Le lycée agricole de Quetigny a mené une opération de sensibilisation à la transition écologique auprès des élèves, ce jeudi 30 mars 2023, avec une journée écolycée, dans le cadre du label attribué par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Au programme de la journée : diagnostic des actions dans l’établissement, diffusion de courts-métrages, déjeuner 100% local ou encore nettoyage éco-citoyen du parc avec les Ambassadeurs du tri de la Métropole de Dijon.

A ce nettoyage, les élèves ont ramassé 2,850 kg de déchets recyclables, 5kg d’ordures ménagères, 12 bouteilles d'un litre et demi remplies de mégots, 100 g de cigarettes électroniques ou encore 5 kg de verre. Les Ambassadeurs du tri ont précisé qu’un mégot met de 2 à 10 ans pour se décomposer et que le verre met 4.000 ans à disparaître.

Sandrine Hily

Professeur d'éducation socio-culturelle
 « C’est la première journée complète écolycée, jusqu’à présent nous organisions des opérations nettoyage de parc mais ça ne durait que quelques heures. Nous sommes labellisés écolycée depuis 2019 donc nous sommes parmi les pionniers. Depuis 2011 nous sommes engagés dans des actions de développement durable et en 2019 nous avons obtenu le label. Cela car nous avons un parc exceptionnel de plusieurs hectares avec jusqu’à 1000 espèces végétales différentes et nous sommes « Refuge LPO », c’est à dire que nous avons beaucoup d’oiseaux.»

«Nous avons aussi une grande collaboration avec les ambassadeurs du tri qui font des sensibilisations chaque année. Pour cette journée ce qui est exceptionnel, c’est d’avoir eu des produits locaux et des produits de la ferme du lycée. Viandes, pommes de terre, poireaux, Époisse…»

«Je pense que tout le monde est ravi de cette journée et nous devons renouveler cette opération. L’année prochaine nous allons renouveler le label et nos collègues de plombières devraient obtenir le label Ecolycee. On fait ça dans la joie, nous ne sommes pas dans l’écologie punitive. Tout le monde fait sa part de colibri. L’éducation est le pilier de l’éco-citoyenneté. » 

Rémi Detang

Maire de Quetigny

Que faut-il changer le plus rapidement ? 

« Je crois qu’il faut changer notre vision des choses d’une manière globale. On le voit en termes alimentaires; ça sous-entend le mode de production, la gestion de l’eau, la gestion des espaces… On voit à travers la loi ZAN : on ne pourra plus construire sur des terres agricoles et c'est tant mieux, on ne peut que s'en réjouir. Mais ça nous oblige en termes d'urbanisme, à revoir les schémas classiques pour éviter de prendre des terres agricoles. Parce que ces terres agricoles, effectivement, on en a besoin pour produire une alimentation saine. Et aujourd'hui il y a une demande, mais on voit aussi qu'il y a une nécessité. Quand on retrouve des pesticides dans les fruits et légumes c'est insupportable. »

Une réelle importance de faire de la prévention auprès des jeunes ? 

« Oui, c'est important puisque ce sont eux les futurs adultes, c'est eux qui appliqueront ce qu'aujourd'hui on démontre en tout cas comme nécessité de réagir, de voir, de penser différemment. Et l'avenir, c'est déjà eux. Mais je crois aussi que même les plus âgés ont aussi beaucoup à apprendre. Donc je crois que c'est complémentaire. »

Un déjeuner 100% local, c’est intéressant ? 

« Oui, effectivement, je trouve cela très intéressant car d’abord c’est de l’emploi local. Revenir à la saisonnalité des produits c’est plus qu’agréable. C’est une aberration de manger des fraises au mois de décembre. Donc c'est aussi l'éducation au goût et cette saisonnalité, je crois que là aussi elle est absolument nécessaire. 
Quand on voit les étalages dans les supermarchés de raisins, au moment des fêtes, c'est absolument insupportable. Quand on imagine qu'en plus ils sont venus en avion…C'est toute la chaîne alimentaire qui est à repenser. »

Un événement qui s’inscrit dans le cadre de l’agenda 2030, une opération à renouveler ? 

« Je pense qu'effectivement il faudra le faire de plus en plus, mais en complémentarité. Là, ici, on voit que c'est un lycée. La ville est prête et nous collaborons déjà. Nous avons des collaborations et nous imaginons aussi des projets à partager avec les étudiants. Nous allons aménager des espaces de la ville qui vont générer de la réflexion, des projets…»

«On va lancer une grande consultation citoyenne, mais le lycée peut s'inscrire complètement dans cette démarche. 
Et d'ailleurs, nous avons mis en place un verger conservatoires. Voilà autant de projets à faire avec le lycée et avec d'autres bien sûr. À Quetigny on a une sensibilité, une culture avec l'insertion également.»

«C’est toutes ces complémentarités-là qui nous aideront à produire localement, mais aussi à permettre aux jeunes et moins jeunes d'ailleurs d'apprendre, de revoir ces fameux schémas alimentaires dont on avait des principes tellement arrêtés. C’est à travers ces journées-là que l’on voit que c’est une nécessité et que ce n’est pas compliqué. »