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25/06/2021 14:28
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RÉGIONALES : Gilles Platret veut «faire en sorte que les Républicains puissent être la force d'alternance demain»

Le candidat des Républicains a reçu Christian Jacob et François Baroin pour un meeting ce jeudi 24 juin à Dijon. Ciblant tout particulièrement les Verts, Gilles Platret entend faire du second tour «le combat de l'écologie pragmatique contre l'écologie dogmatique».
Les Républicains resserrent les rangs. 295 jours après avoir lancé sa campagne  sur les terres de Jean-Marie Sermier, à Champsdivers, dans le Jura, Gilles Platret a organisé une dernière grande action à Dijon ce jeudi 24 juin 2021.

À la faveur du déconfinement, il devenait possible de tenir un meeting, ce qu'a fait le candidat aux élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté en invitant deux personnalités nationales des Républicains : Christian Jacob, président du parti, et François Baroin, maire de Troyes et président de l'Association des Maires de France.

Plus de 250 personnes se sont retrouvées dans la salle du Clos de Vougeot du Palais des congrès de Dijon dans le respect des gestes barrières pour un vrai meeting de fin de campagne, presque comme dans le monde d'avant la crise sanitaire. Un public tout acquis à la cause de Gilles Platret, déclenchant régulièrement des salves d'applaudissement.


«On aime bien la gastronomie mais on n'aime pas la tambouille électorale»


Numéro un de la section départementale de Côte-d'Or, François-Xavier Dugourd prend la parole en préambule avec peu d'éclairage à la tribune et beaucoup d'écho dans la salle.

Le Côte-d'Orien intervient devant les personnalités présentes au premier rang dont les parlementaires Fabien Genet, Jacques Grosperrin, Gérald Gordat, Josiane Corneloup, Alain Houpert, Alain Joyandet ou encore Guillaume Larrivé.

Prenant appui sur les compétences en matière de transports, François-Xavier Dugourd compare la Région a une potentielle «voiture de course» et le conseil région sortant à «une Clio électrique» ayant «peu d'autonomie».

Le député du Jura Jean-Marie Sermier enchaîne lui aussi sur le registre du sarcasme en évoquant la fusion des listes menées par Marie-Guite Dufay (PS) et Stéphanie Modde (EELV) au soir du premier tour : «dans cette région, on aime bien la gastronomie mais on n'aime pas la tambouille électorale car, aujourd'hui, ce que la candidat socialiste sortante nous propose, c'est un réchauffée de sortants à la mode dijonnaise».

Le colistier pronostique «48 à 50» sièges revenant à Marie-Guite Dufay en cas d'élection. Avec cette hypothèse, «les écologistes qui n'ont jamais rien proposé pour venir en aide au climat vont faire dans cette Région la pluie et le beau temps. (…) Huit Khmers verts qui vont nous apprendre la vie, qui vont nous changer nos habitudes».

Et Jean-Marie Sermier de pointer les polémiques qui ont collé aux basques des maires et présidents de Métropole écologistes à la suite des municipales de 2020 sous les rires et applaudissements de la salle avant de lister les projets qui ne se feraient pas en cas d'élection de Marie-Guite Dufay.

«Vous avez ici le meilleur score là où on était en conquête»


Débutant son propos par une perspective nationale, Christian Jacob souligne à quel point les Républicains sont ragaillardis à la suite du premier tour : «nous avons vingt points d'avance sur La République En Marche, dix points d'avance sur le Rassemblement National. Aux dernières régionales, le Rassemblement National était en tête dans six régions. Aujourd'hui, il est en tête, tout juste, dans une seule région».

«Quand les sortants étaient de notre famille politique, ils ont gagné dix points, quinze points. (…) On voit que ce n'est pas la même chose quand les sortants sont de gauche. On voit aussi la limite des discours du Rassemblement National et de La République En Marche. (…) Votez Rassemblement National, c'est inutile. Voter En Marche, c'est inutile», analyse-t-il.

«Entre le 'ni droite ni gauche' de Le Pen et le 'en même temps' de Macron, il y a parfois quelques similitudes à vouloir embrasser tellement large qu'on finit finalement à être nulle part», poursuit-il.

«Vous avez ici, dans cette région, le meilleur score là où on était en conquête», lance Christian Jacob à propos de la position de challenger de Gilles Platret, «grâce à une formidable campagne».

Christian Jacob rappelle avoir demandé à Denis Thuriot de «retirer sa liste», voyant son résultat comme une «humiliation». «Moi j'ai demandé le retrait des listes parce qu'on le fait quand on est face au Rassemblement National, parce que je ne partage rien avec eux mais je ne partage rien non plus avec l'extrême-gauche», assène-t-il.

S'appuyant sur les projections démographiques de la population, Christian Jacob enfourche le thème de l'agriculture par le biais d'une augmentation de la production liée «au progrès» et à «la recherche». L'ancien agriculteur déplore «la perte de notre autosuffisance alimentaire», une problématique déjà soulignée lors de son tout récent déplacement dans l'Auxois (lire notre article).

«Un large rassemblement de la droite républicaine»


Devant une assistance conquise, après l'intervention de François Baroin, Gilles Platret se dirige vers le pupitre pour un discours qui durera cinquante minutes durant lequel il convoquera plusieurs figures tutélaires de la droite traditionnelle, commençant par le président actuel des Républicains qu'il remerciera pour sa «confiance», passant par Georges Pompidou et allant jusqu'à Nicolas Sarkozy, consulté avant de se lancer dans cette campagne électorale.

