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07/12/2024 15:52

RELATIONS INTERNATIONALES : L'OIV a célébré son centenaire

L'Organisation internationale de la vigne et du vin a fêté ses 100 ans dans son nouveau siège dijonnais, le 29 novembre dernier. «Le vin peut être un modèle d'équilibre entre la nature et la créativité humaine», a déclaré la présidente Yvette van der Merwe. Un Bourguignon a été primé au concours photo sur le thème du changement climatique.
La célébration du centenaire de l'OIV – «maison des vignerons du monde entier» – marque une nouvelle page de son histoire. Le vendredi 29 novembre 2024, à Dijon, dans son nouveau siège, l'hôtel Bouchu dit d'Esterno, l'Organisation internationale de la vigne et du vin a organisé une conférence pour célébrer les cent années de la signature de son traité fondateur.

L'événement a débuté par un retour sur cent années de production vitivinicole dans le monde puis s'est poursuivie par la présentation du Réseau international des villes viticoles – dont fait désormais partie Dijon –, le discours de la nouvelle présidente de l'OIV, la proposition de faire du 29 novembre la Journée internationale de la vigne et du vin et, finalement, la remise des prix du concours photo dédié à Pau Roca.


L'OIV représente «un témoignage du pouvoir durable de l'unité et de la collaboration»


Première présidente de l'OIV issue du continent africain (lire le communiqué), Yvette van der Merwe – économiste spécialiste du secteur du vin depuis 30 ans, elle a contribué au développement de l'industrie viticole d'Afrique du Sud – a articulé un lien entre le passé et le futur de l'organisation.

«Il y a cent ans, huit fondateurs visionnaires ont jeté les bases d'une organisation dédiée à unir le monde au travers de la vigne et le vin», a exposé la présidente de l'OIV. «Née de la crise profonde des années 1920 marquée par les ravages du phylloxéra et l'effondrement de la production qui en a résulté, ces huit nations productrices se sont réunies pour définir un cadre de reprise. Ce qui a commencé comme une entreprise audacieuse et peut-être idéaliste s'est transformé en une alliance mondiale de 51 pays membres. Cette expansion représente non seulement une croissance en termes de nombre, mais aussi un témoignage du pouvoir durable de l'unité et de la collaboration.»

«Le vin peut être un modèle d'équilibre entre la nature et la créativité humaine»


Alors que le changement climatique menace la viticulture et que la consommation de vin diminue chez les jeunes générations, ces nouveaux défis environnementaux, économiques et culturels s'imposent à l'OIV.

L'organisation entend les relever puisque Yvette van der Merwe voit là «l'opportunité de montrer au monde que le vin peut être un modèle d'équilibre entre la nature et la créativité humaine», «l'opportunité d'innover, en mêlant technologie et tradition afin de créer un nouveau chapitre pour le vin» ou encore «l'opportunité d'inspirer, de veiller à ce que chaque verre de vin raconte une histoire qui relie les gens à travers les générations et les cultures».

«Nous sommes les gardiens d'un héritage qui remonte à un siècle et les architectes d'un avenir qui définira les cent prochaines années de la vigne et du vin», a résumé la présidente de l'OIV.

Dijon rejoint le Réseau international des villes viticoles


Créé en 1987, le Réseau international des villes viticoles rassemble plus de 100 villes réparties dans 21 pays. Dans ces villes sont régulièrement organisés des conférences, des ateliers ou encore des cours portant sur les aspects scientifiques et culturels de la production vitivinicoles.

À l'occasion de l'année du centenaire, huit villes ont rejoint le réseau : Santiago (Chili), Bordeaux, Dijon, Ensenada (Mexique), Punta del Este (Uruguay), Verona (Italie), Yinchuan (Chine) et Saragosse (Espagne) tandis que Yantai (Chine) a symboliquement renouvelé son adhésion.

«Le Dijonnois redevient un véritable vignoble de la ville», relève François Rebsamen


Parmi les témoignages relayés en vidéo, est intervenu François Rebsamen, président de la Métropole de Dijon et maire de Dijon jusqu'à il y a peu. S'adressant aux participants du centenaire, François Rebsamen a salué «l'enracinement de l'OIV dans l'écrin rénové de l'hôtel Bouchu dit d'Esterno».

Le président de la collectivité a rappelé que «Dijon Métropole mène une reconquête de son propre vignoble disparu avec déjà 60 premiers hectares d'AOC Bourgogne plantés». «Ce qu'on appelait, dans le temps, le Dijonnois redevient un véritable vignoble de la ville, puissant symbole de cohésion nécessaire entre le rural et l'urbain.»

Journée internationale de la vigne et du vin, le 29 novembre


Pour prolonger la dynamique impulsée par l'année du centenaire et «renouveler la célébrations de la vigne et du vin qui accompagne les sociétés humaines depuis 8.000 ans», l'OIV propose de faire du 29 novembre la Journée internationale de la vigne et du vin.

Yvette van der Merwe a insisté notamment sur «l'importance de la coopération scientifique pour le progrès constant du secteur» car «partager les connaissances est fondamental pour la diffusion de la viticulture dans le monde». «La science et la technique de la vigne et du vin font partie d'un patrimoine commun, partagé et enrichi à chaque instant aux quatre coins du monde.»

La nouvelle Journée sera soumise à l'approbation de l'assemblée générale de l'OIV qui se tiendra le 15 juin 2025, en Moldavie.

