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22/02/2023 20:58

QUETIGNY : Opération des gendarmes pour «empêcher le marché de la drogue»

Ce mercredi 22 février, sous le regard du préfet de la Côte-d'Or, les gendarmes ont mené «des actions de harcèlement pour gêner le trafic quotidien» dans le quartier du Cromois.
Tout juste arrivés au pied d'une résidence du quartier du Cromois, à Quetigny, ce mercredi 22 février 2023, les gendarmes procèdent à une interpellation. Le chien a senti de la résine de cannabis dans la pochette d'un jeune habitant, une quantité suffisante pour justifier une garde à vue et le déclenchement d'une procédure judiciaire.

La situation est symbolique de l'opération menée ce jour par la brigade territoriale de gendarmerie sous le regard du préfet de la Côte-d'Or Franck Robine qui a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants «une priorité absolue».

Mobilisation d'une trentaine d'agents


Auparavant, le préfet a assisté au briefing de la trentaine d'agents des forces de sécurité intérieure mobilisés pour cette opération anti-stupéfiants : brigade de Quetigny, escadron de gendarmerie mobile de Dijon, peloton de surveillance et d'intervention de gendarmerie de Dijon, escadron départemental de sécurité routière de Côte-d'Or, équipe cynophile de la gendarmerie et police municipale de Quetigny.

L'opération est commandée par Rémi Muller, commandant de la compagnie de gendarmerie de Dijon, et suivie par le général de bridage Édouard Hubscher, commandant la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté. Elle se déroule dans le cadre d'une réquisition du procureur de la République de Dijon.

«La drogue au volant, c'est un danger»


L'objectif est d'intervenir au niveau de deux «points de deal» tout en menant des contrôles routiers autour du quartier en ciblant l'éventuelle consommation d'alcool et de stupéfiants.

Le général Édouard Hubscher a rappelé qu'en 2022, en zone gendarmerie, lors de contrôles routiers, un conducteur sur six était positif aux stupéfiants. Le cannabis peut être détecté plusieurs jours après sa consommation et la cocaïne plusieurs semaines.

«La drogue au volant est quelque chose qui est de plus en plus répandu. (…) C'est un danger, on n'a pas la maîtrise de son véhicule quand on est au volant et qu'on a pris de la drogue», insiste le préfet.

Stratégie «offensive» sur deux points de deal


Résolument «offensive», la stratégie du jour était de positionner «rapidement» les agents successivement autour d'un trois résidences du quartier du Cromois puis d'inspecter systématiquement les parties communes : halls, escaliers, caves...

L'action des agents sur le terrain étant complété par celle d'agents observant la vidéoprotection.

Découverte d'un couteau et d'une balance


Une fois l'interpellation réalisée dans le calme. L'inspection se poursuit dans les différentes parties communes. Dans la seconde résidence, si le chien marque de nombreux arrêts, les gendarmes ne trouvent pas de drogues, ce qui traduit en fait l'utilisation par le passé de certains endroits pour cacher les produits stupéfiants.

Dans un local encombrés de détritus, les militaires découvrent toutefois un couteau et une balance de précision sans doute destinés à la revente de résine de cannabis.

«Engager des opérations nombreuses»


«Cette opération a pour but de gêner les dealers et empêcher le marché de la drogue», résume le préfet de la Côte-d'Or. «C'est un marché qui est très lucratif, c'est pour ça qu'il faut qu'on engage à la fois des opérations nombreuses avec des moyens conséquents.»

«On fait ces opérations à la fois pour récupérer [les détenteurs de produits stupéfiants] et pour les traduire devant la justice mais, également, empêcher qu'ils s'installent définitivement et fassent des points de fixation», abonde le général Édouard Hubscher.

Depuis le début de l'année, 70 opérations similaires ont été menées par la police et la gendarmerie en Côte-d'Or, conduisant à l'interpellation de six personnes.

En 2022, l'équivalent de 21 millions d'euros ont été saisis en produits stupéfiants divers.

«La drogue, c'est vraiment quelque chose qui détruit»


«Il y a deux types d'action», poursuit Franck Robine. «Il y a ces actions de harcèlement pour gêner le trafic quotidien et puis, il y a les enquêtes de police judiciaire qui prennent beaucoup plus de temps, qui demandent des moyens techniques conséquents et qui permettent de casser les réseaux, les sources d'approvisionnement».

«Ici, on est à la croisée», analyse le préfet. «Vous avez du cannabis qui remonte du sud de l'Europe, de la cocaïne qui débarque plutôt du nord de l'Europe, c'est pour ça qu'on est particulièrement concerné et qu'on est particulièrement mobilisé pour lutter contre ce trafic.»

«Vis-à-vis des jeunes notamment, il faut parler de prévention», ajoute le représentant de l’État, «la drogue, c'est vraiment quelque chose qui détruit mais, là, vis-à-vis des vendeurs, on est bien dans la répression».

Jean-Christophe Tardivon

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