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16/06/2021 03:23
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RÉGIONALES : «On court à la catastrophe avec cette gestion capitaliste de la société», selon Nathalie Arthaud

Le 11 juin dernier, Claire Rocher, candidate de Lutte Ouvrière, a organisé à Dijon le premier meeting en présentiel de la campagne des élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté. La porte-parole nationale est venue la soutenir.
«On a payé le prix cher de cette crise», lance Nathalie Artaud qui se fait le relais des travailleurs en les invitant à «pousser un cri de colère dans ces élections». La porte-parole s'exprime ainsi en marge d'un meeting de Lutte Ouvrière ce vendredi 11 juin 2021 à Dijon.

Claire Rocher, candidate aux élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté, est ainsi la première à proposer un meeting en présentiel au sortir de la troisième étape du déconfinement progressif.

1.000 adhérents en Bourgogne-Franche-Comté


Porte-parole nationale du parti communiste Lutte Ouvrière, par ailleurs candidate aux élections régionales en Île-de-France, Nathalie Arthaud vient donc soutenir Claire Rocher et battre la campagne en vue de l'élection présidentielle. Lyon, Tours et Rennes sont encore sur son programme avant le premier tour.


Lutte Ouvrière revendique environ 8.000 adhérents pour l'ensemble de la France dont 1.000 en Bourgogne-Franche-Comté et 300 en Côte-d'Or.

«Les salaires doivent passer avant les profits»


«On a vu qu'on était essentiel pour faire tourner cette société. Il faut le dire : les salaires doivent passer avant les profits, les emplois doivent passer avant les dividende, les conditions de travail doivent être respectées» , déclare Nathalie Arthaud en référence aux hospitaliers, aux éboueurs ou encore aux caissières. «La réalité, c'est qu'ils continuent à être sous-payés, sur-exploités et méprisés», assène-t-elle.

«À la tête de la région, je m'appuierai sur les travailleuses et les travailleurs. Dans les transports publics, les conducteurs de bus ou de tramway savent très bien ce qu'il faut faire pour améliorer la fréquence, la qualité de transport. C'est pareil dans les hôpitaux, c'est pareil en réalité dans les lycées. Il faut qu'on écoute le monde du travail, il sait comment faire tourner la société pour les intérêts de tous, pour les besoins de la population en général. C'est le contraire de cette classe capitaliste qui l'organise pour ses profits, pour accumuler encore plus de dividendes. On court à la catastrophe avec cette gestion capitaliste de la société», explique Nathalie Arthaud.

«Ça faisait un an que tous les services d'urgence étaient en grève»


Renvoyant à la profession de Claire Rocher – infirmière au CHU Dijon Bourgogne – Nathalie Arthaud évoque une «catastrophe annoncée» dans le système de santé. «Ça faisait un an que tous les services d'urgence étaient en grève», complète Claire Rocher.

«Cette gestion capitaliste des hôpitaux – et de toute la société – avec le paiement à l'acte et la rentabilité à tous les étages, ça a vraiment été mis en évidence. Même les protocole sanitaire dans les entreprise, bien souvent, il a fallu les imposer sinon on jouait la vie des salariés à la roulette russe», s'insurge Nathalie Arthaud.

Claire Rocher évoque ainsi son combat devant Dim à Autun où des masques de protection ont été un temps fabriqués, «il a fallu deux jours de grève pour avoir des mesures sanitaires dans l'entreprise».

«Notre avenir ne se joue pas dans les urnes»


«Le monde du travail n'en sort pas indemne. Il doit sortir de cette crise conforté, il doit s'en sortir grandi, tout le monde l'a vu. Les travailleurs sont à la base de tout. (…) La seule façon que ça se traduise en avancée, c'est que le monde du travail renoue avec les luttes collectives. Notre avenir ne se joue pas dans les urnes», martèle la communiste qui souhaite que la mise en avant des professions en première ligne deviennent «une conscience de classe». «Les travailleurs sont légitimes à dire 'nos intérêts d'abord'», ajoute-t-elle.

«Les élections, si ça changeait le sort des travailleurs, on le saurait depuis longtemps. Les élections c'est une façon de s'exprimer, de lever un drapeau, de préparer l'avenir. Pas plus ! S'il pouvait y avoir une explosion sociale et toute une mobilisation qui supprime les élections présidentielle, j'en serais très heureuse», s'enthousiasme Nathalie Arthaud. À défaut, la communiste se «prépare à être candidate».