Un concours photo sur le changement climatique


Parmi les événements associés au centenaire de l'OIV, a été organisé un concours photo sur le thème de la vigne et du changement climatique. Le concours a été dédié à Pau Roca, directeur général de l'organisation, décédé à Dijon, en décembre 2023 (lire le communiqué). L'OIV a reçu les participations de 70 photographes, professionnels et amateurs, venant de 20 pays différents.

«[Ce concours photo] montre que la vigne est un sujet très inspirant et que les arts peuvent également être utilisés pour sensibiliser aux questions scientifiques», a souligné Yvette van der Merwe.

«Cette initiative illustre, à la fois, notre riche histoire et notre engagement face au défi actuel et futur du secteur vitivinicole», a noté Luigi Moio, vice-président de l'OIV et précédent président de l'organisation, en saluant la mémoire de Pau Roca, «ardent défenseur de la durabilité vitivinocole». «Le changement climatique offre aussi une opportunité de réinventer, d'innover et de renforcer notre engagement en faveur de la durabilité.»

«Ce concours nous offre l'occasion unique, à travers l'art de la photographie, de réfléchir sur la manière dont notre secteur relève l'un des plus grands défis de notre époque. (…) Les images primées vont bien au-delà de la simple esthétique. Elles sont le reflet des réalités et des espoirs d'une filière qui, grâce à l'innovation, au travail et à la résilience, s'adapte au changement tout en préservant son héritage pour les générations à venir. (…) Ces photographies resteront comme des témoignages puissants de la résilience et de la créativité du monde vitivinicole», a-t-il développé.

«Le vin souffre beaucoup du changement climatique», regrette Ricardo Fernández Nuñez


La remise des prix s'est déroulée en présence notamment de l'Espagnol Ricardo Fernández Nuñez, PDG de Vinos de La Luz et sponsor du concours photo.

«Le témoignage que Pau Roca a laissé de ses convictions face au changement climatique fait partie de son héritage», a souligné Ricardo Fernández Nuñez. «Le monde souffre du changement climatique, les producteurs souffrent du changement climatique et le vin souffre beaucoup du changement climatique.»

Les lauréats du concours photo du centenaire de l'OIV


Mention spéciale pour le Suédois Per Karlsson : «Vignobles inondés à Bourgueil»

L'image présente des vignes de cabernet franc les racines immergées dans l'eau après que de fortes pluies aient provoqué des inondations.

Selon l'auteur, absent et représenté par un membre suédois de l'OIV, «l'image met en évidence de manière poignante les défis croissants des événements météorologiques extrêmes et leur impact sur la viticulture».

Troisième prix pour le Français Christophe Der : «Feuille de vigne dans la glace»

L'image présente la vulnérabilité du développement prématuré de la grappe de raisin face au gelées tardives. Selon l'auteur, «l'art a ici rendez-vous avec la conscience environnementale».

Deuxième prix pour le Français Michel Joly : «Réchauffement mondial»

L'image présente le vigneron Jean préparant des piquets dans ses vignes à Savigny-lès-Beaune, dans un contre-jour face au soleil. Selon l'auteur, «saisie sous un soleil d’une intensité rare pour la saison, la scène est le reflet des difficultés croissantes créées par les conditions météorologiques extrêmes».

Bien connu du monde du vin bourguignon, le photographe Michel Joly a expliqué que l'image était issu d'un travail, réalisé en 2022, sur le changement climatique vu par les viticulteurs et qui a été exposé notamment à la Cité des vins de Beaune, en 2024. Le prix reçu lui permettra de financer un projet de tirages photographiques alternatifs.

Premier prix pour le Hongrois Kristian Kielmayer : «Le trouble»

L'image présente des feuilles de vigne dans le contre-jour d'un coucher de soleil dans la région viticole de Somlo, certaines feuilles apparaissant en flou de mouvement tandis que d'autres sont nettes. Selon l'auteur, «elle symbolise la beauté époustouflante de la planète tout en soulignant sa délicate fragilité».

Absent, le lauréat est intervenu au travers d'un message vidéo. Kristian Kielmayer a précisé que cette photographie faisait partie d'un projet de livre sur les «vins naturels».

La «cuvée du centenaire»


Luigi Moio a rappelé l'existence de la «cuvée du centenaire», un arbois rouge élevé par la Maison Boisset à partir de grappes de pinot noir issus de vignes voisines du laboratoire de Louis Pasteur, à Arbois, dans le Jura.

«Pasteur est universel, c'est un bienfaiteur de l'humanité», a relevé Luigi Moio qui a assuré avoir voulu proposer «un vin pour tous». «À chaque fois qu'on débouche une de ces bouteilles, on célèbre l'OIV, on célèbre le vin et, surtout, son universalité. Le vin a apporté une contribution décisives au progrès des connaissances scientifiques fondamentales pour l'humanité.»

Fin des travaux dans l'hôtel Bouchu dit d'Esterno


Pour clore la conférence, John Barker a salué la présence du Chinois Hao Linhai, ancien vice-gouverneur de la province de Ningxia, lauréat du mérite de l'OIV en 2017. Le 14 novembre dernier, la Chine est officiellement devenue le 51ème membre de l'organisation.

Les participants au centenaire ont pu partager ensuite un temps de convivialité dans les salles de l'hôtel Bouchu dit d'Esterno et découvrir la dernière pièce finalisée, le bureau des présidents de l'OIV.

Jean-Christophe Tardivon

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