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02/04/2022 03:07
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PRÉSIDENTIELLE : «Notre projet avec Éric Zemmour, c'est la natalité et la remigration», résume Nicolas Bay

Sur les trois orateurs nationaux prévus ce vendredi 1er avril à Fontaine-lès-Dijon, seul le député européen Nicolas Bay fut présent physiquement pour un meeting de soutien à la candidature d'Éric Zemmour devant 200 personnes. «Il faut voter vital», a lancé le sénateur Stéphane Ravier en visioconférence depuis Marseille.
À l'image de la météo, tout le monde faisait grise mine ce vendredi 1er avril 2022 au début du meeting de soutien à la candidature d'Éric Zemmour. Les manifestants antifascistes, moins nombreux qu'espérés, ainsi que les orateurs devant une assistance moins étoffée qu'attendue et même le public puisqu'un des «cadors» est intervenu en vidéo.

En effet, à l'appel de Solidaires 21, une soixantaine de personnes s'étaient rassemblées devant le bureau de Poste de Fontaine-lès-Dijon, à proximité du centre d'animation Pierre Jacques, afin de protester contre la tenue du meeting du candidat d'extrême-droite.


Sondages en berne pour Éric Zemmour


Pourtant, au regard de la participation dans la salle, près de 200 personnes, 60 manifestants, c'est proportionnellement bien plus que les 200 à 300 manifestants présents à Saulieu face aux 3.500 personnes réunies au foirail pour écouter Éric Zemmour le 12 février dernier.

Ces militants antifascistes, anticapitalistes et Gilets jaunes étaient très largement entourés de CRS - «un dispositif adapté» selon les autorités policières – qui les maintenaient à distance de la salle pour éviter tout trouble dans un contexte de campagne électorale.

Du côté des organisateurs, 200 personnes dans le public, c'est honorable au regard des fréquentations des réunions publiques locales quand le candidat n'est pas présent en personne.

Le manque d'enthousiasme est peut-être plus à trouver du côté des sondages. L'envolée de décembre 2021 qui plaçait Éric Zemmour au second tour paraît bien loin. Aujourd'hui, les intentions de vote sont tombées sous les 10%.

L'entourage du candidat se rassure en revendiquant 100.000 personnes au meeting du Trocadéro le 27 mars dernier et en relativisant les pronostics quand la faible participation annoncée à l'élection présidentielle pourrait largement fausser les calculs des instituts de sondage.

Deux «cadors du Rassemblement National» passés chez Reconquête


L'heure du meeting approche, les équipes sont sur les dents, l'accès se fait en plusieurs étapes. Rien n'est laissé au hasard en termes de sécurité pour éviter tout débordement. Les militants de la Génération Zemmour sont disposés en nombre pour renseigner et orienter les arrivants. Les deux intervenants nationaux sont présentés au public par Denis Jordan, fondateur de Génération Z en Bourgogne-Franche-Comté.

Au premier rang se trouvent notamment Loup Bommier, maire de Gurgy-le-Château,  Damien Cantin, coordinateur pour la Côte-d'Or, Pascal Perrichon, coordinateur pour le Doubs, Antoine de Loisy, référent Bourgogne-Franche-Comté du Mouvement conservateur, Jürgen Till, président de Génération Z Bourgogne-Franche-Comté, ou encore Antoine Camus, responsable de Génération Z en Côte-d'Or.

«Cadors du Rassemblement National» selon les adhérents de Reconquête qui se félicitent de ces prises de campagne, «militants insignifiants» selon Marine Le Pen qui tente d'atténuer les défections, Nicolas Bay et Stéphane Ravier apportent une caution de la droite nationale au nouveau parti.

Membre du front National depuis 1991, Stéphane Ravier est actuellement sénateur des Bouches-du-Rhône et conseiller municipal de Marseille. Son intervention se fera en visioconférence puisque le candidat est attendu à Marseille ce samedi.

Engagé au Front National depuis 1992, Nicolas Bay est actuellement conseiller régional de Normandie et député européen. Il a été nommé vice-président exécutif de Reconquête en se ralliant à Éric Zemmour. En juin prochain, Nicolas Bay n'exclut pas de se présenter aux législatives.

De son côté, le responsable de la récolte des parrainages, Dénis Cieslik, qui devait également prendre la parole, n'a pu se rendre à Dijon du fait d'un empêchement «mécanique» de dernière minute.

«Cosmopolites progressistes» versus «patriotes sincères»


Au micro, Denis Jordan met en balance les plans des «cosmopolites progressistes» face à l'union des «patriotes sincères», allant «des catholiques aux laïcs, des royalistes à la gauche sociale et nationale», pour «redresser la France».

Délégué départemental en Saône-et-Loire de Via, la voix du peuple – nom qui fait suite au Parti chrétien-démocrate fondé par Christine Boutin – Jean-Philippe Raffa prend alors la parole pour cibler tout à la fois «un islam conquérant qui veut nous réduire (…) et une Europe qui n'a de cesse de limer, de renier, de détruire nos libertés avec la complicité de notre président de la République».