«Demander des comptes à ces grandes multinationales»


«J'ai relu la fameuse déclaration d'Emmanuel Macron pendant cette crise quand il expliquait que les salariés de cette première ligne étaient si mal rémunérés (…) et il termine en disant en gros que la rémunération doit être relative à son utilisé sociale. Si on s'en tient à cette règle, je vous dis : les actionnaires, c'est zéro euro», assène Nathalie Arthaud.

«La majorité se contente de ce qu'elle a jusqu'à ce qu'il y ait une explosion sociale (…) Si on prend le mouvement des Gilets Jaunes, ça a démarré sur la taxe sur l'essence, regardez tout ce qui a été mis sur la table derrière. Quand la politisation s'empare des classes populaires, il y a de nouvelles perspectives qui s'ouvrent», analyse la communiste.

«Avec 110.000 morts, (…) les comptes, il ne faut pas seulement les demander à Emmanuel Macron, il faut les demander à cette organisation capitaliste de toute l'économie. Il faut les demander aux banquiers, à ces grandes multinationales qui en ont profité, aux trusts pharmaceutiques», scande Nathalie Arthaud. Face au soutien financier des entreprises durant la crise sanitaire, elle revendique «leur expropriation».

«On a vu que notre camp était capable de tout faire fonctionner»


«Tous les cadres ont volé en éclats pendant la crise sanitaire en tous cas à l'hôpital. (…) Il n'y avait plus la routine habituelle, l'organisation du travail. Il a fallu tout réinventer, ce sont les gens qui l'ont fait, sans la paperasserie et sans les financiers non plus pour regarder si ça va être rentable ou pas. On l'a fait en fonction des intérêts des malades. C'était finalement beaucoup plus économique parce qu'il faut, dans ces cas-là c'est des bras, des êtres humaines. Ça coûte moins cher que les scanners à intelligence artificielle embarquée. (…) On a vu que notre camp était capable de tout faire fonctionner. Je souhaite que cette expérience-là deviennent une fierté et une conscience et que ce soit porteur d'avenir et qu'on se dise 'on est légitime, on fait tout fonctionner, on sait le faire et on est bien plus responsable que ceux qui le font actuellement», développe Claire Rocher.

«Le Rassemblement National est un défenseur du capitalisme»


Dans un contexte de crise qui voit le parti de Marine Le Pen engranger des voix, Nathalie Arthaud regrette que les «travailleurs immigrés» deviennent des «boucs émissaires» car «plus pauvres». «Le désespoir plus le manque de confiance se traduit aujourd'hui avec une fraction du monde du travail qui se trompe», analyse-t-elle.

«On est dans une situation qui est angoissante pour tout le monde, (…) c'est facile de jouer sur les peurs et de dévier la colère. L'extrême-droite a sa solution, bien réactionnaire, bien crasseuse, bien raciste pour dévier la colère des gens. (…) Les classes populaires n'ont pas encore dit leur mot», abonde Claire Rocher.

«Le Rassemblement National est un défenseur de cet ordre social, un défenseur du capitalisme», lance Nathalie Arthaud en référence à l'opposition à la levée des brevets sur les vaccins parce que «la propriété privée capitaliste, c'est sacrée. C'est vraiment un parti bourgeois, on voit de plus en plus leurs porte-paroles qui viennent de la droite classique», complète-t-elle.

«Ce n'est pas le gouvernement qui va favoriser le rassemblement des travailleurs»


Le meeting de ce vendredi a été prévu de longue date afin que «les travailleurs puissent se voir nombreux», 200 personnes étant attendues dans la salle clos de Vougeot du Palais des congrès à Dijon.

Ce dimanche 13 juin, Lutte Ouvrière organisait à Presles (Val d'Oise) un «meeting central» pour réunir 5.000 personnes avec une entrée conditionnée par le pass sanitaire. Et Nathalie Arthaud de conclure : «on a pu aller bosser mais dès qu'il s'agissait de se rassembler à plus de six ce n'était plus possible. Ce n'est pas les patrons et le gouvernement qui va favoriser le rassemblement des travailleurs».

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

Claire Rocher revendique «une liste très représentative de la classe ouvrière de Bourgogne-Franche-Comté»








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