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24/02/2022 03:28

RECHERCHE : À Bretenière, l'unité expérimentale de l'INRAE produit «des connaissances sur la réduction de l'usage de pesticides»

Ce mercredi 23 février, les locaux rénovés du Centre INRAE Bourgogne-Franche-Comté situés au sud de Dijon ont été inaugurés en présence de la présidente de la Région et du préfet de la Côte-d'Or. «Ici, c'est l'avenir de notre agriculture qui se fabrique», a déclaré Marie-Guite Dufay.
L'ancienne porcherie est devenue un laboratoire de recherche. L'ancienne grange a été transformée en bureaux pour accueillir des chercheurs ou des étudiants de toute la France. L'ancien prieuré abrite désormais une grande salle de réunion.

À Bretenière, au sud de Dijon, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) a bénéficié de l'aide de la Région Bourgogne-Franche-Comté et de l'Union européenne pour rénover le domaine d’Époisses.

Là, sur 140 hectares, le centre INRAE Bourgogne-Franche-Comté – référence européenne en matière de recherche sur les systèmes de culture agroécologiques – conduit des expérimentations en plein champ pour envisager un avenir plus durable à l'agriculture.


Inauguration de la rénovation du site de l'INRAE à Bretenière


Ce mercredi 23 février 2022, Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Fabien Sudry, préfet de la Côte-d'Or, et Philippe Mauguin, président-directeur général de l'INRAE ont inauguré les nouveaux bâtiments.

Autour d'eux se trouvaient Laëtita Martinez (PS), vice-présidente du conseil régional en charge notamment de la recherche, et Marie-Hélène Juillard-Randrian (sans étiquette), vice-présidente de Dijon Métropole en charge notamment de la recherche, ainsi que des représentants de la direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt, du réseau des chambres d'agriculture, de Dijon Céréales, de Vitagora, d'Agrosup et de l'université de Bourgogne.

«Traiter l'enjeu de la transition agroécologique»


«Cette unité expérimentale permet de traiter l'enjeu de la transition agroécologique en produisant des connaissances sur la réduction de l'usage de pesticides, sur la préservation de la biodiversité en mobilisant et renforçant les régulations biologiques mais aussi en recourant à l'innovation variétale pour produire des variétés qui sont adaptées à ces systèmes agroécologiques», explique Nathalie Munier-Jolain, présidente du centre INRAE de Bourgogne-Franche-Comté, en accueillant la délégation.

«C'est une plateforme de recherche au même titre que les laboratoires de biologie moléculaire. (…) Une moissonneuse-batteuse à récupérateur de menue paille est un équipement de recherche au même titre qu'un spectromètre de masse», revendique-t-elle.

Préparer les innovations pour «une économie agricole compétitive»


«Ici, c'est l'avenir de notre agriculture qui se fabrique. Une agriculture qui est en complète transition. Qui dit transition, dit rupture. (…) Ces ruptures, il faut les accompagner. Pour les préparer, c'est la recherche qui permet de tester les bons procédés, les bons produits, les innovations sur lesquelles une économie agricole compétitive demain pourra continuer à se faire valoir», déclare à son tour Marie-Guite Dufay.

«La Région a fait de la transition écologique la dorsale de toutes ses politiques publiques et vous imaginez bien la préoccupation que nous avons par rapport à l'agriculture. Nos agriculteurs, qui sont engagés dans ce mouvement, il faut absolument les aider. C'est ce que nous faisons», ajoute-t-elle.

«L'enjeu, c'est le lien avec nos professionnels agricoles»


«C'est une grande chance pour l'agglomération de Dijon, au sens large du terme, pour la Côte-d'Or et pour la région de Bourgogne-Franche-Comté d'avoir un établissement de cette nature avec plusieurs implantations sur cette région», estime Fabien Sudry.

«L'enjeu, c'est le lien avec nos professionnels agricoles pour que cette innovation sur la transition agricole, la transition écologique, sur l'agroécologie», analyse-t-il.

«Des leviers importants pour l'évolution de l'agriculture actuelle»


Dans toute la France, l'INRAE compte 42 unités expérimentales totalisant 10.000 hectares dont 8 unités dédiées aux grandes cultures. Celle de Bretenière présente la particularité d'avoir un profil de sols représentatif de l'est de la France.

Au travers des siècles, le site a connu plusieurs vies... monastère de religieux de l'ordre de Grandmont au XIIème siècle, ferme d'un général de Napoléon après la Révolution française puis site d'études agronomiques des chemins de fer Paris-Lyon-Marseille au début du XXème siècle.

Dans les années 1950, l'INRA a acquis le domaine d’Époisses pour expérimenter des variétés de plantes adaptées aux conditions de production de l'après-guerre. Depuis 2000, des essais ont débuté pour élaborer de systèmes de cultures innovants moins dépendants à l'usage des produits phytosanitaires.

Rejoignant les enjeux de la souveraineté alimentaire et du développement durable, le projet qui a été défini en 2017 amène à conduire «un projet d'expérimentation en transition agroécologique», comme le souligne Pascal Marget, directeur de l'unité expérimentale.

Une vingtaine d'agents travaillent en permanence sur le site sous la tutelle de trois départements scientifiques de l'institut : biologie et amélioration des plantes, agroécosystèmes et santé des plantes et environnement.

L'unité est devenue le support de la plateforme expérimentale CA-SYS (Co-designed Agroecological System Experiment) dont le principe est «de concevoir des systèmes agricoles sans pesticide utilisant la diversité cultivée et sauvage comme moyen de production». Systèmes qui seront ensuite évalués pour en établir la faisabilité et la performance (retrouver la plaquette de présentation). Selon Pascal Marget, il s'agit là «des leviers importants pour l'évolution de l'agriculture actuelle».

En termes de pratiques agricoles, la culture de céréales sans labour avec semis direct (pratique relevant de l'agriculture de conservation des sols) est comparée à la culture avec labour (elle-même avec ou sans apport d'azote).

Chercheurs, étudiants, agriculteurs, enseignants, conseillers... constituent environ 500 visiteurs du site chaque année.

Un financement de la Région et des fonds européens

 
Le budget de la rénovation s'élève à 4,4 millions d'euros financés par la Région Bourgogne-Franche-Comté (1,8 millions d'euros), l'Union européenne (1,4 millions d'euros) et l'INRAE (1,2 millions d'euros). Le site a fait l'objet d'une mise aux normes et d'une rénovation énergétique.

Sous le regard du cabinet d'architectes lyonnais CBXS, trois bâtiments ont été réhabilités, deux ont été démolis et trois extensions ont été réalisées dans une logique de réarchitecture. Des entreprises locales ont majoritairement été mobilisées de juillet 2018 à octobre 2020.

En plus du financement initial, le plan France Relance a permis l'installation de bornes de recharge pour véhicule électrique ainsi que d'une pompe à chaleur pour remplacer l'ancienne chaudière à fioul (soit une enveloppe de 20.000 euros en prenant en compte les bornes de recharge implantées sur le site de Dijon).

Au niveau national, en 2020, l'INRAE s'est lancé dans la mise en œuvre d'un système de management environnemental (SME) pour lequel l'unité expérimentale de Bretenière est «exemplaire».

Jean-Christophe Tardivon

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