«Si nous ne mettons pas Éric président, la France disparaîtra à vitesse grand V», lance à son tour Franck Gaillard, maire de Chaume-et-Courchamp et coordinateur de Reconquête en Bourgogne-Franche-Comté, enchaînant avec les thèmes des suppressions de lits à l'hôpital public, de la vaccination des soignants, du fait métropolitain et de l'accès aux services publics en milieu rural puis avec les mesures du candidat correspondantes : recrutement de 1.000 médecins salariés par l’État sur cinq ans, création de services hospitaliers de proximité dans les déserts médicaux, arrêt des éoliennes – évocation qui connaît un succès certain à l'applaudimètre –, défense de la chasse...

Son intervention réveille la salle qui entonne un ban bourguignon suivi de quelques «on va gagner» mais l'enthousiasme naissant est vite douché quand la visioconférence de Stéphane Ravier est annoncée.

Néanmoins, les «ohhh» de déception laissent place à des «Stéphane» tonitruants le temps d'établir la connexion avec Marseille. L'élu de la cité phocéenne confesse alors «préférer» les bourgognes rouges au pastis, ce qui ravit d'autant plus l'assistance.

«La droite nationale, populaire et sociale» et «la droite libérale, conservatrice»


Se posant en défenseur de la «famille nationale», Stéphane Ravier revient sur l'histoire politique de la fin du XXème siècle et la division «machiavélique» opérée par François Mitterrand une fois élu président de la République en 1981 entre «la droite nationale, populaire et sociale» et «la droite libérale, conservatrice». Selon le sénateur, la candidature d'Éric Zemmour permet de réunir les deux branches.

Pourfendeur de l'«idéologie» de gauche – «portée par un Emmanuel Macron au pouvoir depuis dix ans, (…) le bilan de François Hollande, c'est le sien» – faisant de la France «la dernière république soviétique d'Europe», le sénateur fustige «le travail pour l’État en échange de toujours moins de services, de policiers, de gendarmes».

«La France puise ses racines dans seize siècles de chrétienté»


Analysant la présence d'une «immigration de remplacement», Stéphane Ravier revient sur la proposition du candidat d'instaurer un «ministère de la Remigration» afin d'«expulser un million [d'étrangers]» dont «les criminels, les islamistes, les clandestins, tous ceux qui détestent la France et les Français», ce qui fait vibrer l'applaudimètre de la salle.

«Mon action est laïque mais je ne suis pas amnésique, je n'oublie pas que la France puise ses racines dans seize siècle de chrétienté, (…) cela ne peut pas être mis sur le même pied que quarante ans d'immigration», lance le sénateur très en verve, «la religion chrétienne est chez elle depuis Clovis, l'islam est en France depuis Giscard». «Éric Zemmour mettra un terme au seul racisme qui existe dans ce pays, le racisme anti-Français».

L'orateur à distance évoque brièvement la polémique qui embarrasse la majorité présidentielle autour des prestations du cabinet américain de conseil en stratégie McKinsey & Company et «les milliards dilapidés» qu'il met au bilan du président de la République sortant.

Flirtant avec le sexisme, Stéphane Ravier cible alors Valérie Pécresse – «une Macron avec des talons sans le talent» – postulant que la candidate des Républicains pourrait être «une de ses ministres».

Dans le viseur de l'orateur apparaît alors Marine Le Pen «qui est là pour servir la soupe au système» et qui «perdrait si elle était qualifiée [pour le second tour]». «Il faut voter non pas seulement utile, il faut voter vital pour vos emplois, pour votre sécurité, pour votre identité», conclut-t-il invitant à sentir «la vague tricolore de l'union des droites qui va mener à l'union des Français».

«Quelques dizaines de gauchistes ont fait un modeste comité d'accueil»


Après les «Stéphane», vient le temps des «Nicolas», scandés quand le député européen monte à la tribune, délaisse le pupitre et s'empare du micro. Selon le transfuge du RN, Reconquête est «le parti qui compte le plus grand nombre d'adhérents en France» et «le plus dynamique sur le terrain».

Nicolas Bay remercie les forces de de l'ordre qui sécurise la réunion publique à l'extérieur mais aussi les «quelques dizaines de gauchistes qui ont fait un modeste comité d'accueil». «Il faut être indulgent avec eux, je les ai aperçus de loin en arrivant, je les ai trouvés presque touchants», ironise-t-il. «Ils sont là parce qu'ils ne se présentent pas aux élections, parce que s'ils se présentaient aux élections, ils feraient 1% ; ils en sont réduits à essayer, vaille que vaille et sans grand succès, de perturber ceux qui se confrontent au suffrage universel parce qu'ils rassemblent les Français».

«Un homme s'est engagé pour sauver la France»


«Le peuple voit qu'il y a d'un côté les politiciens usés, fatigués, qui ont lassé les Français, les partis qui ont déçu, qui ont trahi, et de l'autre, un homme (…) qui s'est engagé pour sauver la France», lance Nicolas Bay. Une thématique du salut, opposé à la politique gestionnaire et son «catalogue de mesures», qui fait mouche auprès de l'assistance scandant des «Zemmour président».

