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06/06/2021 19:47
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RÉGIONALES : «Des écologistes au pouvoir, c'est bon pour l'emploi, c'est bon pour la planète, c'est bon pour notre santé», déclare Stéphanie Modde

Le maire de Grenoble Éric Piolle est venu à Dijon ce samedi 5 juin pour apporter son soutien à la candidate écologiste. «Il faudra une dynamique de second tour», envisage Stéphanie Modde qui n'écarte pas un accord avec Bastien Faudot et Marie-Guite Dufay.
En déplacement en Bourgogne-Franche-Comté pour soutenir Stéphanie Modde (EELV), en tête de la liste «Écologistes et solidaires» pour les élections régionales, Éric Piolle (EELV) a fait étape à Dijon ce samedi 5 juin 2021 au matin.

À ce stade, Stéphanie Modde ne soutient aucun des protagonistes de la primaire de l'écologie et a accueilli Yannick Jadot (EELV) le 28 mai dernier (lire notre article).

Déambulation autour des Halles



Au programme de l'étape dijonnaise, une déambulation autour du marché des halles centrales. Le pique-nique prévu a été perturbé par la pluie et l'équipe de colistiers, accompagnée de plusieurs militants venus rencontrer le premier maire écologiste d'une grande ville, s'est réfugiée à la permanence dijonnaise d'Europe Écologie Les Verts.

Les articulations des compétences entre une Régions et les Métropoles – notamment sur les questions d'emploi, de formation professionnelle, d'aménagement du territoire et de transports – ont été au centre des échanges entre la candidate et le maire de Grenoble [NDLR : le président de Grenoble-Alpes Métropole est Christophe Ferrari (DVG)].

Une rencontre entre Éric Piolle et François Rebsamen n'était donc pas au programme. Le maire de Grenoble croise régulièrement le maire de Dijon au sein de l'association d'élus France Urbaine. Les relations entre les deux hommes sont quelque peu tendues depuis l'élection en 2020 de la maire de Nantes Johanna Rolland (PS) à la présidence de France Urbaine, soutenue par les écologistes, face à la candidature de François Rebsamen (PS).

«Il y a des courants au PS qui, voyant cette montée des écologistes, ont plutôt tendance à essayer de faire copains avec la droite pour nous contenir, c'est ce qui s'est passé au moment de France Urbaine», résume le Grenoblois.

Grenoble, un exemple pour Dijon


Pour Stéphanie Modde, l'action du maire de Grenoble est un exemple : «l'expérience vécue par Éric Piolle, on s'en est beaucoup inspiré, tous et toutes, pour les municipales de 2020 en disant que, quand un maire écologiste arrivait dans une grande ville, un, ce n'était pas une catastrophe, mais, deux, c'était très bon pour cette ville». «Des écologistes au pouvoir, c'est bon pour l'emploi, c'est bon pour la planète, c'est bon pour notre santé», résume-t-elle.

«Ce qui est punitif, c'est l'inaction»


Au lendemain du lancement d'une expérimentation de la vitesse limitée à 30 km/h aux abords de douze groupes scolaires dijonnais (lire notre article), Stéphanie Modde salue la mesure mais en la jugeant «très timide» : «c'était sur notre programme ! On est ravi que, plus d'un an après, à quelques jours des élections, le maire de Dijon annonce enfin des mesures-phares. Les zones 30, nous, on l'aurait mis tout de suite derrière l'élection. (…) Nous passons, nous de la politique du petit – voire du pas moyen – à la grande foulée».

Celle qui est également conseillère municipale d'opposition à Dijon revient sur la concertation concernant la création d'un parc public près du lycée Carnot, demandée depuis décembre 2019 (lire notre article) : «à l'époque, on m'a dit 'non ce n'est pas possible, ça va attirer les dealers'. Je salue effectivement la volonté de dire 'ça sera un espace de nature en ville'. J'espère bien que ça ira jusqu'au bout de la logique, c'est à dire en pleine concertation avec le lycée qui est en face et la population qui habite autour».

«Ce qui est punitif, c'est l'inaction», ajoute la candidate à propos des «petits pas». «Ce qui est punitif, c'est ce qui est dit par la droite notamment et la droite extrême, les candidats au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, qui disent que 'l'écologie, c'est bien mais il ne faut pas que ça vienne  contre le reste' donc ça veut dire qu'ils ne feront rien car ils trouveront toujours les prétextes pour ne pas avancer», dénonce-t-elle. Et d'ajouter : «l'industrie a tout à gagner à ce qu'on travaille ensemble sur la transition écologique» en écho à son audition par le MEDEF Bourgogne-Franche-Comté (lire notre article).

«C'est une inaction par rapport à ce qui a été voté par la France», soupire Éric Piolle en référence à la programmation pluriannuelle de l'énergie censée faire évoluer le mix énergétique en diminuant la part du nucléaire ainsi qu'aux objectifs en matière de développement de l'agriculture biologique.

