Les transporteurs ont discrètement livré 50.000 impressions dans toute la France avec un focus sur les campus. «Les universités, c'est notre fer de lance. On veut toucher la jeunesse», reprend Aubin Aimes, étudiant sur le site de Sciences Po à Dijon.

«On est les plus actifs sur le terrain, ça se voit jusque sur les panneaux d'affichage», revendique le JAM qui concède tout au plus qu'il y a «une minorité de gens d'extrême-droite qui font quelques collages de temps en temps». «On est là pour battre ces idées», s'empresse-t-il d'ajouter, «le syndicalisme étudiant est en crise d'une certaine manière, on propose une forme d'engagement qui est disruptif. On est là pour composer aussi avec les syndicats étudiants qui ont des bonnes idées à mettre sur la table».

Première rencontre en présentiel pour certains JAM


Responsable du pôle des idées au sein des JAM de Côte-d'Or, Gaétan Gouyon, 22 ans, a coordonné l'action de pré-rentrée de ce samedi soir tandis qu'Anaïs Gagelin, 20 ans, responsable du pôle opérationnel des JAM de Bourgogne-Franche-Comté, a géré la mobilisation. Il est étudiant en alternance en master 2 Banque, patrimoine et assurance à l'université de Bourgogne. Elle est étudiante en alternance en double licence Économie et Langues étrangères appliquées à l'université de Bourgogne.

Chargé de mission des JAM BFC, Léo Dulas est venu de la Saône-et-Loire pour contribuer à faire le lien avec les différentes composantes départementales. À 19 ans, Léo Dulas est étudiant en licence de droit à Paris 1.

«Notre mission est de se charger de la mobilisation étudiante et de faire remonter les idées de cette génération. Actuellement, on actualise toutes les données pour se préparer pour la campagne présidentielle. Bientôt, on va organiser des agoras pour faire émerger quelques projets», explique Margaux Montfalcon, 19 ans, qui est responsable de la vie étudiante pour les JAM BFC et étudiante à Sciences Po sur le campus de Dijon. 

Sont également présents Chiara Martinelli, 20 ans, étudiante à Sciences Po, qui est arrivée d'Italie en 2020 et Arsène Le Moigne, 19 ans, à Science Po aussi, arrivé de République Tchèque en 2020.

Entre les bars fermés et les petits appartements, les étudiants n'ont guère pu échanger en présentiel lors de l'année 2020-2021 marquée par la crise sanitaire. Zoom et Telegram ont pris le relais. Aussi, après des mois de discussions, certains JAM se rencontrent pour la première fois à l'occasion de cette action de collage.

«On représente le futur»


Gaétan Gouyon anime le débat d'idées des JAM qui ont leurs propres propositions, parfois sur des positions politiques différentes de celles du gouvernement. Ainsi, les JAM se sont prononcés en faveur d'une légalisation du cannabis «encadrée» par un octroi de licences et assortie d'un «programme de prévention ambitieux».

Plan 1 jeune 1 solution, aide à l'embauche d'apprentis, suppression des mutuelles obligatoires, baisse de la taxe d'habitation sont mis en avant pour contrebalancer la baisse des APL. Les JAM comptant bien expliquer aux jeunes atteignant l'âge d'être électeurs comment étaient la situation pour les étudiants sous les gouvernements précédents.

«Étant axés sur une thématique jeune, on peut être plus informés que nos parents, (…) ce mouvement est important, on représente le futur», insiste Anaïs Gagelin.

Avec un point de vue européen, Chiara Martinelli mentionne le repas à un euro pour les étudiants pendant la pandémie, une proposition difficilement imaginable en Italie.  Arsène Le Moigne souligne la facilité de déplacement apportée par le certificat de vaccination pour les Français résidant à l'étranger.

«Les JAM ont toujours été en amont»


«C'est important de communiquer que c'est un président très soutenu par les jeunes», indique Gaétan Gouyon. «C'est naturel pour nous d'embrayer le mouvement, les JAM ont toujours été en amont», ajoute Léo Dulas. Puis le groupe reprend le collage tandis que la lune s'élève dans la nuit dijonnaise. La bataille des affiches ne fait que commencer.

Avec la rentrée, des débats vont être conduits sur les campus, à commencer par le bien être et le pouvoir d'achat des jeunes. Un temps fort sera organisé fin septembre pour rassembler les JAM de l'université, de l'association Sciences Po En Marche et de la société civile afin d'échanger avec les parlementaires.

Jean-Christophe Tardivon






















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