Le député européen envisage «deux dangers mortels : le grand remplacement et le grand déclassement». Tout comme son collègue Marseillais, le Normand déplore «une immigration de masse, totalement anarchique, qui aboutit à déposséder les Français de leur propre pays».

«Les comptes publics sont dans le rouge, la dette publique est abyssale, le chômage est massif, l'injustice sociale est insupportable...», liste l'orateur en proposant sa lecture du bilan du quinquennat. «Pourtant, on a un État qui est toujours plus gourmand, qui impose des normes, des charges, des impôts, ce qui paralyse totalement notre activité économique. Il faut faire exactement le contraire : libérer l'économie, baisser les charges et la fiscalité, permettre aux entreprise d'embaucher...».

«L'insécurité aujourd'hui, ce n'est pas un sentiment, contrairement à ce que croit la gauche, c'est une réalité insupportable, vécue souvent par les Français les plus modestes, ceux qui n'ont pas la possibilité d'habiter dans le quartier qu'ils veulent. (…) 1.800 agressions par jour et une impunité dont bénéficient les voyous, les criminels (…) parce que l’État n'est plus capable d'assumer de ses missions fondamentales», analyse-t-il.

Retrouvant des réflexes datant du temps du Rassemblement National, Nicolas Bay propose donc de faire des économies dans le budget de l’État sur les dossiers en lien avec l'immigration, la fraude sociale, la fraude fiscale, la politique de la ville, l'aide médicale d’État, la prise en charge des mineurs isolés ou encore la participation au budget de l'Union européenne.

«Reconquête est un mouvement qui va s'installer durablement  dans la vie politique»


«Le rassemblement, en politique, tout le monde en parle. (…) Éric Zemmour est parti seul dans cette campagne, (…) en quelques semaines seulement, avec des millions de Français qui se sont tournés vers lui, il y a eu des personnalités issues des Républicains, issues du Rassemblement National», constate Nicolas Bay. «Il a effectué lui seul ce rassemblement, de manière extraordinaire, c'est ce qui fait que Reconquête est un mouvement qui, non seulement, peut gagner l'élection présidentielle mais va s'installer durablement  dans la vie politique et donnera une majorité à Éric Zemmour aux élections législatives.»

Face à cela, Marine Le Pen est vue comme «la candidate du grand renoncement» : «elle a lâché sur tout, Schengen, la PMA sans père, le regroupement familial, la double nationalité...».

Dans la foulée, Nicolas Bay raille la communication du candidat Emmanuel Macron : «il se met en scène en sweat-shirt à capuche avec la barbe de trois jours pour échapper à la tempête présidentielle, des photos en noir et blanc où il a l'air exténué, on a l'impression qu'il sort de garde à vue». Des rires fusent dans la salle.

«Les Français n'ont pas envie d'être transformés»


«Ici en Bourgogne, grande région agricole et viticole, il faut évidemment préserver nos terroirs, préserver notre ruralité, revitaliser nos campagnes. (…) Emmanuel Macron met tout l'argent dans les grandes villes, là où ça se voit et on amplifie l'exode rural et nos campagnes se meurent progressivement. Ceux qui méprisent comme ça la ruralité française, méprisent l'âme de la France. (…) Ce patrimoine, Emmanuel Macron le vend à la découpe, (…) il veut transformer la France. (…) Les Français n'ont pas envie d'être transformés. Il ne lui appartient pas de transformer la France. Il n'est pas, et nous ne sommes pas, propriétaire de cet héritage fabuleux, nous n'en sommes que les dépositaires. Nous devons le préserver, l'embellir pour ensuite le transmettre aux générations à venir», développe Nicolas Bay.

Soignant ses transitions, l'orateur passe de la critique aux propositions pour le monde rural : amélioration des dessertes routières et ferroviaires, développement des infrastructures numériques ou encore aide à l'installation des familles avec «la prime de naissance».

«On a une classe politique qui, depuis des décennies, a fait un choix très simple : celui de la dénatalité et de l'immigration pour compenser la dénatalité. Notre projet avec Éric Zemmour, c'est exactement le contraire, c'est la natalité, le soutien aux familles, et la remigration», résume Nicolas Bay sous les applaudissements.

Après une dernière mise en garde contre «le discours médiatique très formaté», le député européen appelle à la mobilisation en vue du premier tour du 10 avril prochain. Le message est entendu par de nombreux militants qui, une fois la Marseillaise chantée, se dirigent ragaillardis vers la remise des paquets de tracts électoraux à distribuer dans la dernière ligne droite.

Jean-Christophe Tardivon

«L'immigration n'est pas la cause des problèmes de la France mais elle les aggrave tous», selon Jean-Frédéric Poisson


«Le gouvernement veut protéger les banlieues, je veux protéger nos campagnes», déclare Éric Zemmour






































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