«Il y a des points d'accord avec le Temps des cerises et Marie-Guite Dufay»


«Nous avons des discussions avant le premier tour sur le fond, sur le programme et sur les questions de leadership», réagit Stéphanie Modde aux propos de Barbara Romagnan [Génération.s] qui regrettait qu'Europe Écologie Les Verts n'ait pas assumé un leadership sur l'union de la gauche avant la campagne pour ces élections régionales (lire notre article).

Alors que les écologistes siégeaient dans les mandatures précédentes du fait de coalitions avec le Parti Socialiste, ce ne fut pas le cas pour cette mandature régionale qui s'achève. Une absence que Stéphanie Modde met sur le compte de la présence d'une liste de l'Alliance écologiste indépendante dont les 2,14% ont empêché la liste d'Europe Écologie Les Verts – avec 3,92% – de dépasser les 5% permettant de fusionner éventuellement avec le PS .

«En 2015, il y a eu deux listes fratricides. Ce que je souhaitais absolument, c'était que cette famille écologiste se mette ensemble. (…) Pari gagné ! Au sein de ce pôle écologiste, nous avons donc Europe Écologie Les Verts dont je suis membre, qui a effectivement la tête de liste régionale mais nous avons également Cap Écologie qui est le regroupement de Cap 21 et de l'Alliance écologiste indépendant et également Génération Écologie. Au sein de ces mouvements, il y avait effectivement cette volonté de conduire une liste écologiste au premier tour. (…) J'ai préféré ne pas faire exploser ce pôle écologiste. (…) Aujourd'hui, je peux parler en priorité du projet écologiste. Il y a des points, bien évidemment, d'accord avec le Temps des cerises, mais comme avec Marie-Guite Dufay et la liste qu'elle mène. Nous sommes sur une élection à deux tours avec un enjeu fort, il faudra une dynamique de second tour. Je fais le pari, que je pense vraiment gagnant, qui fait que nous allons présenter nos projets, nos listes au premier tour et que ces trois listes-là, nous aurons l'intelligence de les additionner pour un second tour pour que nous puissions conserver cette Région à la gauche mais surtout avec les écologistes», argumente la candidate.

Ce n'est donc rien moins qu'un accord de second tour avec Marie-Guite Dufay et Bastien Faudot que souhaite Stéphanie Modde. Si atteindre les 10% est nécessaire pour se maintenir et obtenir des sièges en proportion du vote des électeurs, 5% suffisent pour placer des candidats sur une autre liste.

«Des politiques écologistes permettent de garantir des sécurités aux habitants»


Avec une élection présidentielle en 2022 et la suivante en 2027, les prochaines élections régionales seraient prévues pour 2008. Soit une mandature de sept ans, se superposant à tout ou partie de trois mandatures présidentielles.

«On sait que c'est acté, on est à 1,5° en 2025», indique Stéphanie Modde. Fin mai, un organisme météorologique de l'ONU a annoncé qu'il y avait une forte probabilité que, d'ici 2025, la température mondiale annuelle moyenne soit supérieure de 1,5°C aux valeurs préindustrielles. L'Accord de Paris, signé en 2015, a pour objectif de ne pas atteindre les plus 2°C. «On voit déjà les effets du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité dans nos régions, en France comme partout dans le monde», rappelle-t-elle.

«Si on ne prend pas maintenant, vraiment, cette problématique en lien avec les intercommunalités, avec les grandes villes, avec la France, avec l'Europe, si on rate ce coche-là, nous n'aurons plus le temps d'agir vraiment efficacement pour contre ce dérèglement climatique. (…) Quelle sera la vie de personnes en 2050 si on est à une augmentation de la température à trois, quatre, cinq degrés ? Personne ne sait. (…) C'est un scénario de science-fiction que je ne souhaite pas. C'est pour ça qu'il faut prendre des mesures fortes», s'alarme l'écologiste.

«La Bourgogne-Franche-Comté est la région avec le taux d'emploi dans l'industrie le plus élevé de France. Je suis industriel, j'ai bossé dix-huit ans dans l'industrie donc c'est un sujet auquel je suis extrêmement sensible. Cet accompagnement de la transition dans l'industrie, la protection de nos emplois industrielle, la relocalisation de notre production, c'est également des sujets très importants pour le climat mais aussi pour nos emplois. Des politiques écologistes permettent de garantir des sécurités aux habitants, des sécurités pas que physiques mais également alimentaires, de logements, de mobilité, d'éducation, de santé, et de chérir les biens communs, de protéger la nature, protéger le vivant», abonde Éric Piolle.

Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône, Nevers, Besançon


Le reste de la journée était dense pour la candidate et son soutien : rencontre avec le vigneron Emmanuel Giboulot près de Beaune sur le thème du gel et du changement climatique, table-ronde avec des associations sportives, culturelles et d'éducation populaire à Chalon-sur-Saône.

Mais Éric Piolle ne s'est pas arrêté là. Ce dimanche matin, le maire de Grenoble était à Nevers pour rencontrer les colistiers de la Nièvre et l'après-midi, sur le chemin du retour vers l'Isère, il a fait étape à Besançon.

Jean-Christophe Tardivon

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