Selon le candidat, le résultat du premier tour valide son «intuition» initiale de créer un «large rassemblement de la droite républicaine» allant de Debout La France jusqu'au Mouvement des Écologistes Indépendants en passant par l'UDI et le Nouveau Centre. Dans une volonté d'étendre l'expérience régionale au niveau national, il s'agirait dès lors de «faire en sorte que les Républicains (…) puissent, en élargissant leur horizon, être la force d'alternance demain».

«Le combat de l'écologie pragmatique contre l'écologie dogmatique»


Avec cette alliance, le candidat empiète sciemment sur le terrain de l'écologie politique : «il n'est pas écrit que l'écologie doive continuellement être un objet dans la main des gauchistes, il n'est pas écrit que la protection de l'environnement soit réservée à une caste qui s'est reconvertie parce qu'elle n'avait plus d'avenir dans le maoïsme et le trotskisme et qu'elle a choisi le verdisme».

Gilles Platret prend alors des accents millénaristes pour aborder le changement climatique en refusant «la réponse de la décroissance qui serait celle du suicide», optant pour «une croissance adaptée, qui fait confiance à la technologie». D'où un combat contre l'installation d'éolienne et un soutien à la filière nucléaire qui «produit l'énergie la plus décarbonée qui soit». Gilles Platret instaure là «le combat de l'écologie pragmatique contre l'écologie dogmatique».

Abordant brièvement un autre totem de l'écologique politique, le Républicain s'en remet aux chasseurs afin pour défendre la biodiversité.

«Voilà comment on fait de l'écologie quand on a retiré l'idéologie, nous sommes des écologistes indépendants et pragmatiques», lance-t-il pour clore ce premier chapitre, position révélatrice de l'importance donnée au corpus de cette campagne et de la place qu'il prendra dans les échéances à venir.

Passé cette charge, Gilles Platret reprend ses arguments de campagne égrenés depuis le 3 septembre dernier : bilan de la fusion des conseils régionaux, défense des identités régionales, commissions permanentes décentralisées, baisse de la fiscalité, réduction des dépenses de fonctionnement, développement des filières professionnalisantes...

«Les convictions religieuses passent après les lois de la République»


Un nouveau chapitre est ouvert avec «la défense de la République» face au «communautarisme» analysé comme «le dévoiement d'une religion, l'islam, pour en faire une arme de guerre de conquête politique». Selon Gilles Platret, le conseil régional dispose de «leviers» pour «défendre les institutions républicaines» : fin des subventions aux associations «flirtant avec le communautarisme», «imposer la laïcité dans ses séance, dans la salle mais également dans le public», «nous mettons un terme à l'écriture inclusive qui est une insulte à la langue de Molière».

Le maire de Chalon-sur-Saône défend son choix de «supprimer les plats de substitution au porc dans les cantines» pour «faire en sorte que tous les gamins mangent ensemble et pas sur des tables séparées pour les besoins du service». «Les convictions religieuses passent après les lois de la République, c'est ça la France», lance-t-il sous un tonnerre d'applaudissements.

«Le mouvement islamiste qui monte est le contraire de la liberté, nous le combattrons depuis la Région Bourgogne et Franche-Comté», assure Gilles Platret pour clore ce chapitre attendus par les militants.

Laurent Wauquiez versus Éric Dupond-Moretti


Le candidat se félicite d'avoir contribuer à lever le «tabou» des questions de sécurité parmi les compétences régionales et envisage le développement de la vidéoprotection en faisant référence à l'action de Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes.

Sur le même thème, Gilles Platret cible Éric Dupond-Moretti alors que des huées timides naissent dans la foule, rappelant l'hostilité qui avait pu surgir autour de l'action de Christiane Taubira, autre ministre de la Justice, par le passé.

«L'adaptation des logements» face à la perte d'autonomie


En matière de santé, le candidat centre son propos sur «la perte d'autonomie» des personnes âgées et rappelle vouloir «cofinancer des centres départementaux de santé» pour installer des «médecins salariés» et le financement de «l'adaptation des logements» pour favoriser le maintien à domicile. Gilles Platret souligne qu'il s'agit de «la mesure qui [lui] tient le plus à cœur dans ce programme».

Le sujet du développement économique offre l'opportunité pour Gilles Platret de s'en prendre directement à Emmanuel Macron : «on ne peut pas voir se dépecer l'industrie française, comme ça se passe en ce moment même à Belfort avec General Electric, alors que le principal responsable de ce désastre était l'ancien ministre des Finances qui s'appelait Emmanuel Macron» [NDLR : Emmanuel Macron a été ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique de 2014 à 2016].

«La droite qui rassemble contre la pire des gauches»


Revenant à ses concurrents directs, Gilles Platret passe rapidement sur le cas de Julien Odoul, déclenchant quelques flèches peu amènes. Avec ses 11,69%, Denis Thuriot lui paraît dans l'impossibilité de gagner mais Gilles Platret en appelle à ses électeurs : «ils vont se demander pour qui ils devront principalement voter. Pour la candidate sortante, alliée aux sectaires que sont les Verts, ou bien pour le candidat de la droite républicaine (…) et qui a pris avec lui les préoccupations environnementales détachées des préoccupations gauchistes ?»

«La droite qui rassemble contre la pire des gauches, voilà l'enjeu pour dimanche», lance Gilles Platret, insistant pour repositionner le clivage gauche/droite. Avant d'entamer une Marseillaise a capella, en se déclarant «patriote», et de déclencher un ban bourguignon, le candidat hausse encore une fois le ton et appelle à la mobilisation «de chacun» pour «changer le cours du destin régional».

Jean-Christophe Tardivon

«Nous avons gagné les municipales, nous avons gagné les sénatoriales, nous sommes en passe de gagner les régionales», déclare François Baroin





































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